31 août 2012


Amnesty International : « Le jugement prononcé dans l’affaire Rachel Corrie illustre l’impunité de l’armée israélienne
 
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Richard Falk, a exprimé sa « déception » et sa « consternation » à l'annonce de la décision d'un juge israélien de rejeter une plainte déposée par la famille d'une jeune militante pacifiste américaine morte écrasée par un bulldozer israélien en 2005. De même, Amnesty International a condamné le jugement rendu par le tribunal israélien, selon lequel cette entité n’aurait aucune responsabilité dans la mort de Rachel Corrie.

« C'est une bien triste issue, avant tout pour la famille de Rachel Corrie qui avait déposé la plainte en 2005, mais également pour l'état de droit et pour l'espoir que la justice israélienne limite la violence exercée par l'État, particulièrement contre les civils innocents et non-armés dans les territoires occupés », a déclaré M. Falk dans un communiqué de presse.

La militante pacifiste américaine Rachel Corrie a été écrasée par un bulldozer israélien en mars 2005 alors qu'elle manifestait contre la démolition de maisons palestiniennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

« La décision du juge représente une défaite pour la justice et la responsabilité et une victoire pour l'impunité de l'armée israélienne », a déploré M. Falk. « Elle contrevient de façon flagrante à la Convention de Genève, puisqu'elle impose à la force d'occupation une obligation inconditionnelle de protéger la population civile ».

M. Falk a rappelé que cette affaire s'inscrivait dans la continuité de plusieurs autres, révélant l'impunité dont jouissent les forces armées israéliennes, notamment pendant la guerre de Gaza de 2008-2009 qui a fait plus de 1.400 morts parmi la population civile, et plus récemment en 2010 lorsqu'un commando israélien a attaqué des bateaux turcs transportant des militants qui cherchaient à apporter une aide humanitaire à la population de Gaza sous blocus israélien.

« L'impunité a prévalu de manière systématique dans des cas documentés de violations du droit humanitaire international par les autorités israéliennes et dans plusieurs autres relevant du droit pénal israélien », a indiqué l'expert indépendant de l'ONU, en ajoutant que la famille Corrie avait été « à la merci » d'un système dont les décisions sont « une parodie de justice ».

De son côté, Amnesty International a publié un communiqué où elle  déclaré que Le jugement prononcé dans l’affaire Rachel Corrie illustre l'impunité de l'armée israélienne.
« Cette décision perpétue la politique d’impunité généralisée dont jouit l’armée israélienne en matière d’atteintes contre les civils et les défenseurs des droits humains dans les territoires palestiniens occupés », a estimé l’organisation dans le communiqué.

« Ce jugement exonère les militaires israéliens de leur obligation de rendre des comptes et ne tient pas compte des graves défaillances de l’enquête interne menée par l'armée israélienne dans cette affaire », a-t-elle ajouté.

Dans son communiqué, Amnesty a estimé que les enquêtes militaires menées par « Israël » manquent « d’indépendance, d’impartialité, de transparence, ainsi que de l'expertise nécessaire et des pouvoirs d’enquête suffisants ». Finalement, l’organisation a demandé à ce que la situation à Gaza soit déférée à la Cour pénale internationale, puisque « Israël aussi bien que le gouvernement de facto du Hamas ne semblent pas capables de mener des enquêtes fiables sur les violations commises au cours du conflit.

Source : Centre d'actualités de l'ONU, amnesty.fr

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