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17/01/2011 Le premier ministre libanais sortant, Saad Hariri, s’est excusé de "tous ses amis" après la diffusion, dimanche, par la chaine NTV, d’un enregistrement, daté de 2007, portant sur sa déposition devant un des enquêteurs de la commission d'enquête internationale.
Dans un communiqué dimanche, Hariri a justifié son témoignage par le fait qu'"il remontait à plusieurs années et a été dit dans un contexte politique bien connu".
Dans cet enregistrement révélé donc par le NTV et intitulé « Vérités-Leaks 2», Saad Hariri a qualifié le président Bachar Assad de menteur. « Le président syrien Bachar el-Assad dit une chose et fait le contraire », a-t-il déclaré.
Saad Hariri a également accusé, lors de cette déposition, la Syrie d’avoir tué son père. Selon lui, c’est le beau-frère du président syrien, Assef Chawkat et le frère de Bachar, Maher, qui ont planifié l'assassinat de son père.
Il ajoute aussi avoir entendu dire que le général Jamil Sayyed aurait menacé son père et lui aurait conseillé de quitter le Liban en 1999.
Hariri a aussi raconté que le président français, Jacques Chirac, avait contacté son père la veille de l'assassinat pour lui dire de faire attention.
Saad Hariri a encore déclaré que son père avait une grande confiance en
Sayed Hassan Nasrallah qui était, selon lui, un homme de parole et ils se voyaient régulièrement.
Saad Hariri a en outre qualifié de "perfide" le député tripolitain, Najib Mikati, et a dit qu'il doutait du député de son bloc, Nouhad Machnouk.
Il a en outre accusé Talal Salman et Charles Ayoub, propriétaires des quotidiens libanais as-Safir et ad-Diyar, de faire chanter son père Rafic Hariri pour lui soutirer de l'argent, qualifiant même Ayoub de qualificatifs infamants.
VERITE-LEAKS 1: CONVERSATION ENTRE HARIRI ET ZOUHEIR SIDDIQ
La chaîne NTV avait diffusé, samedi, dans « Vérités-Leaks 1 », un enregistrement comportant une conversation entre le Premier ministre démissionnaire, alors qu'il était encore le chef du bloc du Futur, le colonel Wissam Hassan, chef du département des renseignements au sein des Forces de sécurité, le numéro 2 de la commission d'enquête internationale Gerhard Lehman et le principal faux-témoin Mohammad Zouheir Siddiq.
Dans cet enregistrement, Siddiq semble mener la conversation et poser ses conditions à ses interlocuteurs. Il s'adresse au colonel Hassan en l'appelant « Wissam », mais il est aussi plutôt familier avec le Premier ministre, lorsqu'il lui reproche notamment de ne pas avoir répondu à ses appels successifs.
Saad Hariri lui rappelle alors qu'il avait l'habitude de lui envoyer un sms pour lui dire qu'il allait l'appeler.
Siddiq lui répond qu'il a appelé plusieurs fois parce qu'il voulait l'informer qu'une bombe allait exploser à la chaine LBC.
Au cours de la conversation, Hariri déclare à Siddiq que « les États arabes ont besoin de preuves irréfutables » pour incriminer la Syrie, même si, ajoute-t-il, nous sommes tous convaincus que ce sont les Syriens qui ont accompli l'assassinat.
Siddiq l'interrompt d'une voix irritée : « Si vous voulez dire cela, vous devez commencer par répondre à ceux qui m'ont fait du tort, notamment au niveau des États arabes »
Il affirme aussi qu'il peut amener ceux qui ont effectué et posé les bombes et accompli les attentats durant la période de 2005, puisque c'est son « boulot », mais qu'il a besoin pour cela de se rendre au Liban, d'y rester une semaine, avec l'enquêteur Lehman à sa disposition, et qu'il lui livrera « une cellule complète » de ceux qui sont responsables des attentats.
Siddiq déclare alors qu'il possède tous les éléments et que l'acte d'accusation devrait accuser 4 Libanais et 9 Syriens.
Dans l'enregistrement, il est notamment dit que Siddiq avait affirmé ne pas se trouver au Liban à partir du 4 février 2005. Puis il est revenu sur cette déclaration, précisant qu'il se trouvait tout le temps au Liban, même après l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri...
Le film diffusé par la chaîne NTV ajoute que, plus tard, un enquêteur de l'équipe de Serge Brammertz, Alistair Harris, a mis en cause les révélations de Siddiq dans un rapport rédigé le 3 août 2006.
Il précise ainsi avoir relevé plusieurs incorrections dans le témoignage de Siddiq, tout comme il exprime sa désapprobation du fait que la commission d'enquête s'était rendue à Marbella pour recueillir la déposition de ce témoin.
Le rapport relève aussi le fait que, visiblement, Siddiq agit selon un agenda fixé par l'opposition syrienne et en particulier par Rifaat el-Assad, l'oncle du président Bachar el-Assad. Il rappelle aussi que c'est le directeur de cabinet de Rifaat el-Assad qui a obtenu un visa Shengen pour Siddiq afin qu'il puisse se rendre en Espagne.
source : Manar
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