17 juillet 2011

Lettre à Yosri

Il aimait Roger Milla, Samuel Eto'o, Christiano Ronaldo, Alan Shearer, Bobby Charlton, Ally McCoist, entre autres maillots numéro 9.


Et puis un jour, sans prévenir, sur un tapis volant il a fugué vers l'Irak, pays des Mille et une nuits. Et là au milieu de l'enfer, presque orphelin, presque le môme de Bagdad, il n'avait pas beaucoup de choix. Sitôt débarqué, il a dû troquer son tapis volant contre une arme à feu. Être de ce camp-ci, de l'autre, un Rambo, un Abou Kodama, un lambeau de chair dans les corps déchiquetés: quel que soit le camp qui l'eût choisi, même si l'enfer ne se prête ni au jeu de la candeur ni aux présomptions d'innocence, c'est surtout Gavroche qui lui aurait le mieux réussi.



Cher Yosri,

Quand, fin juin 2006, j'ai appris qu'un groupe de terroristes comprenant un jeune compatriote surnommé Abou Kodama le Tunisien a été arrêté en Irak, je n'ai pas trop fait attention à la nouvelle. Pour te dire la vérité, les attentats de chaque jour, les «Escadrons de la mort"(1) dont les épisodes se succédaient et se ressemblaient, les échos des nouvelles d'explosions que nous transmettaient inlassablement les médias, les images de morts -à l'unité et en vrac- qui nous pourchassaient sur chaque écran ou chaque page citant Bagdad, entre autres villes de l'Irak, ne nous laissaient guère le temps pour nous préoccuper de l'arrestation de Abou Kodama le Tunisien ou de son sort.

Peut-être m'en voudras-tu si je te dis: je me sentais plus proche des lambeaux humains déchiquetés sur les places de l'Irak. J'étais davantage préoccupé par le souci de voir un jour endiguée cette absurde effusion de sang, davantage sensible aux voix appelant à épargner la vie des innocents. Que ce soit en Irak ou ailleurs. Tels soucis ne me donnaient pas le loisir de me préoccuper de ce compatriote arrêté en Irak. Et puis ce compatriote arrêté en Irak, tout compte fait, quoique je ne l'aie jamais vu ni connu, est un terroriste! Comme l'attestent la télé, le sang des innocents, les connotations de son nom de guerre... Et la moindre sympathie à son égard, objectivement parlant, serait une bénédiction du terrorisme.

Oui, cher Yosri, en gros c'était à peu près l'image que je me faisais de toi en 2006.
Certes, j'ignorais presque tout à ton sujet. Le peu de choses que je savais je le tenais des pages web ou dans les rares journaux tunisiens qui avaient rapporté l'information. Et comme celle-ci ne variait pas le moindrement d'une source à l'autre, conforme à la version officielle communiquée par le conseiller à la sécurité irakienne, tu peux imaginer le genre d'opinion qu'on pouvait se faire de toi au pays. Ces journaux à qui on servait du prêt-à-consommer ne savaient que nous transmettre, emballée sous vide et congelée, momifiée, notre ration quotidienne d'infos. Et le troupeau gobait, ingurgitait! Le contexte exact de ton arrestation, les circonstances de ta présence en Irak, la nature des opérations militaires que tu y faisais et leurs cibles précises, tout cela c'étaient des ingrédients onéreux et pas sains que la presse nationale , en bonne mère nourricière, nous épargnait.De sorte que la charpente synthétisée, type, du profil-robot qui s'imprimait communément sur toi correspondait en gros à ceci: Abou Kodama le Tunisien, membre d'Al-Qaïda, dynamiteur du mausolée chiite de Samarra et meurtrier de la journaliste et femme de lettres Atwar Bahjat.

A Yosri son Allah protecteur si Allah reconnaît des siens Ben Laden, Zarkaoui et leurs partisans! c'est ce que le citoyen honnête pouvait dire et prédire, en guise de Jugement dernier!

Il va sans dire que le black-out médiatique où la Tunisie tenait bien haut son rang au nom de la lutte contre le terrorisme, entre autres facteurs, a déformé une grande part de ton image. Au point de rendre difficile, que ce soit à l'intérieur du pays ou là où la nouvelle de ton arrestation fut interceptée, toute interaction objective avec ton affaire. Et puis dès qu'on dit Abou Kodama, c'est Ossama qui surgit. Ajoutes-y Zarkaoui, et le principe cher au droit universel, à savoir que tout accusé est présumé innocent jusqu'à preuve du contraire, ne peut que chanceler, se pervertir, s'invertir même pour devenir: tout accusé est coupable, nonobstant preuve du contraire.

Dans ton cas justement, cher Yosri, c'est ce principe absurde, inverti, qui semble avoir prévalu dans tous les procès qu'on t'a faits. Ceux de la presse et ceux de l'opinion publique. Et jusque dans les tribunaux irakiens, chez les magistrats qui t'avaient jugé, censés au dessus de tout parti pris, probes, impartiaux.

J'ai appris par la suite au fur et à mesure des navigations dépistant cette affaire que tu es entré clandestinement en Irak par les frontières de la Syrie. C'était en 2003 . Et tu n'étais pas le seul Tunisien à avoir fait une telle incursion. Vous étiez des dizaines de compatriotes, sous diverses couleurs, à rallier la résistance irakienne. Vous vous êtes battus de façon héroïque contre l'occupant américain et ses alliés. Je n'ai pas réussi à trouver une indication qui confirme ton appartenance à Al-Qaïda; néanmoins, outre les motivations nationalistes soutenant ton engagement, c'est dans ta foi de musulman que tu puisais surtout la force de résister.
Tu savais qu'en tout moment tu pouvais mourir ou tomber en captivité, mais tu n'avais pas d'autre choix pour soutenir tes frères en Irak.
Tu a participé à de nombreuses batailles, et des plus féroces, contre l'occupant. Tu as tué un grand nombre de soldats américains. Et tout au long de tes trois années de guérillero harcelant l'armée ennemie, toi et tes camarades avez semé la terreur dans les rangs des forces d'occupation. Et de ceux qui sont entrés à Bagdad sur les chars américains.

Jusqu'à cet été 2006, fin juin plus exactement.
En compagnie de tes frères d'armes, tu tentais de franchir un check-point à l'entrée de Dhoulouiyya, à près de 30 km au nord de Bagdad. Face à vous, des forces mixtes irako-américaines, armé jusqu'aux dents, cela va de soi, mais qui, en plus, selon toute vraisemblance, vous attendaient(2). Vous a-t-on sommés de vous rendre et auriez-vous refusé? Vous a-t-on proposé à tel ou tel moment une reddition que vous avez déclinée? On n'en sait rien. Mais si c'était le cas, on ne dira pas quand même de vous que vous avez soutenu une gageure et l'avez perdue. Ou que votre attitude chevaleresque était insensée. Vous êtes des fedayins instruits pour vaincre ou mourir. Il n'y a jamais de perdants dans votre guerre et votre foi. Et dans cet ultime combat, tes compagnons et toi, 16 en tout, en avez donné l’illustration. On ne saura pas le nombre de morts et de blessés dans les rangs de vos ennemis, mais dans vos rangs à vous, pour le moins c'est un carnage. Tes quinze compagnons sont tous tombés. Vous aspiriez à la chahada, mourir debout, pour nous offrir la gloire et votre sang de martyrs. Sauf que ce jour-là, sur les seize candidats postulant à tel honneur, le destin a élu 15 et disqualifié.. Abou Kodama le Tunisien!
Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir sollicité un tel honneur, cher Yosri!
Criblé de balles, sept en tout logées dans ton corps de Gavroche, le fusil entre les mains et chavirant sous tant de blessures, tu t'es dit:" j'atteste qu'il n'est de dieu qu'Allah..." Et tu as franchi, ou cru franchir vers l'au-delà cet ultime check-point si éprouvant.


Dis-moi, Yosri, est-ce parce que tu es encore môme, candide, que les houris d'Allah ont délivré leur ticket de passage à tes quinze compagnons et refusé d'en fournir un à toi?


Quand tu pus rouvrir les yeux et aviser en quel lieu tu te trouvais, tu as dû songer un moment que même un martyr est passible du jugement dernier! Et puis tu as fini par te rendre à l'évidence que ce n'était pas le jugement de Dieu qui t'attendait à la ligne franchie mais celui des hommes! De ceux qui n'avaient pas songé que tu pusses avoir besoin d'une balle de grâce quand ils avaient ramassé ton corps ensanglanté et inanimé.
Incarcéré dans une prison sous l'administration américaine, sitôt rétabli, voire bien avant, tu as été soumis à la torture et les vers qu'on a dû te tirer du nez ne pouvaient être que flatteurs pour les bourreaux.

"Signe!" qu'on t'a dit au terme de ton supplice. Et tu as signé. Signé que tu es membre d'Al-Qaïda, que tu agis sous les ordres de l'auteur de Haitham al-Badri, que tu es l'auteur de l'attentat contre le mausolée chiite et que tu es le meurtrier égorgeur de Atwar Bahjat. Tu as dû signer aussi d'autres crimes mais tu ne t'en souviens plus; et de toutes façons signer c'est rien face à tout ce que tu as subi d'atrocités sous les mains de tes tortionnaires.

A l'automne 2006, jugé par la Central Criminal Court de Bagdad, tu as beau clamé ton innocence de tout attentat et tout crime qui ne soient dirigés exclusivement contre l'occupant militaire américain, tu as beau crier que tous les aveux retenus contre toi t'ont été extorqués sous la torture, le 10 octobre tu es condamné à la peine capitale.

Jusqu'à cette date, l'idée communément ancrée dans la presse nationale, du moins celle qui daignait te consacrer de temps à autre quelques colonnes dans l'espoir de donner un coup de pouce à ses ventes, est que tu es bel et bien l'auteur des deux crimes précités. Cependant, ta famille qui t'a éduqué dans l'amour d'autrui et selon les valeurs indulgentes de l'islam savait mieux que quiconque que la vérité est tout autre. Cette famille(3) se battait dans ton pays, dans ta ville, dans ton quartier natal, pour faire valoir la légitimité de ton combat et clamer ton innocence dans tout acte associé au terrorisme.

Évidemment, parental, subjectif ce jugement ne pouvait valoir pour te réhabiliter aux yeux de la masse écrasante de tes concitoyens. Quand bien même cette subjectivité serait toute relative, ta famille tenant l'essentiel de ses informations de ton avocat. Mais peu à peu de nouveaux témoignages venant directement d'autorités irakiennes plaidaient à leur tour en ta faveur. D'abord il y eut la déclaration du préfet de Samarra accusant des forces irakiennes en uniforme d'avoir commis l'attentat du saint mausolée. Une telle accusation venant d'un haut responsable, et chiite, ne pouvait être sous-estimée. D'autres témoignages ont suivi, concernant le meurtre de Atwar Bahjat. Celle-ci aurait été vue kidnappée par une force encore en uniforme, suite à son dernier reportage pour le compte de Al-Arabya. Et on l'a retrouvée morte le lendemain aux environs de Samarra. Quoiqu'il ait fallu attendre le 4 août 2009 pour arrêter son meurtrier, un nommé Yasser Ali appartenant aux commandos de la police irakienne, l'aveu de ce dernier devait te blanchir enfin des deux crimes ayant fait le poids dans la sentence de la peine capitale.

Fin janvier 2007, temps fort dans la vie des tiens, inoubliable moment pour tes parents dont le calvaire n'est pas moindre que le tien.
C'était invraisemblable, presque féerique. Le téléphone qui sonnait dans leur maison, à Sfax, décroché, leur fit entendre une voix qui leur semblait revenir de l'autre monde. Et effectivement, elle revenait de l'autre monde, tant le premier effet, poignant, inénarrable, a dû les étourdir. Le timbre, les inflexions ont dû s'imprégner à la fois de la forte émotion et des marques du temps, mais c'était bel et bien ta voix! c'était bel et bien la voix de leur tendre enfant.

Cela faisait combien d'années pour eux comme pour toi, certes soudés dans cette rude épreuve mais terriblement marqués, qu'un tel bonheur tant rêvé se profilait inespéré?
Tu étais toujours incarcéré sous l'administration américaine et celle-ci a daigné t'offrir à toi et tes parents ce coup de téléphone inoubliable. Qu'est-ce que tu as pu leur dire au bout de tant d'années de séparation et de souffrances? Qu'est-ce qu'ils ont pu te dire à leur tour? Sûrement pas beaucoup de choses, la communication étant chronométrée, la voix ici et là coupée de hoquets. Mais l'essentiel n'aurait pas été omis. Tu n'avais rien commis de répréhensible; tu t'es battu en vaillant guérillero; tu n'as braqué ton fusil que contre l'occupant qui a humilié tes frères et sœurs. Et s'ils t'exécutaient quand même, tu serais heureux, certain que les houris d'Allah te dédommageraient d'une telle peine.

La communication terminée, tes parents qui étaient tantôt dans l'euphorie se trouvaient subitement plongés dans l'angoisse. Un pressentiment oppressant, obsédant, qui avait en tout les affres que susciterait l'imminence d'une mort.
Pour comprendre ces affres, il faut les restituer au contexte historique de cette première communication téléphonique. Nous sommes au lendemain de la triste exécution de Saddam Hussein, survenue quatre semaines plus tôt le jour de l'Aïd al-Adha, en ce 30 décembre 2006, et qui nous donnait du mouton un âpre goût de charogne. Du coup, la communication a réveillé le spectre de la corde. Et ce spectre devenait hantise. Si les Américains avaient condescendu à cette communication, c'était signe pour tes pauvres parents que le dernier vœu de leur enfant a été exaucé. On ne dira jamais assez ce que ta mère, ton père avaient enduré dans les jours suivant cet inoubliable appel.

Peu à peu quand même, il leur fallait s'accrocher à la vie et à l'espoir que ton heure n'était pas encore décidée.
2008, première semaine du mois de janvier, Al-Arabya annonce la nouvelle de l'arrestation de Mahmoud Dahaoui qu'elle présente comme l'auteur de l'attentat contre le mausolée de Samarra. Et la chaîne de télé diffuse les images des aveux amplement détaillés et des objets de valeur récupérés par les forces de police qui ont procédé à l'arrestation.
Cet événement, qui n'est pas des moindre, censé augurer d'un retournement de situation en ta faveur, ne pouvait que faire le bonheur de ceux qui croyaient ferme en ton innocence. Pour une fois, l'espoir était enfin permis que ton affaire serait réexaminée et le jugement initial ramené à une peine moins lourde. Si le traité de Genève relatif aux prisonniers de guerre avait quelque chance d'être respecté, en la circonstance la peine de mort au moins serait écartée.

Mais ce serait dans une République, Yosri -souviens-toi bien de ceci! et non dans une oligarchie comme celles qui nous gouvernent, que le-dit traité de Genève et la justice peuvent avoir droit de cité.
Il y eut bien un second procès, ou un semblant de procès, mais dans lequel tes droits les plus élémentaires d'accusé furent bafoués. En ton absence et en l'absence de ton avocat, le tribunal a confirmé le premier jugement.

Cher Yosri,
Que tel semblant de procès se soit fait au moment même où la Tunisie a déboulonné son dictateur, que le tribunal n'ait voulu tenir compte d’aucun élément nouveau dans ton dossier, que la peine capitale, et seule cette peine, semble satisfaire tes juges, il y a à croire que les autorités irakiennes voudraient adresser par-là un message implicite à l'attention des peuples en révolte. Et ce n'est pas un hasard si tes frères d'armes, dont trois appartiennent à des pays marqués par le printemps, soient jugés en même temps que toi et frappés de la même sentence.
Quoiqu'il en soit, nous nous sommes révoltés en Tunisie contre la tyrannie et l'injustice et nous ne méritons pas d'être rétribués par la décapitation de l'un des nôtres, et des justes! parce que la révolution tunisienne, comme l'atteste le monde entier, a fait chuter en même temps que Ben Ali le mythe d'Al-Qaïda. Bien avant les Américains, Bouazizi a réglé son compte au cheikh Oussama Ben Laden!

Par conséquent, pour nous tu es prisonnier de guerre, et non terroriste. Tu as immolé les plus belles années de ta jeunesse, la fleur de ton âge, ainsi que le confort de la vie douillette, le bonheur du foyer, la vie sereine des tiens, au profit d'une cause juste. Tu as apporté ton soutien, conformément à ta conscience et ta foi, à tes frères et sœurs en Irak. Tu t'es battu contre un conquérant qui a profané la terre et l'honneur. Et ton combat est le nôtre.

Et par dessus tout cela, si l'on en croit l'information publiée sur Alkarama(4) faisant état de menaces proférées par tes juges à ton encontre, te mettant ouvertement en garde contre la tentation de te rétracter, tu ne serais que la victime d'un sordide complot judiciaire.

Que me reste-t-il enfin à te dire, cher Yosri, en ce moment précis où je scrute ton visage, à travers ces quelques photos que j'ai pu glaner ça et là sur les pages web, reliques de tes années heureuses pour tes proches et amis qui se battent de leur mieux afin de faire éclater la vérité et triompher la justice?
Rien, sinon qu'à cet instant-ci tant éprouvant, tu m'es aussi familier que mes enfants. Mieux! tu m'es le plus proche de mes petits. Compte tenu de ton épreuve, des justes appréhensions, de cette circonstance dont la gravité n'autorise ni indifférence ni attentisme, je n'ai que ma voix, que mon cri pour me dresser farouchement contre l'échafaud.
Je voudrais interpeller chaque membre de notre gouvernement de transition(5), Son Excellence le Président provisoire, les citoyens libres du pays et du monde, afin qu'ils s'engagent tous dans cette bataille pour la vie. De vive voix, réclamons que ce jugement injuste, barbare et lourd de conséquences soit révoqué.

Il n'est de bataille noble, sainte, qui puisse égaler celle nous engageant ici. Vivants, libres et intransigeants, conjuguons la force de nos cordes vocales pour rompre à temps la corde de la mort.

J'en appelle à la conscience de chacun pour en prendre acte.


Cher Yosri,
Je souhaite te voir bientôt en Tunisie, vivant et libre. En attendant ce jour que j'appelle de tous mes vœux, reçois ma poignée de main chaleureuse et paternelle.



A. Amri
16.07.2011.

Une traduction de ce texte, condensée, en arabe.

1- C'est ce qui ressort de la conférence de presse donnée fin juin 2006 par Mouaffik Rébiï, conseiller à la sécurité irakienne.

2- Source: site Al-Karma.

3- Il serait difficile d'évaluer le nombre exact de ces résistants tunisiens en Irak. Cependant, depuis la chute de Bagdad en avril 2003, "des dizaines de tunisiens sont tombés en martyrs dans les rangs de la résistance irakienne": c'est ce que souligne dans un message de soutien à la révolution tunisienne un haut responsable du Baâth irakien dans une communication téléphonique à Achourouk en date du 16 janvier 2011. Par ailleurs de nombreux tunisiens se rendant en Irak ont été été arrêtés en Syrie. On recense au moins 13 personnes jugées en Tunisie, dont 4 refoulées par les autorités syriennes, pour tentatives de ralliement à la résistance irakienne. Et depuis 2003, il y aurait près de 2000 personnes arrêtées en Tunisie dans le cadre de ce qu'on appelle "lutte contre le terrorisme".

4- Témoignage du père intervenant dans un meeting organisé contre la normalisation avec l'Etat sioniste.
http://www.youtube.com/watch?v=o-_ERKiIksU&feature=player_embedded
5-Dans la conférence de presse donnée par Mouaffak Rébiî, conseiller à la sécurité irakienne, on apprend que l'aide américaine était déterminante dans cette opération. On présume que les services d'espionnage avaient facilité la tâche des forces stationnées au chek-point de Dhoulouiyya.

6- La toile foisonne de témoignages sur la torture en Irak: on se souvient encore de la diffusion en 2004 de photographies choquantes montrant des détenus irakiens humiliés par des soldats américains (le scandale d'Abou Ghraib) . Mais il y a d'autres témoignages tout aussi accablants concernant les centres de détention à Kaboul, sans oublier tout ce qui a été révélé sur la prison de Guantánamo.
Ci-dessous les liens de trois vidéos évoquant la torture en Irak:
- Vidéo 1
http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/2592250001016/l-usage-de-la-torture.fr.html
- Vidéo 3
http://www.viddler.com/explore/NeillyDC01/videos/69/
7-Témoignage du père sur youtube.
http://www.youtube.com/watch?v=_BrUPjOp5SA
8- Ce rêve associé aux récompenses divines, Yosri ne s'embarrasse pas d'en faire part à ses parents. Dans les lettre adressées à sa mère, la formule de clôture est souvent celle-ci:" Ne pleure pas, douce maman. S'il est écrit que tu ne reverras plus ton enfant, je n'en serai que plus heureux entouré des houris d'Allah."

9- Le premier à avoir établi un lien entre le printemps arabe et la reconduction de cette sentence est le père même de Yosri, Fakher Trigui. Dans un article écrit au mois de mai dernier, le père estime que les autorités irakiennes redoutent de restituer son fils, blanchi des crimes de terrorisme ou gracié, à la Tunisie nouvelle, d'autant que celle-ci entend retourner la page sombre de l'époque où les islamistes étaient persécutés.

10- Aux dernières nouvelles, le ministère de l'extérieur aurait engagé des transactions avec les autorités irakiennes en vue d'obtenir le transfert de Yosri vers la Tunisie. Souhaitons que cette initiative soit couronnée de succès.

11- Ci-dessous un modèle de Requête de grâce pour Yosri Trigui (en français et en arabe) pouvant être personnalisé et envoyé par fax à l'ambassade irakienne de votre pays. Le numéro de fax de l'ambassade irakienne à Paris est le suivant:
0033 1 45 53 33 80

Modèle en langue arabe (les éléments nécessitant la personnalisation sont écrits en rouge):

إسمك ولقبك بلدك في 2011.07.17

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إلى عناية فخامة رئيس جمهورية العراق السيد جلال طالباني

الموضوع: التماس عفو

فخامة رئيس جمهورية

أكتب إليكم من تونس بلد المحبة والإخاء والسلام باسمي الخاص وأصالة عن الشعب الذي تربطه بالعراق أواصر الأخوة والحضارة ملتمسا منكم فخامة الرئيس أن تبروا بيسري الطريقي القابع في سجن الشعبة الخامسة في الكاظمية ببغداد وبذويه الذين يكتوون بالنار في تونس منذ أن صدر في حق ابنهم حكم الإعدام سنة 2006 وتم تثبيته لاحقا لدى التعقيب وإني أذ أهيب بسيادتكم فخامة الرئيس ان تشملوا بعفوكم الواسع هذا الشاب الذي ما كان قدره ليسوقه لأرض العراق لولا حبه لهذا البلد وغيرته الصادقة والعفوية على أرض وشعب كان يرى فيهما رمز العزة والحضارة ومجد الأمة أناشد سيادتكم فخامة الرئيس أن تراعوا أولا وآخرا عائلة المحكوم عليه بالإعدام وخاصة والديه، وثانيا كل الظروف التي حفت باستنطاق الشاب يسري وبالخصوص ما تعرض إليه من تعذيب حتى يتبنى التهم المنسوبة إليه، وثالثا محاكمته التي شابتها أكثر من شائبة ليس أقلها حرمانه كمتهم ومحاميه من متابعة جلسات المحاكمة الثانية ثم كل المستجدات التي حصلت بعد صدور الحكم منذ 2006 كالقبض على ياسر علي قاتل الإعلامية أطوار بهجت وبعد ذلك القبض على محمود الدهوي مفجر المرقدين بسمراء وهما عنصران أساسيان كان يفترض فيهما أن يدفعا القضاء العراقي لمراجعة كل التهم المنسوبة ليسري أو على الأقل إسقاط تهمتي القتل والتفجير اللتين رجحتا كفة الحكم بالإعدام في المحاكمة الأولى.

فخامة الرئيس ،

إن الذي زرع بذور التطرف والإرهاب في تونس هو طاغية من طينة صدام حسين وقد ذهب بدون رجعة بفضل الثورة ولدينا القناعة التامة أن الإرهاب والتطرف قد هربا من تونس في نفس اليوم الذي سقطت فيه الدكتاتورية. وبالتالي حين تتفضلون فخامة الرئيس وتشملون بعطفكم وعفوكم شابا في مقتبل العمر زلت به قدماه وهو في عمر المراهقين ثقوا أن شعب تونس لن ينس لكم هذا الفضل الكبير وسيكون ممتنا لفخامتكم ولشعب العراق الشقيق

أملنا فيكم وفي رحمة الله كبير

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A la bienveillante attention de Son Excellence le Président de la République irakienne M. Jalal Talabani

Objet: Requête de grâce pour Yosri Trigui

Monsieur le Président,
Je viens par la présente solliciter de votre excellence la grâce pour le jeune tunisien Yosri Trigui, emprisonné à la centrale de Kadhimya à Bagdad, et qui a été condamné à mort suite à un procès injuste.
La jeunesse de l'accusé, les irrégularités de son procès, la nullité des aveux qui lui ont été extorqués sous la torture, autant d'éléments plaident, Monsieur le Président, pour cette faveur que je voudrais soumettre à votre bienveillante attention.
J'en appelle à la générosite du descendant de Saladin pour en prendre acte.

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