24 octobre 2010

Al Akhbar : "un rôle de la France aussi petit que son président"

samedi 23 octobre 2010 -
Al-Manar



Le rédacteur en chef du quotidien libanais Al Akhbar Ibrahim AlAmine entrevoit un évanouissement progressif du rôle français au Liban. Dans son éditorialiste publié ce vendredi, il a reproché à Paris de concevoir sa politique à l’ombre de celle des États-Unis, voire de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite, et de peiner à en élaborer une indépendante, ce qui risque de compromettre son rôle pour l’assimiler à celui d’un pays latino-américain.
(JPG) AlAmine s’est surtout penché sur les hantises que la France affiche dernièrement concernant le Liban. Il a présenté les interrogations que ses diplomates ne cessent de poser à plus d’une partie dans la capitale libanaise, dont entre autre au Hezbollah. Et son échec à obtenir des réponses claires, et encore moins des garanties. Parmi ces questions :
-  Est-il possible que le Hezbollah ait recours à boucler les zones de son hégémonie face à l’Etat, pour empêcher l’arrestation de suspects, exigée par le procureur général du TSL et d’en appeler à la discorde générale pour saborder les appareils de l’Etat libanais ?
-  Les forces de la Finul au Sud Liban pourraient-ils faire l’objet d’un harcèlement qui peut prendre la forme d’échauffourées avec les habitants, voire la forme d’attaques contre certaines unités ?
-  Quelle est la réalité des fuites qui mettent en garde contre le retour des vagues d’enlèvement et sur l’éventualité que des ressortissants ou des fonctionnaires des pays occidentaux siégeant au Conseil de sécurité fassent l’objet d’agression de la part de parties inconnues ??
A cet égard, AlAmine précise que les réponses du Hezbollah, via le vice-secrétaire général cheikh Naïm Kassem, lors de sa rencontre avec l’ambassadeur français Denis Pietton ont évité d’accorder une quelconque garantie, sans non plus exprimer l’intention de faire quoique ce soit. Il signale que le diplomate s’était vu refuser une demande de rencontre avec le secrétaire général Sayed Hassan Nasrallah. Signe d’un fiasco de cette politique.
AlAmine s’attend à un échec similaire lors de la visite du chef du parlement Nabih Berri en France la semaine prochaine, avec lequel Paris tente, selon lui, de trouver une marge spéciale. Car, assure-t-il, elle va se rendre compte que les positions du chef du législatif ne se démarquent pas de celle du Hezbollah concernant le TSL et les faux témoins.
Selon le rédacteur en chef du journal libanais, ces positions françaises en incombent surtout à une unité extrémiste au sein du ministère français des Affaires étrangères, ainsi qu’au commandement de l’armée française, qui adoptent toujours la même position lorsque Jacques Chirac était au pouvoir.
Il cite à titre d’exemple sa tentative de saborder la visite du chef du Courant patriotique libre le général Michel Aoun en France, au cours de laquelle il aurait dû rencontrer le président français, dans le but de le faire chanter ainsi que le Hezbollah et la Syrie par derrière. Auparavant, cette même unité avait tenté d’empêcher le retour au Liban du général Aoun, après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et le retrait syrien du Liban.
Selon Amine, au vu de ces positions, la France ne peut s’attendre à obtenir plus qu’elle ne donne. Et de conclure que Sarkozy cherche par tous les moyens à rendre aussi petit que lui le rôle français au Liban.

Voir aussi :

22 octobre 2010 - Al-Manar

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