04 mars 2011

BEJI CAID ESSEBSSI : la voix d'outre -tombe.

Par
Chabbi.Mahrez

C'est pathétique son insistance, pour ne pas dire sa  rage à vouloir  sauver les meubles de l'époque, son époque, celle de BOURGUIBA et de l'absoudre de tous les crimes commis contre la nation tunisienne.
Pour les gens de ma génération, nous savons que la cause première de la déchéance tunisienne, c'est le vieux mégalomane et ses complices, ses compagnons enfin ses faire valoir, l'état ultra sécuritaire, la violence et le meurtre politique, la torture, toutes les formes liberticides et antidémocratiques ont commencé avec lui, à son règne l'armée avait tiré sur la foule, la révolte du pain n'est pas si loin, à son règne et  BEJI  était son ministre, j'avais 17 ans et j'avais connu les passages à tabac à la caserne d'EL GORJANI, la barbarie des  fameuses  BRIGADES DE L'ordre PUBLIC de son ami BACCOUCHE, ce  TALLEYRAND en babouches, un vrai gestionnaire des coups bas et du crime, de l'ignominie et de l'horreur , un maître empoisonneur, un intrigant sans foi ni loi, qui a initié et survécu à toutes les folies  du pouvoir tyrannique tunisien depuis l'ère BOURGUIBA .
Mon vécu est trop léger par rapport au lot de malheurs qu'on vécu d'autres tunisiens, ils sont des milliers , c'était l'époque de BEN JANET et compagnie, BEN ALI n'avait rien inventé, il fut juste un très bon élève  du despote BOURGUIBA, et pour ceux  qui font dans la littérature et les postures philosophiques, je suis un parmi les milliers de tunisiens qui ont goûté à la félonie de ces deux dictateurs, et je peux  vous affirmer qu'il n'existe pas de dictateur éclairé, et de dictateur stupide, un dictateur est un dictateur, c'est toujours un être fruste, vil et brutal, un usurpateur et un criminel, et    pour ceux qui sont dans le paraître et les mises en scène de la récupération, ceux qui sont dans le pardon et la compassion à moindre frais,  exit les patriotes de la vingt cinquième heure ,   je leur conseille d'entendre les tunisiens qui ont subi dans leur chaire la folie de l'un de ces deux dictateurs ou les deux à la fois, nos 20 ans ne furent vraiment pas du bel âge, à 20 ans Nous étions déjà vieux avant que d'être, et pour votre gouverne, nos larmes comme nos douleurs  sont comme l'écume des jours,  irrécupérables.
Oui quand j'ai entendu le discours de BEJI  ESSEBSSI, j'ai compris sa douleur  d'arriver au crépuscule de sa vie et être dans l'obligation du rachat, à la recherche de son humanité et sa conscience, j'ai mesuré aussi  combien le goût de la liberté peut être mortel pour certains, et  je n'ai plus,  que de la pitié pour ces mort-vivant, que Dieu me pardonne, la pitié est le summum du mépris qu'on peut avoir pour ses semblables; personne ne peut survivre à sa déchéance ni à ses fantômes.
En  flagornant à titre posthume son icône BOURGUIBA, en le détachant de la SAGA maffieuse BEN ALI, BEJI passe à confesse d'une façon misérable, il n'a pas compris que dans son cas de vieux cacique des systèmes qui ont détruit notre pays, seul le silence est grand, et que son discours, en ce saint vendredi le 4 mars 2011, c'est juste un essai pour s'absoudre de sa propre  complicité  dans la dictature de BOURGUIBA, et de son mutisme  sous la dictature de BEN ALI, toute cette vie d'irresponsabilité l'a mené à être à 80 ans,   le premier ministre de transition, d'une révolution digne, honnête , courageuse,  qui a rejeté  toutes les"valeurs" de son vieux monde de la trahison et de la déchéance, ses propres valeurs depuis la décolonisation, en clair, il a été pendant des années un proche de BOURGUIBA, un intime, puis un patron de l'immonde BEN ALI, et puis un ministre sous les ordres de ce dernier, toujours versatile, cette révolution  est contre lui et ses semblables, elle appartient  à la TUNISIE de la renaissance, celle de la vie, de l'amour, du respect et de la liberté, des mots qui n'ont aucun sens pour lui et ses flagorneurs.
Voilà une nouvelle capitulation et une nouvelle  expression de l'ordre ancien qui ne trouve même pas sa justification  dans la constitution de BEN ALI; oui on a compris,  la présence de MBAZAA pour éviter le vide politique, mais celle des caciques des dictatures comme BEJI, elle  n'est pas nécessaire, on a de nombreuses personnalités  éthiques et indépendantes en TUNISIE pour tenir ce poste; pourquoi  la révolution devrait-elle accepter  cette aberration et donner des gages à la Réaction? BEJI se considère sur le plan national comme un fait politique évident, soit, mais pourquoi alors refuser à tous ces opposants politiques, du moins les meilleurs d'entre eux, ceux qui ont connus l'exil, la torture, les privations de toutes les libertés et droits, ce FAIT POLITIQUE NATUREL ??? Sommes nous tunisiens de l'impossible tombé si bas? Je parle de tous les opposants politiques démocrates,  pour accepter aussi facilement ces FAITS ACCOMPLIS des réactionnaires, que  BEJI nomme FAITS POLITIQUES ?
Pour nous taire et faire l'autruche?
Nous devrions être dans la rue, avec  nos enfants, les meilleurs d'entre nous.
Nous devons quitter  notre mutisme et notre attentisme habituels, refuser de déserter nos valeurs et par voie de conséquence  les valeurs  révolutionnaires de la nation tunisienne et  ses potentialités

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