Blackwater/Xe à l’assaut de Mogadiscio et du pétrole somalien
Cela faisait plus de six mois que les mercenaires de la société militaire privée « Xe », le nouveau nom de Blackwater, entrainaient dans le sud de la Somalie les miliciens d’Ahlu Sunna Waljamaca, un groupe armé et financé par Washington, afin de les opposer aux Tribunaux islamiques qui ne cessent de regagner du terrain dans tout le pays. Le 12 janvier dernier ils sont passés à l’action à Wabho et Warhole, situés au nord de la capitale Mogadiscio.
Les combats auraient fait 18 morts dans les rangs des miliciens et plusieurs dizaines de prisonniers qui, face aux Shabab, la fraction armée des Tribunaux islamiques, ont du battre en retraite. Leur porte-parole, Ali Mohamed Rage, a indiqué aux journalistes que, dans cette opération, les mercenaires de Xe avaient directement participé aux combats, qui ont duré trois jours. Il à également précisé que « les mercenaires américains sont en train de préparer des attentats à Mogadiscio, comme ils le font en Afghanistan, au Pakistan et en Irak, pour ensuite nous les attribuer et prétendre que nous sommes lié à Al-Qaeda ». « Nous savons que des agents de Xe sont entrés dans la capitale et qu’ils préparent des actions de ce type dans des mosquées et au marché de Bakara » a encore ajouté A.M. Rage, en menaçant les américains de représailles s’ils mettent leurs projets à exécution.
Les États-Unis pourraient en effet être tenté de prendre leur revanche en Somalie, où leur précédente intervention, en 1992, s’était soldée par fiasco mémorable. A l’époque, Bill Clinton avait envoyé les marines dans le pays afin de « rétablir l’ordre ». L’intervention « humanitaire » s’était terminée, lors d’une opération pour le moins hasardeuse, par la mort de 19 soldats et le retrait des troupes US.
Mais, au-delà des raisons invoquées par Washington, c’est surtout le pétrole qui motivait l’intervention des États-Unis, comme l’indique le site SomaliaWatch.com : « Sous la surface du drame tragique de la Somalie, quatre grandes compagnies pétrolières américaines sont tranquillement assises sur une fortune prospective et des concessions exclusives pour explorer et exploiter des dizaines de millions d’hectares de la campagne somalienne. Ces terres, de l’avis de géologues et d’analyste pétroliers, pourrait fournir d’importantes quantités de pétrole et de gaz naturel ».
Selon des documents révélés par The Times, c’est plus des deux tiers du territoire de la Somalie qui a été allouée aux géants du pétrole américain Conoco, Amoco, Chevron et Phillips, par l’ancien président somalien Mohamed Siad Barre avant sa destitution lors des émeutes de 1991. A la lumière de ces informations, on comprend mieux l’intérêt de l’administration américaine à vouloir récupérer l’investissement des compagnies pétrolières EUS, de même que la récente déclaration de Barack Obama, après l’attentat manqué du 25 décembre dernier : « : «Nous allons continuer à utiliser tous les éléments en notre pouvoir pour intercepter, détruire et vaincre les extrémistes violents qui nous menacent, qu’ils soient d’Afghanistan, du Pakistan, du Yémen ou de Somalie. »
Spencer Delane, pour Mecanopolis
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