L’horreur de la récolte des olives en Palestine
lundi 25 octobre 2010Rannie Amiri
« Son combustible vient d’un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu ne la touche. » Quoran 24:35
« Et quand il eut allumé les torches, il les lâcha dans les moissons des Philistins et brûla aussi bien les gerbes que le blé sur pied et même les vignes et les oliviers. » Juges 15:5
Les oliviers et l’huile d’olive symbolisent au plus haut degré la terre, l’identité et la culture palestinienne. Ils sont l’emblème de la fierté nationale et le coeur véritable de l’économie agricole.
Bien que la domination et les humiliations quotidiennes de l’occupation de Jérusalem Est et de la Cisjordanie prennent toutes sortes de formes - les fouilles humiliantes aux checkpoints ; les arrestations et interrogatoires de mineurs ; les retards imposés aux ambulances qui amènent les malades à l’hôpital ; l’expulsion des familles et la démolition de leurs maisons - peu d’actes sont plus préjudiciables et plus désolants que l’incendie des champs d’olivier par des colons membres de groupes d’autodéfense.
La récolte des olives a commencé officiellement vendredi dernier dans les territoires occupés de Cisjordanie et les coups de feu à balle réelle ont salué son ouverture. Des centaines d’arbres ont été brûlés par les colons israéliens sous l’oeil des soldats israéliens. Ils ont empêché les véhicules des pompiers de venir éteindre le feu. Cela est devenu un rituel annuel de spoliation de la terre par ceux qui se sont illégalement installés en Cisjordanie.
En même temps que la récolte commençait, l’Agence d’Aide Internationale Oxfam a publié à Jérusalem son rapport « La route vers la production d’olives : Les défis pour développer la production d’huile d’olive en Cisjordanie ».
Oxfam indique que la production d’huile d’olive apporte quelque 100 millions de dollars par an aux familles et aux communautés les plus pauvres et les plus démunies de Cisjordanie. C’est la source principale de revenus de l’économie et presque la moitié de la terre cultivable y est consacrée. C’est aussi la principale source d’exportation du territoire et l’importance des oliviers et de la fabrication d’huile d’olive qui procurent du travail et des revenus à 100 000 fermiers palestiniens ne peut être exagérée.
Cependant le gouvernement israélien interdit délibérément l’accès des terres où les fermes d’oliviers sont situées.
« Des barrières physiques, comme des checkpoints ou des gros blocs de pierres empêchent le libre déplacement des personnes et des marchandises et interdisent aux Palestiniens l’accès de leurs produits agricoles, y compris des olives et de l’huile d’olive, au marché israélien et international » stipule le rapport.
Il recommande aussi de sanctionner les attaques des colons israéliens contre les champs d’oliviers qui vont de voler les olives, brûler ou arracher des dizaines de milliers d’oliviers à attaquer les fermiers pour les empêcher de récolter les olives.
« Les attaques contre les fermiers d’olives palestiniens et leur harcèlement par les colons sont monnaie courante. »
Et vendredi dernier n’a pas fait exception. Comme l’a rapporté d’AFP, les colons sont descendus sur les champs d’oliviers avec des armes automatiques et ont incendié les arbres en psalmodiant : « dehors, dehors. »
Bien que le niveau de violence cette année-ci soit un des plus hauts, il est plus que probable qu’aucun colon ne sera poursuivi.
Selon une étude réalisée par l’Organisation pour les Droits Humains, Yesh Din, qui porte sur cinq ans et qui recense 97 cas de vandalisme de terre palestinienne, les enquêtes de police n’ont mené à aucune poursuite. « Les autorités légales ne font rien du tout en ce qui concerne le dommage causé aux moyens d’existence des Palestiniens » affirme l’auteur du rapport Yior Lavne.
Détruire l’héritage culturel et les ressources économiques d’un peuple sont des pratiques odieuses. Partout ailleurs la profanation intentionnelle et délibérée de la terre et le sabotage des moyens d’existence d’un peuple seraient considérés comme un crime de guerre.
Il est temps que la communauté internationale qualifie ainsi ce qui s’est passé en Cisjordanie la semaine dernière.
Aidez les fermiers palestiniens en achetant leur huile à un prix honnête.
* Rannie Amiri est en expert indépendant du Moyen Orient.
Consultez le site du Philistin
23 octobre 2010 - CounterPunch - Pour consulter l’original :
http://www.counterpunch.org/amiri10...
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet
http://www.counterpunch.org/amiri10...
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet
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