24 août 2012


L’AUB fait fi des lois libanaises et décerne à Dona Chlala un doctorat Honoris Causa
 
Ali Oubani

Les scandales des violations sionistes du tissu social libanais sont multiples et non limités aux espions à la solde de l’ennemi. Cet ennemi qui tente d’infiltrer la scène libanaise à l’insu des Libanais par des tentatives visant à normaliser les relations avec le Liban et à modifier son rôle et son attitude militante. Mais dans un pays résistant comme le Liban, il existe des personnes qui ont consacré leurs efforts et leur temps pour contrer ces tentatives condamnables. Un fait qui a mis en place une résistance d’un autre genre.

 
Des compagnies israéliennes au Liban
L’une des tentatives d’infiltrer la scène libanaise a revêtu un aspect économique. C’est ce qu’a révélé la Campagne  pour le Boycott des partisans d’ « Israël » au Liban à Alintiqad, notant qu’elle élabore un dossier complet sur la promotion et la vente au Liban, de produits cosmétiques fabriqués par quatre compagnies israéliennes. La campagne a précisé que ces produits sont importés via Dubaï (plus grand distributeur des produits israéliens), après avoir changé leur emballage, pour les introduire au Liban en tant que produits américains.
 
Donna Chlala honorée par l’AUB
L’Université Américaine de Beyrouth a organisé récemment une cérémonie en l’honneur de plusieurs personnalités auxquelles elle a décerné des doctorats Honoris Causa et dont l’écrivaine Wadad el-Kadi, l’homme d’affaires palestinien Monib El-Masri et la Libano-américaine Donna Chlala, connue par son appui illimité et sa défense en faveur de l’entité sioniste et son opposition au boycott académique croissant au monde, à l’égard des universités israéliennes complices de l’occupation.
 
Qui est Donna Chlala ?
Née aux Etats Unis de parents libanais émigrés et âgée de 70 ans, Chlala est actuellement présidente de l’université de Miami en Floride, aux Etats Unis. Elle a obtenu un doctorat honoris causa de l’université « Ben Gourion » de « Tel Aviv ». Elle est membre actif de l’institut « Brookings » de la droite sioniste en Amérique et membre de l’initiative des amis d’ « Israël », qui s’oppose à toute tentative pour délégitimer « Israël ». A noter dans ce contexte que Chlala avait auparavant occupé plusieurs postes gouvernementaux et a été désignée secrétaire d’Etat pour la Santé et les services humanitaires durant le mandat du président américain Bill Clinton.
La septuagénaire qui a visité « Israël » à plusieurs reprises, s’était rendue à «Tel Aviv » en 1960 en tant que touriste. Elle avait depuis lors appelé le plus grand nombre de non-juifs à connaitre les israéliens et leurs rêves. Elle est de même la plus grande partisane du refus du boycott de l’enseignement en «  Israël ».
Elle a ensuite visité « Israël » en 2010, où elle a été accueillie par le Conseil américano-juif (AIPAC), dans le but d’augmenter la coopération entre les universités d’ « Israël » et des Etats Unis. Chlala et la délégation qui l’accompagne, ont rencontré durant cette visite le président de l’entité sioniste, responsable du massacre de Qana durant l’offensive d’avril 1996 contre le Liban sud, Shimon Peres et l’adjoint du ministre israélien des Affaires étrangères, Dany Yaalon.
Chlala a subi une humiliation durant cette visite de la part des forces de sécurité israéliennes, qui l’ont arrêtée à l’aéroport « Ben Gourion » pour deux heures et demi et l’ont interrogée d’une manière raciste et dégradante à cause de son nom qui confirme ses origines arabes. En dépit de ce fait, Chlala n’a émis aucune position qui condamne le racisme israélien et a poursuivi son appui à l’entité sioniste.
 
Les étudiants de l’AUB : l’université a préparé la cérémonie en l’honneur de Chlala, à la dérobée
Les étudiants de l’université américaine de Beyrouth, ont expliqué à Alintikad, comment l’université a préparé l’hommage à Chlala à la dérobée, sans respect aux coutumes  des dernières années, qui consistent à annoncer à l’avance, la date et les noms des personnes honorées.
Les étudiants se sont interrogés sur les standards selon lesquels les noms des personnes honorées ont été choisis. Ils ont affirmé que l’administration a annoncé sur son site électronique, dans la nuit du samedi 16 juillet la liste des personnes honorées en 2012,  cinq jours avant la date de la cérémonie. Une démarche qui contredit les traditions, au moment où l’administration avait promis d’adopter la transparence et de respecter les lois libanaises.
Les étudiants ont considéré que la déclaration du nom de Dona Chlala avant cinq jours de la date prévue, vise à prévenir toute réaction  contre l’administration, au moment où la majorité des étudiants et des enseignants sont absents à cause des vacances d’été. Ils ont rappelé, que les étudiants de l’université  sont parvenus l’année dernière, en coopération avec les enseignants, à empêcher une cérémonie en l’honneur de l’ancien président de la Banque Mondiale, James Welfinson, titulaire du prix israélien « Truman », et partenaire essentiel de l’une des compagnies israéliennes, qui fournit des services aux colons de Cisjordanie.
Les étudiants qui ont exprimé leur fierté d’avoir parmi leurs collègues quatre martyrs tombés durant les affrontements avec l’ennemi sioniste entre 1988 et juillet 2006, ont indiqué qu’ils ont tenté de soulever la question de l’hommage rendu à Chlala devant leurs collègues et les employés de l’université et via les medias sociaux, ce qui leur a permis de créer un mouvement de protestation , qui n’a pu toutefois atteindre le niveau des protestations de l’année dernière, à cause du facteur de la surprise, qui les a empêchés de préparer des mouvements plus efficaces.
Ils ont critiqué l’administration de leur université qui s’est permise d’honorer des personnes connues par leur appui à l’ennemi du Liban et à l’usurpateur de la Palestine, telle Chlala, qui a été même appelée  à prononcer un discours durant la cérémonie.
Commentant les noms des figures honorées par l’AUB, les étudiants ont exprimé des suspicions à l’égard de Mounib El- Masri. Ils ont rappelé que cet homme fut ministre en Jordanie, mais que certains ont transmis un film sur Youtube, qui révèle qu’il avait reçu des officiers israéliens dans sa demeure. Mais ils ont indiqué qu’ils n’ont pas pu s’assurer de l’authenticité de ces informations, par manque de temps. Ce manque qui ne leur a pas permis de faire avorter la cérémonie, à cause de la déclaration tardive des noms, s’interrogeant sur les raisons de cette démarche  adoptée par l’université contrairement aux coutumes.
En réponse à une question sur leur incapacité d’empêcher la tenue de la cérémonie, ils ont clarifié qu’elle se déroule d’habitude dans la demeure du président de l’université, où assistent uniquement les personnes invitées.
« Quels seraient les exploits réalisés par Chlala pour qu’elle soit honorée par notre université ?  Et selon quels standards ? Sa nationalité libanaise justifie-t-elle seule, cet hommage ? Si nous supposons que Mounib El-Masri mérite d’être honoré pour la contribution du centre de recherches qu’il dirige et qui est financé par l’étranger, dans la tenue d’un congrès sur l’énergie alternative au Moyen Orient,  nous n’avons cependant  point compris les normes qui ont nécessité l’hommage et le doctorat honoris causa rendus par l’université à Dona Chlala », ont affirmé les étudiants.
Ils ont enfin appelé à tirer les leçons  de l’événement en cas de sa réédition dans l’avenir, afin de le contrer par la conjugaison des efforts estudiantins, politiques et médiatiques pour empêcher l’administration de l’université de sous-estimer les valeurs et de transgresser les lois libanaises, en toute impunité.
La Campagne pour le boycott des partisans d’ « Israël » au Liban, a pour sa part condamné l’hommage rendu par l’AUB à l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Dona Chlala. Le président de la Campagne, Samah Idriss, a révélé que Chlala a été honorée par plusieurs universités sionistes, étant impliquée dans l’ancrage de l’occupation sioniste de Palestine. Il a précisé que l’un des plus hideuses de ses attitudes, était son opposition au boycott d’ « Israël » au plan académique. Une attitude qui se manifeste par ses efforts pour promouvoir le projet de jumelage entre les universités américaines et israéliennes, au moment où le monde témoigne d’une campagne pour boycotter ces universités.
M. Idriss a expliqué que les universités israéliennes font partie intégrante de l’entité d’occupation sioniste, notant qu’elles promeuvent la soi-disant « démocratie israélienne », par les ouvrages et les recherches qu’elles publient. Selon M. Idriss, les universités sont une source essentielle pour les plans de l’ennemi sioniste, affirmant dans ce contexte que les savants en géographie de l’université de Haïfa, étaient à l’origine de la construction du mur de séparation construit par l’occupation sioniste en Cisjordanie, et exécuté par des ingénieurs d’universités israéliennes.
M. Idriss a ajouté que « les médecins diplômés des universités israéliennes, sont aussi impliqués dans les opérations de torture perpétrées dans les prisons israéliennes et les supervisent même. C’est ce qu’avait affirmé l’ex-président de l’association médicale israélienne lorsqu’il avait déclaré : « s’il fallait casser quelques doigts de prisonniers palestiniens pour leur arracher des informations, ce ne serait pas un problème ».
M. Idriss a estimé que les informations précitées, font des universités israéliennes une partie intégrante de la machine de l’occupation et du racisme israéliens. De ce fait, toute figure comme Dona Chlala, appelant à renforcer les universités israéliennes, aide à la pérennité de l’occupation, d’où la nécessité de l’attaquer.
Le président de la Campagne pour le boycott des partisans d’ « Israël » a rappelé les méfaits de Chlala, qui était secrétaire d’état pour la Santé et les services humanitaires durant le mandat de l’ancien président américain Bill Clinton, qui a imposé un blocus sur le peuple irakien. Le plus célèbre blocus du XXe siècle, qui a duré de 1993 à 2003 et engendré la mort d’un million et demi d’Irakiens, dont la majorité d’enfants, privés de lait, de nourriture et de médicaments.
« Il est vrai que Chlala n’était pas alors secrétaire d’état des Affaires Etrangères, mais elle était membre de l’administration américaine. Elle est de ce fait partenaire dans la décision et responsable des politiques du gouvernement. Et par conséquent, l’AUB a  commis une erreur impardonnable en lui rendant hommage », a indiqué M. Idriss.
La loi sur le boycott d’ « Israël » a été promulguée le 23 juin 1955 et comprend les articles suivants :
- Il est interdit à toute personne physique ou morale, de conclure un accord direct ou par l’intermédiaire d’une partie tierce, avec des organismes ou des individus habitant en Israël, ou pour son compte, notamment des accords ayant pour objets les transactions commerciales, financières ou tout autre, quelle que soit leur nature.
- Il est interdit d’introduire les produits israéliens de tout genre au Liban et de les commercialiser.
- Sont considérés israéliens, les produits fabriqués en « Israël », ou ceux qui contiennent des produits israéliens (…)
- Sont considérés israéliens, les produits réexpédiés à partir d’ « Israël » ou fabriqués en dehors d’Israël dans le but de les exporter pour son compte ou celui d’autres personnes ou organismes. 
En réponse à une question sur les moyens de faire face aux infiltrations sionistes dans le tissu social libanais, M. Idriss a signalé l’importance des efforts de la Campagne qu’il préside. Des efforts qui consistent à sensibiliser le corps estudiantin et l’opinion publique à ces violations, afin qu’ils réagissent, notamment dans les medias qui doivent assumer un rôle important à ce propos, arrivant à organiser des manifestations de protestation. Ila de même souligné l’importance d’avoir recours à la Sûreté Générale pour l’informer sur les transgressions de la loi du boycott émise en 1955 et qui interdit la propagande en faveur d’ « Israël ».
« Tous ces efforts devraient compléter le rôle du Parlement. Si quelques associations déployaient des efforts dans le cadre du boycott d’ « Israël », cela n’affranchit point le Parlement de son rôle, au niveau de l’interdiction des violations de compagnies de la loi du boycott, ou au niveau de la modernisation de cette même loi émise depuis des décennies, pour qu’elle suive les récents développements. Il faut amender cette loi de manière à couper la voie devant toute tentative d’ « Israël » d’infiltrer la scène libanaise, après l’avoir chassé du Liban sud. Les efforts des associations civiles ne devraient pas de même remplacer ceux du bureau du boycott des produits israéliens, relevant du ministère de l’Economie, qui se doit de jouer son rôle, en coopération avec la Sûreté Générale,  pour empêcher l’entrée de telles personnes au Liban. A noter que ce bureau est la seule partie exécutive officielle, chargée de suivre ce dossier. Il lui incombe seul la responsabilité d’établir périodiquement la liste des personnes et des compagnies interdites au Liban et d’en informer l’opinion publique », a conclu M. Idriss.

Source: Alintiqad, traduit par: moqawama.org




Aucun commentaire: