| Libye, le rébus de la zone d'interdiction aérienne  par  Manlio  Dinuci | |||||||
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| Mondialisation.ca, Le 3 mars 2011 | |||||||
| Les  leaders des rebelles, réunis hier (mercredi 2 mars) dans leur quartier  général de Bengasi, ont conclu qu’ils n’arriveront pas seuls à renverser  Kadhafi. Ils demandent donc, à la majorité, une intervention aérienne  Usa/OTAN, en commençant par l’imposition d’une zone d’interdiction  aérienne sur la Libye. « Les Etats-Unis -disent-ils- ont apporté la  démocratie quand ils sont intervenus au Kosovo ». Une partie des  rebelles cependant est contre : « Nous devons nous libérer seuls,  demander une intervention étrangère équivaudrait à une trahison ».  Le  même jour, à Washington, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a  confirmé que l’imposition d’une zone d’interdiction aérienne sur la  Libye est prise « en sérieuse considération » par les Usa et leurs  alliés. C’est pourtant le secrétaire à la défense Robert Gates qui  refroidit les enthousiasmes : il a déclaré que « ce n’est pas le moment  pour les Etats-Unis d’entrer dans une autre guerre ». Le républicain  Gates, auparavant secrétaire à la défense de l’administration Bush,  prend dans ce cas le rôle de la « colombe », tandis que la démocrate  Clinton prend celui du « faucon ». Du Pentagone, hier, Gates, avec à ses  côtés le chef d’état-major Mike Mullen, a déclaré qu’il convient de  réfléchir avant d’envoyer des militaires dans un autre pays, étant donné  que les Etats-Unis ont déjà 50 mille soldats en Irak et 100 mille en  Afghanistan. L’amiral  Mullen a ajouté qu’imposer une zone d’interdiction aérienne sur la  Libye est « une opération extrêmement complexe ». Ce qu’a confirmé le  général Mattis, chef du Commandement central des Etats-Unis. « Il n’y a  pas d’illusions à se faire » a-t-il  dit hier à la  commission sénatoriale sur les services armés, « ce serait une  opération militaire ». Etant donné que les forces de Kadhafi disposent  de missiles terre-air, il faudrait « mettre hors d’usage les défenses  aériennes libyennes par des attaques aériennes ». Cela demanderait « un  grand nombre d’avions, qui opéreraient depuis les bases étasuniennes en  Italie méridionale ». Pour cette opération, d’autres aéroports seraient  aussi nécessaires, surtout en Egypte et en Tunisie. Le  Conseil de sécurité de l’ONU, bien qu’ayant décrété des sanctions  contre Kadhafi, n’a pas décidé l’imposition d’une zone d’interdiction  aérienne, à laquelle Chine et Russie s’opposent. Pour Washington, cet  obstacle est secondaire, étant habitué à mettre les autres pays devant  le fait accompli. Le Sénat étasunien a en effet, à l’unanimité, voté  hier en faveur d’une zone d’interdiction aérienne sur la Libye.  L’administration Obama, en ce point, a carte blanche. Sur ordre du  président, le Pentagone est en train de repositionner les forces navales  et aériennes pour préparer « la gamme complète d’options », y compris  l’attaque aérienne pour mettre hors d’usage les défenses de Tripoli et  mettre en oeuvre la zone d’interdiction aérienne. Gates a annoncé que le  navire d’assaut amphibie Kearsarge, avec à bord marines et hélicoptères  de combat Cobra et flanquée d’une unité d’appui, est entré en  Méditerranée par le Canal de Suez afin de prendre position face aux  côtes libyennes, où viendra aussi se ranger le porte-avions nucléaire  Enterprise. L’objectif  officiel étant l’ « aide humanitaire ». Au  Commandement des forces navales étasuniennes en Europe, à Naples, dans  la base de Sigonella et dans les autres bases étasuniennes en Italie,  tout est prêt.  Dans le désintérêt complet du  parlement, presque toute l’ « opposition » comprise, qui attend la  décision de la Maison Blanche, en ignorant les lourdes implications de  l’utilisation du territoire italien pour une opération guerrière,  dirigée par les USA, dans l’Afrique du Nord voisine. Edition de jeudi 3 mars 2011 de il manifesto Traduit de l’italien par Marie-Ange PatrizioLire également : Opération Libye en préparation, Le Pentagone « repositionne » les forces navales et terrestres, publié le 2 mars 2011. Manlio Dinucci est géographe et collaborateur au quotidien italien il manifesto | |||||||
04 mars 2011
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1 commentaire:
peastToute intervention étrangère sera fatale à la Révolution.
La dictature devra être renversée par le Peuple et les sacrifices seront très grandes : La libye mérite
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