03 juillet 2011

Non, Gilad Shalit n'est pas un otage

Par Jean-Marie Gläntzlen

Subrepticement, suite à des pressions du CRIF relayées par des parlementaires français à ses ordres, comme pour l’AIPAC aux USA, journalistes et même ministres, sans toujours explicitement le nommer, ont ajouté Gilad Shalit au nombre des otages. C’est du Goebbels de premier choix. S'il est exact que Gilad Shalit est né le 28 août 1986 à Nahariya (Israël), il n'est pas né en France comme on peut le lire parfois. L’épouse de Noam Shalit, son père, « seulement » français par sa mère, est évidemment incapable de dire si, pour le moins, la mère de la mère de la mère, etc. de sa mère (puisqu’on est juif par la mère), en l’an zéro (mal calculé) de notre ère et même avant, faisait parti du peuple juif et pratiquait une des versions de la religion juive. Et cette impossibilité de connaître nos lointaines ascendantes et ascendances et donc d’affirmer honnêtement quelle était la « terre de nos aïeux » est commune à de très nombreux terriens.

Non, Gilad Shalit n'est pas un otage

Il est par contre inexact de dire que Gilad Shalit a la double nationalité (y compris sur Wikipédia) puisqu’aux yeux même des lois de l’entité sioniste, la nationalité israélienne n’existe pas. Même Pérès n’est que citoyen israélien ; et ce n’est pas parce qu’il est né loin de Jérusalem, puisque c’est aussi le cas de tous les sabras par exemple ; y compris les sabras de plus en plus nombreux à être honteux des agissements de leurs partis politiques israéliens.

Il est également strictement inexact de dire que Gilad Shalit est, depuis le 25 juin 2006, « prisonnier de guerre », puisqu’il n’y a pas deux Etats (au sens classique et habituel) constitués avec deux armées de forces plus ou moins égales. Ce qui, parenthèses, fait que les Palestiniens n’ont pas besoin de paix, puisqu’il n’y a pas juridiquement de guerre, mais de Justice élémentaire pour disposer d’un Etat palestinien non confessionnel souverain et "démocratique" de la Méditerranée au Jourdain pour le moins, incluant "évidemment", entre autres, des ex-Israéliens de plus ou moins vieille et prouvée ascendance juive avec exactement les mêmes droits que les Palestiniens d'ascendance arabe.

Mais pour autant Shalit n’est pas un « otage », c’est, pourrait-on dire, un « prisonnier de la résistance » face à une invasion-occupation qui est pour le moins antérieure au 29 novembre 1947 et le vote truqué par moins de 24 voix libres sur 56 possible de ce qui n’était qu’une recommandation. En quatre clauses essentielles et pas seulement trois ou deux, qu’une minorité de Juifs (ou supposés de très vieille ascendance trimillénaire telle) s’est fanatiquement acharnée à obtenir comme cache-sexe, jusqu’à utiliser un million de dollars usaméricains de l’époque pour acheter ou conforter des voix. En ayant abondamment écrit avant et après, et encore maintenant, qu’elle n’avait aucune intention d’en respecter les termes et en particulier les scandaleuses limites territoriales. Pas plus que, aux dires et écrits même d’Abba Eban, le gouvernement sioniste au pouvoir à l’époque n’avait la moindre intention de respecter ses engagements (dits accord de Lausanne) signés le lendemain quand le 11 Mai 1949 un texte ubuesque a admis ce pseudo-état toujours sans constitution, sans frontières, sans nationalité israélienne, sans..., sans... sans… au sein de l’incohérent « machin » dont l’anomalie étatique sioniste en respecte aucune des résolutions depuis.

Malgré leur arrogance dominatrice et sûre d’elle-même, leur culot monstre, leur agit-prop, les sionistes ne peuvent donc revendiquer, à propos de Gilad Shalit, l’application des conventions internationales, qu’ils transgressent avec les plus de 7 000 prisonniers palestiniens, femmes et enfants compris. Etant certain que si des membres de la Croix-Rouge internationale étaient autorisés à rendre visite au « prisonnier de la résistance » ils transporteraient, à leur insu ou non, une puce qui indiquerait le lieu de détention.

En fait, il ne serait pas difficile d'obtenir une preuve de vie de Shalit si le gouvernement sioniste le voulait vraiment. Il suffirait de libérer la trentaine de femmes et les 300 enfants environ qui sont prisonniers sans même avoir du sang sur les mains, mais pour avoir fait un geste de légitime résistance selon un droit reconnu par les conventions internationales.

Mais on peut souhaiter à ce pauvre gars de rentrer en Palestine de l'Ouest occupée en excellente santé, le plus vite possible ; puis ensuite éventuellement en France, même si ses parents ne semblent pas l'aimer tant que çà, mais seulement s'en servir.

Ce jour-là la Palestine vivra de la Méditerranée au Jourdain pour le moins.

Quoiqu’il en soit, il serait bon que toutes les associations dites plus ou moins vite pro-palestiniennes françaises fassent intervenir, et ré-intervenir aussi longtemps que nécessaire, leurs militants auprès des pouvoirs publics et sur les forums des médias internétisés pour rappeler, à très juste titre, que « Non, Gilad Shalit n’est pas un otage ».

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