30/10/2010
L’appel du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah à boycotter le TSL fait couler beaucoup d’encre et de salive. Alors que Sayed Nassrallah avertissait les Libanais du danger de la mission de l’équipe des enquêteurs internationaux, qui recueillent des informations complètement indépendantes de l’assassinat de Rafic Hariri et qui, surement, fournissent une copie de ces informations aux Israéliens, les responsables du 14 mars avaient toute autre logique.
A leur tête, le Premier ministre libanais Saad Hariri qui a affirmé vendredi que "le Liban ne tomberait pas dans la discorde, le non-dialogue et l'opinion unique", ajoutant dans un communiqué: "Le Liban est un lieu de cohabitation égalitaire entre chrétiens et musulmans. Nous sommes responsables de la protection et de la stabilité de ce modèle".
Toutefois, de tels propos nécessitent de passer à l’acte et de prendre des mesures préventives pour ne pas tomber dans le piège de l’acte d’accusation du TSL auquel Hariri ne cesse d’exprimer son soutien.
Quant à son bloc parlementaire, il a "insisté sur son engagement envers le tribunal, qui a fait consensus auprès des Libanais" et "a invité toutes les parties politiques à respecter les décisions du dialogue national sur l'enquête entreprise" par le TSL.
A savoir que la décision de demander au TSL d’enquêter sur l’assassinat de Rafic Hariri a été prise par Fouad Siniora sans l’aval du gouvernement – et ce, lors du boycott des ministres d’Amal et du Hezbollah des séances gouvernementales - et sans qu’elle soit débattue au parlement !
Jeudi, le président du conseil exécutif des Forces libanaises, Samir Geagea, a qualifié de « très dangereux» les propos du secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah.
Selon lui, l’appel de Sayed à ne plus coopérer avec les enquêteurs internationaux constituent « une menace » pour l'État libanais.
Exprimant "sa vive inquiétude", le président du TSL, le juge Antonio Cassese, a affirmé que le tribunal avait "fermement l'intention de ne pas s'incliner devant les actes d'ingérence et d'intimidation tendant à entraver l'exercice de son mandat de manière juste et indépendante".
L'envoyé spécial de l'ONU au Liban, Terje Roed Larsen, avait jugé jeudi que la situation était "hyper dangereuse" alors que l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Suzan Rice accusait la Syrie et l'Iran de continuer à armer le Hezbollah.
« Nous continuons à éprouver une profonde inquiétude à propos de l'influence destructrice et déstabilisante du Hezbollah dans la région, de même qu'à propos des tentatives d'acteurs étrangers, y compris la Syrie et l'Iran, de saboter l'indépendance du Liban et de mettre en danger sa stabilité", selon elle.
Paris a, elle, appelé "toutes les parties libanaises et non libanaises à mettre fin à toute activité de transfert d'armes vers le Liban et de renforcement de capacités militaires échappant au contrôle de l'Etat".
De l’autre côté, le leader chrétien Michel Aoun a dit "n'avoir aucun problème à ne pas coopérer" avec le TSL, car "nous n'étions au départ pas favorables au tribunal".
Le député druze Walid Joumblatt a pour sa part dit comprendre "l'objection politique, sécuritaire et morale" exprimée par Sayed Hassan Nasrallah sur la visite des enquêteurs dans une clinique gynécologique. |
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