Les prisonniers basques annoncent une année de “lutte”
12 01 201005/01/2010
Le collectif EPPK (prisonniers inculpés d'appartenance à ETA qu'ils aient fait partie de cette organisation ou de mouvements publics de la gauche abertzale) a annoncé hier via un communiqué, entrer en lutte pour dénoncer la politique carcérale des Etats espagnol et français. Après avoir rappelé les atteintes aux droits des prisonniers basques et de leurs familles ainsi que celles visant la solidarité à leur égard, le collectif annonce une année de luttes.
Les revendications mises en avant par le collectif et qui sont à l'origine du mouvement sont la libération des prisonniers ayant fini leurs peines et celle des prisonniers ayants droit à une conditionnelle ou étant gravement malades. Il demande aussi que les membres du collectif qui sont isolés soient regroupés avec d'autres.
Mais pour le collectif cette nouvelle phase de lutte n'est qu'un pas supplémentaire dans le sens où les membres du collectif n'ont jamais cessé de défendre leurs droits et ceux du Pays Basque. EPPk donne l'exemple des luttes menées en 2009 pour dénoncer la disparition de Jon Anza ou l'impossibilité de pouvoir faire des études dans les prisons de l'Etat français et plus récemment les fouilles à corps imposées aux familles dans l'Etat espagnol.
Prison à vie
Ces demandes de libération des prisonniers ayant fini leur peine peut sembler étrange pour qui ne connaît pas la situation des prisonniers basques, pourtant depuis plusieurs années la justice espagnole maintient en détention des gens ayant purgé leur peine. En effet, en vertu d'un nouveau code pénal aggravant les sanctions pour «terrorisme» de nombreux prisonniers se voient infliger des allongements de peine et ce de manière rétroactive. C'est ce que l'on appelle la «doctrine Parot» en référence au prisonnier lapurtar Unai Parot qui fut le premier à le subir. Parmi ces prisonniers citons le cas emblématique de Joxe Mari Sagardui «Gatza» qui est en est à sa trentième année de détention.
Une Hendayaise en grève de la faim
La mobilisation prendra des formes diverses au cours de l'année et «tournera» dans les établissements pénitentiaires français et espagnols. Avant d'entamer cette mobilisation les prisonniers ont débuté une semaine d'information au cours de laquelle ils avertiront les directions et les personnels pénitentiaires ainsi que les autres détenus sur les raisons de leur action par le biais de courrier ou d'affiches.
Cependant, l'Hendayaise Lorentxa Gimon a d'ores et déjà entamé une grève de la faim. En effet, celle-ci a été transférée il y a peu à la prison de Roanne (Loire) dans laquelle elle a connu une régression de ses droits puisque ses amis n'ont plus le droit de visite, qu'elle a été éloignée de la prison où se trouve son mari, ce qui rend difficile les visites de leur jeune enfant, et qu'elle est la seule détenue basque dans cet établissement.
Cette nouvelle phase de mobilisation des prisonniers basques sera à l'ordre du jour du meeting qui aura lieu lors de l'Elkartasun Eguna (journée de la solidarité) organisée par le mouvement Askatasuna le 17 janvier à Larressore.
Manifestation “monstre” à Bilbo
Ce sont environ 44 000 personnes qui ont défilé à Bilbo le 2 janvier à l'appel des partis Aralar, Eusko Alkartasuna, Alternatiba, la Gauche Abertzale et Abertzaleen Batasuna.
Cet appel faisait suite à l'interdiction par l'Audiencia Nacional de la manifestation organisée par les familles de prisonniers regroupées au sein d'Etxerat. Déjà l'année dernière 37 000 personnes avaient défilé dans les rues de la capitale bizkaitar ce qui donne une idée du succès de la manifestation. D'ailleurs, les observateurs, à l'instar des organisateurs, ont noté qu'alors que cette manifestation avait été interdite une première fois et que l'autorisation n'a été accordée que peu de temps avant son départ réunir autant de monde était une gajeure. Surtout un 2 janvier qui n'est pas la date la plus adéquate pour mobiliser et alors qu'ont déjà eu lieu trois grandes manifestations ces deux derniers mois en Pays Basque Sud.
Par ailleurs le PSE (socialiste) en a appelé aux juges à propos de cette manifestation, la considérant à la «limite de la loi» et le PP (droite espagnole) s'en est pris à Aralar et EA pour avoir permis que cette manifestation ait lieu.
Urgent – Assassinat programmé d’un prisonnier politique basque
Dossier sur le FPL
http://fpl.forumactif.com/euskal-foruma-f4/greve-de-la-faim-et-de-soif-de-juan-jose-rego-t4255.htm
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