Hommage à Jean-Pierre Thimbaud Fusain de Boris Taslitzky réalisé dans la clandestinité en octobre 1941 | Et s'il était à refaire Je referais ce chemin Une voix monte des fers Et parle des lendemains On dit que dans sa cellule Deux hommes cette nuit-là Lui murmuraient "Capitule De cette vie es-tu las Tu peux vivre tu peux vivre Tu peux vivre comme nous Dis le mot qui te délivre Et tu peux vivre à genoux" Et s'il était à refaire Je referais ce chemin La voix qui monte des fers Parle pour les lendemains Rien qu'un mot la porte cède S'ouvre et tu sors Rien qu'un mot Le bourreau se dépossède Sésame Finis tes maux Rien qu'un mot rien qu'un mensonge Pour transformer ton destin Songe songe songe songe A la douceur des matins Et si c'était à refaire Je referais ce chemin La voix qui monte des fers Parle aux hommes de demain J'ai tout dit ce qu'on peut dire L'exemple du Roi Henri Un cheval pour mon empire Une messe pour Paris Rien à faire Alors qu'ils partent Sur lui retombe son sang C'était son unique carte Périsse cet innocent Et si c'était à refaire Referait-il ce chemin La voix qui monte des fers Dit je le ferai demain Je meurs et France demeure Mon amour et mon refus O mes amis si je meurs Vous saurez pour quoi ce fut Ils sont venus pour le prendre Ils parlent en allemand L'un traduit Veux-tu te rendre Il répète calmement Et si c'était à refaire Je referais ce chemin Sous vos coups chargés de fers Que chantent les lendemains Il chantait lui sous les balles Des mots sanglant est levé D'une seconde rafale Il a fallu l'achever Une autre chanson française A ses lèvres est montée Finissant la Marseillaise Pour toute l'humanité Louis Aragon |
09 mars 2011
Ballade de celui qui chanta dans les supplices -
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