24 mai 2010

S. Nasrallah:"Nous célèbrerons dimanche au Sud, les Israéliens seront aux abris"



21/05/2010

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé que les manoeuvres israéliennes ne font plus peur aux Libanais, mais qu'elles reflètent la terreur vécue par l'ennemi face à la force de la résistance. Lors de la cérémonie d'inauguration du premier site touristique qui illustre la résistance dans le village de Mlita au Sud du pays, Sayed Nasrallah a déclaré:

"J'ai l'honneur d'inaugurer avec vous ce site touristique dans le but de raviver les leçons et les valeurs de la résistance. Nous avons choisi cette journée du 21 Mai pour son symbolisme, bien que ce qui ait été achevé dans ce site ne soit que la première phase du projet. Nous avons choisi le 21 mai pour rappeler qu'en ce jour, les habitants des villages occupés de Qantara et de Ghandourya étaient rassemblés dans la mosquée pour commémorer la mort d'une femme martyre.

En ce moment, les attaques de la résistance contre les positions de l'ennemi et des collaborateurs les ont poussés à évacuer certains postes dans les villages avoisinants. Les habitants réunis dans la mosquée ont alors pris la décision de franchir les barrages israéliens et de rentrer à leurs villages occupés. Hommes et femmes non armés sont parvenus à entrer à plusieurs villages, dont celui de Mlita. Ce mouvement populaire s'est poursuivi pendant les jours suivants et c'est ainsi que la population a contribué pacifiquement à la fin de l'occupation israélienne du Sud.


L'histoire des peuples a la plus grande influence sur leur avenir. Les peuples utilisent tous les moyens pour ressusciter leur histoire. Ils rédigent les récits historiques, les biographies, protègent les sites touristiques, leur littérature, commémorent les fêtes et les évènements clés, inaugurent les musées, publient des poèmes… Parmi ces moyens donc on cite la construction des musées qui ont pour objectif de refléter l'histoire, les évènements importants et les personnalités influentes.
A titre d'exemple, le mouvement sioniste au monde illustre l'holocauste dans des livres, des cinémas et des films.

Ce musée de Mlita vise à mettre l'accent sur l'histoire de la résistance et à en présenter une image véridique.
"Les armées qui sortent victorieuses des guerres exposent leurs exploits dans des musées. Ce site est une initiative modeste comparé aux sacrifices et aux victoires historiques remportées.


Il est de notre responsabilité de protéger l'histoire de la résistance. Peut-être le fait d'écrire l'histoire du Liban est très compliqué. La résistance au Liban a débuté en 1948, date de la création de l'entité sioniste. Depuis cette date, on a vécu une longue histoire d'agressions, et en contrepartie une longue histoire de résistance et de ténacité. L'armée libanaise, les forces sécuritaires présentes à la frontière furent la première résistance, ensuite, la résistance a pris une forme développée à travers les brigades de la résistance palestinienne et libanaise, dont à leur tête les bataillons de la résistance libanaise de l'imam Moussa Sadr.

En 1982 fut la naissance d'une nouvelle résistance basée sur tout ce patrimoine, celle de la résistance islamique, sans oublier de mentionner la présence de l'armée arabe syrienne et tous ses sacrifices. Donc de 1948 à nos jours, il y a eu une résistance militaire, populaire, politique, intellectuelle, médiatique. Il y a eu toujours des efforts inouïs face au projet d'infiltration sioniste sur la scène libanaise.

Il faut que nous écrivions les dimensions de la résistance au Liban, et que nous fassions ensemble cette tâche. Pour le moment, il n'y a que des efforts personnels ou collectifs. Même nous, au Hezbollah, n'avons pas encore présenté de production globale sur la résistance sous ses différentes formes. Nous avons besoin des efforts collectifs pour écrire l'histoire de la résistance.
Si nous rédigeons une histoire pareille, elle pourra constituer la base de toute activité et de toute production.


Nous pouvons également ressusciter les valeurs de la résistance à travers ce projet baptisé le musée de Mlita. Nous réfléchissions depuis longtemps à construire ce musée et c'était l'idée du martyr le dirigeant Hajj Imad Moughniyeh.

La première proposition était de le construire à la capitale Beyrouth, où tout le monde peut se rendre. La deuxième proposition était d'inaugurer en première étape le musée en question au Sud du pays, plus proche du champ de la bataille et donc plus réaliste. Nous avons opté en fin de compte pour le deuxième choix. Nous sommes à Mlita, cette terre du sud, qui fut l'une des positions les plus anciennes de la résistance en face des positions militaires de l'ennemi israélien, bourrées d'armes et protégées par les avions israéliens. Des jeunes combattants y sont venus pour libérer la terre et chasser l'ennemi. Des milliers de combattants y ont présentés des sacrifices majeurs et ont fini par vaincre l'ennemi.

Nous abordons enfin le dossier du scrutin municipal. A l'approche de l'échéance électorale au Sud, je vous dis un mot: Il est de notre responsabilité de protéger le Sud et sa sécurité. Le meilleur cadeau que le Hezbollah et le mouvement Amal peuvent présenter aux habitants du Sud est de se réconcilier au niveau des listes électorales. Je m'adresse aux habitants du sud: Nous, au Hezbollah, considérons que cette réconciliation avec Amal protège l'environnement de la résistance au Sud.
A ce sujet, j'appelle les habitants de Saida au calme, tout comme à Jezzine, Hasbaya et Marj'youn. Ce dimanche, allez aux urnes, et faites en sorte que le scrutin soit une cérémonie.

N'ayez pas peur des manœuvres israéliennes "Virement 4". Nous avons déjà vu "Virement1", "Virement2" et "Virement3". Aujourd'hui l'équation a changé, les Libanais avaient toujours peur d'aller à la frontière, de cultiver leurs champs… Mais cette image a change. Alors que fêtez le scrutin municipal, les Israéliens sont terrifiés et se précipitent aux abris dans le cadre de leurs manœuvres! Pourquoi ont-ils choisi le 23 Mai? Je ne sais pas. Peut-être pour faire voir plus clairement cette nouvelle réalité. La résistance restera toujours ici au Sud pour défendre la patrie.

Et je termine mon discours par cette question à laquelle je ne répondrai pas: pourquoi toutes ces délégations arabes, américaines et occidentales qui viennent l'une après l'autre au Liban? Que viennent-elles faire? Je garde la réponse à mon prochain discours, le 25 Mai prochain.

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