21 octobre 2010

sociliasmio ecuadorNous avons mis en échec le coup d'Etat réactionnaire, il est temps maintenant de donner un contenu révolutionnaire au processus en cours


Editorial du journal « El pueblo », organe du Comité central du Parti communiste d'Equateur




Le 30 septembre 2010, le peuple Équatorien, les éléments constitutionnels des Forces armées et de la Police et le courage du Président Rafael Correa ont triomphé d'une tentative de coup d'état fomenté par certains secteurs de la police, sous prétexte de revendications économiques et professionnelles et en collaboration avec des forces et partis de droite, de ceux qui ne font pas un pas sans l'aval de l'impérialisme et qui dans leur isolement et leur désespoir n'ont pas exclu l'assassinat qui a également échoué, mais ils ont causé des morts et blessés dont ils auront à répondre.


C'est que l'impérialisme et l'oligarchie, qui cherchent à mettre fin aux processus progressistes dans Notre Amérique, ont cru le moment venu à partir de la supposée défaite du Président Hugo Chavez au Vénézuela – qu'ils continuent à « gagner » les a-t-il rabroué en les mettant au défi de lancer un référendum révocatoire – sachant que les forces du Commandant de la Révolution Bolivarienne ont remporté la majorité absolue; à partir également du largage de 30 bombes de 250 et 500 kg d'explosifs avec des dizaines d'avions et d'hélicoptèrs sur le campement du responsable militaire des FARC-EP connu sous le nom de Mono Jojoy; à partir également de la destitution et de l'inhabilitation pour 18 ans de la Sénatrice Piedad Cordoba qui a tant œuvré pour un Accord humanitaire en Colombie.


Le processus dont le peuple équatorien, avec sept triomphes électoraux, a laissé la tête au président Rafael Correa repose fondamentalement sur la révélation au grand jour ce qui est caché, l'état de pourrissement de la société, et pour faire ainsi tomber les masques et que toutes les forces sociales apparaissent sous leur vrai visage.


Ce n'est pas un hasard si l'impérialisme et l'oligarchie ont choisi comme bélier de la tentative putschiste des segments de la Police qui est aujourd'hui le meilleur terreau pour le développement de ses politiques de conspiration et d'infiltration sous prétexte de « lutte anti-drogue » généreusement financée; il ne faut pas oublier que quand eut lieu le bombardement, l'atterrissage de troupes, le massacre et l'exécution orchestrés par Uribe dans notre localité de Angostura, les services de renseignement de la police en ont référé d'abord à l'ambassade des Etats-unis, et que nombre de ses opérations de renseignement ont été coordonnés également avec le parti « Société patriotique » de l'ancien président Lucio Gutierrez, qui a joué un rôle actif également dans la tentative de coup d'Etat du 30 septembre, durant laquelle par ailleurs les émeutiers scandait frénétiquement des slogans contre le communisme, contre Fidel et contre Hugo Chavez.


Ce n'est pas non plus un hasard si le Mouvement populaire démocratiqueet le Mouvement Pachakutikont soutenu la tentative de coup d'Etat réactionnaire; le premier d'origine « maoiste » fondé par la CIA en 1964, avec des liens avec la police et qui à la FEUE (Fédération des étudiants d'Equateur) de l'Université de Guayaquil a une alliance politique et organique publique avec le « Mouvement Madera de Guerrero » du maire Jaime Nebot et qui suit aujourd'hui la même voie que les maoistes qui au Chili étaient contre Salvador Allende et pour le coup d'Etat de Pinochet et de « Bandera Roja » au Vénézuela qui est contre le gouvernement de Hugo Chavez; et le deuxième qui est allaité au sein de la Banque mondiale, de l'USAID, de la NED, ONG couverture de la CIA, tant en soi comme organisation, que par la provenance de ses principaux dirigeants; posture bâtarde qui a été refusée à juste titre par la CONAIE [Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur]. Des courants du Parti socialiste ont soutenu à demi-mot le coup d'Etat en contradiction avec la position de la Direction nationale.


Les dirigeants syndicaux liés au financement de la CSI et de la Coordination syndicale américaine CSA – financées conjointement par l'AFL-CIO états-unienne et les centrales social-démocrates et démocrates-chrétiennes d'Europe –, ont soutenu secrètement le coup d'Etat à partir de leurs revendications « grémialistes » [mouvement politique catholique réactionnaire fondé dans les années 60 au Chili en réaction à la montée de l'Unité populaire] au contraire des syndicats affiliés à la FSM: la FEI, la plus ancienne organisation nationale indigène à laquelle ont militéDolores Cacuango et Transito Amaguaña et la CTE, seul syndicat de classe, né pendant la Révolution de Mai 1944 qui a fait descendre ses militants avec leurs drapeaux dans la rue aux côtés des forces anti-putschistes; en conséquence de l'attitude réactionnaire des dirigeants de la CEOSL, de la CEDOC, de la CEDOCUT, et de l'UGTE, le FUT [Front unitaire des travailleurs] est mort comme option unitaire et de lutte, ce qu'a bien fait comprendre la CTE, en se distanciant clairement des autres organisations dans l'attitude face aux événements du 30 septembre.


Les médias de droite ont attisé l'escalade putschiste, répandant la désinformation qui ne fut freinée que par l'utilisation des pouvoirs qui sont constitutionnellement prévus au nom de l'État d'exception légalement décrété.


A l'Assemblée Nationale, la droite a sauté sur l'occasion pour créer la confusion avec la consigne de l' « amnistie » et les faiblesses et les calculs de nombreux parlementaires de PAIS [mouvement politique du président Correa] sont apparus au grand jour. Le mouvement devra réaliser son auto-critique et épurer de nombreux éléments pour ne pas saborder le processus.
 
La solidarité internationale fut un élément qui a beaucoup pesé contre le coup d'Etat, elle s'est exprimée dans des déclarations claires et nettes de gouvernements de différentes étiquettes politiques, la résolution ferme de l'UNASUR, les manifestations devant nombres de nos ambassades, les déclarations de multiples organisations du monde entier. Face à ce type de scénario, la meilleure alternative pour isoler et vaincre définitivement les manœuvres putschistes est d'enrichir le contenu de classe du projet et de le remplir avec un contenu révolutionnaire, avec comme perspective le socialisme, en l'enracinant auprès des masses organisés, avec une conscience et une culture politique.


Le Parti communiste d'Équateur continuera à être conséquent par rapport à l'accord que nous avons signé avec Rafael Correa le 31 juillet 2006 et le 30 septembre 2010, avec la Jeunesse communiste, nous le démontrons pleinement et avec combativité.

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