10 avril 2011

Les états d'âmes du juge Goldstone : 
La seconde mort des 400 enfants martyrs


Mondialisation.ca, Le 7 avril 2011









«La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique.» 
 Clemenceau


Le 1er avril parait dans le Washington Post le mea-culpa du juge Goldstone qui dit, qu’en substance, qu’il s
’était trompé et qu’Israël n’est pas coupable...Immédiatement, la machine sioniste s’est mise en marche, 
Netanyahu enjoint les Nations unies de déchirer le rapport Goldstone. En clair, il n’y a pas eu 400 enfants 
morts dont les photos de martyrs sont toujours aussi insoutenables. Devant l’énormité de l’information, 
on aurait cru, un instant que c’était une farce traditionnelle que l’Histoire a fixée à cette date. Il n’en est
rien et de fait, connaissant la puissance des lobbys israéliens, cela devait arriver. Il faut s’étonner que cela ne 
se soit pas produit plus tôt au vu de l’énorme pression qu’a dû subir le juge Goldstone pourtant juif et sioniste.




Que dit Goldstone?

Les réserves de Richard Goldstone concernent essentiellement l’intentionalité des crimes commis par Israël et 
donc l’existence de crimes de guerre. «On en sait bien davantage aujourd’hui sur ce qui s’est passé pendant 
la guerre de Ghaza que lorsque je présidais la commission d’enquête», explique le magistrat dans le 
quotidien américain Washington Post. Richard Goldstone regrette qu’à l’époque de son enquête, 
«notre commission d’enquête n’ait pas eu accès aux preuves sur les circonstances dans lesquelles nous 
estimons que des civils ont été visés à Gaza». «Cela aurait probablement modifié nos conclusions sur
l’intentionnalité des crimes et l’existence de crimes de guerre», ajoute-t-il. Le rapport Goldstone, publié fin 
2009, accusait Israël d’avoir usé de la force de façon disproportionnée, d’avoir délibérément visé 
des civils, d’avoir détruit des infrastructures civiles et d’avoir utilisé des civils comme boucliers humains. Il 
accusait aussi le Hamas d’avoir délibérément visé des civils avec des roquettes. En trois semaines, 1400 
Palestiniens avaient été tués, dont des centaines de civils, ainsi que 13 Israéliens.(1).

Goldstone va plus loin, il diabolise le Hamas et l’accuse d’être le commanditaire du meurtre d’une famille 
israélienne, il y a un mois «Si j’avais su à l’époque ce que je sais maintenant, le rapport Goldstone aurait 
été un autre document.» (...)... Avec ces preuves, on ne peut plus dire qu’Israël est responsable de 
crime de guerre.» Si Israël a fait enquêter «à un degré significatif» sur les résultats de cette guerre,
«le Hamas, qui contrôle Ghaza depuis 2007, n’a rien fait» explique Goldstone. Le juge critique également 
Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui critique Israël bien plus qu’il ne critique toutes les autres 
nations réunies. «Quelque chose qui n’a pas été dit assez fort, c’est que ces actes des terroristes du Hamas 
ont également été condamnés par l’ONU», ajoute Goldstone, en ajoutant que son rapport a «trouvé des 
preuves de crimes de guerre présumés et peut-être des crimes contre l’humanité par le Hamas. Les roquettes 
du Hamas ne visent-elles pas sans discrimination les cibles civiles israéliennes?». Goldstone a également
exhorté l’ONU à condamner le massacre d’une famille juive dans le petit village d’Itamar: 
«C’est un massacre inexcusable d’un couple israélien et de 3 de leurs enfants pendant qu’ils 
dormaient. Un massacre commis de sang-froid.» En conclusion: le juge en charge du rapport se retire de
son propre rapport. Le rapport Goldstone est mort. Vive Goldstone!»(2)


La diabolisation du juge jusqu’à son revirement

Pour rappel, depuis la parution du rapport Goldstone fin 2009, les autorités occupantes israéliennes, qui
avaient refusé de collaborer avec l’enquête de l’ONU, se sont déchaînées contre le juge sud-africain, 
accusé de faire le jeu du Hamas à Ghaza, après les avoir accusées de viol des lois de la guerre et portant
atteinte au droit international. Les dirigeants israéliens peuvent légitimement sabler le champagne, et trinquer
sur la tombe des 1400 martyrs palestiniens massacrés pendant l’attaque «Plomb durci» contre la 
population de la bande de Ghaza en décembre 2008 - janvier 2009. Le juge sud-africain à la retraite Richard, 
Goldstone, a en effet fini par se rétracter. D’origine juive, se déclarant lui-même sioniste, Goldstone 
se pensait peut-être à l’abri d’accusations de partialité, voire d’antisémitisme, de la part des dirigeants israéliens,
lorsqu’il rendit son rapport sur «Plomb durci» en septembre 2009. Il se trompait. Forts de leur impunité -
puisqu’aussi bien, le rapport Goldstone n’a été suivi au niveau de l’ ONU et des puissances qui dirigent cette
institution d’aucune mesure de rétorsion et encore moins de sanctions- les dirigeants israéliens et leurs alliés
dans les «communautés juives» du monde ont lancé fatwa sur fatwa contre Goldstone, le bannissant de la tribu 
en tant que «Juif traître». La pression alla jusqu’à s’exercer, avec succès, à l’intérieur du cercle familial de 
Goldstone, lui interdisant par exemple d’assister à la bar mitzvah (cérémonie religieuse marquant le passage 
d’un garçon à l’âge adulte) de l’un de ses propres petits-fils. Les menaces et calomnies de la propagande
israélienne sont donc aujourd’hui récompensées. Avec «Plomb durci», Israël n’a fait finalement qu’exercer un 
droit inaliénable à la légitime défense, y écrit en substance le vieux juge à l’honneur perdu(...)(3).

De fait, la machine de guerre sioniste contre Goldstone pourtant juif lui-même s’est mise en marche après la 

publication du Rapport; Yossi Sarid de Ha’Aretz écrit: «Si le juge sud-africain qui a accusé Tel-Aviv de 
crimes de guerre a jadis collaboré avec le régime d’apartheid, l’Etat hébreu en était le fidèle allié, rappelle 
le chef du parti de gauche Meretz. Sous le titre ´´Tache noire´´, Yediot Aharonot a publié le 7 mai un 
reportage de dix pages sur les sentences prononcées par le juge sud-africain Richard Goldstone sous le
régime d’apartheid. Bien que le magistrat, d’origine juive, ait pu se défendre dans les colonnes du quotidien
israélien et qu’il ait reçu l’appui de militants historiques de la lutte contre l’apartheid, Danny Ayalon, le vice-
ministre des Affaires étrangères israélien, et Alan Dershowitz, célèbre avocat et romancier américain, ont 
comparé la ligne de défense de Goldstone à´´celle des officiers SS´´. Il suffit parfois de pointer les faiblesses 
d’autrui pour attirer l’attention sur les nôtres. (...) Même le ´´certificat de conformité´´ que lui décernera ensuite 
le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela en le nommant à la Cour constitutionnelle [de 1994 
à 2003] n’effacera jamais cette tache indélébile’.(4)

«Dès l’instant où quelqu’un a prêté main-forte à l’apartheid, quitte à s’en détourner plus tard, il a contracté 
la lèpre. (...) En assistant à la chute de Richard Goldstone, beaucoup de gens en Israël ne cachent plus leur 
joie, estimant sans doute que sa descente aux enfers entraînera avec elle celle de son fameux rapport. 
(..) De même, nous serions bien inspirés de veiller à ce que les vitres de notre maison ne volent pas en éclats, 
car beaucoup d’entre nous risqueraient d’avoir des écorchures. Je pense en particulier à ces magistrats 
israéliens qui rendent leurs jugements revêtus de l’uniforme militaire. Certes, nos cours martiales 
[dans les Territoires occupés] ne prononcent pas de condamnations à mort, mais elles mettent fin à des vies, 
et pas forcément dans le strict cadre du ´´respect de la loi´´, comme Ilana Hammerman [écrivaine israélienne] 
en rend souvent compte dans ses chroniques. ´´A l’époque, je ne faisais qu’appliquer la loi´´, rétorque le 
grand Goldstone en guise de défense.(4)


Goldstone n’est pas seul à décider

Des analystes, des observateurs et des juristes ont fortement critiqué les récentes allégations de Goldstone, les 
qualifiant d’une vraie atteinte aux normes juridiques et droit international, ainsi qu’une violation à la justice, 
considérant que ces allégations sont intervenues suite à de fortes pressions du gouvernement de l’entité 
sioniste sur l’ONU et sur le juge Goldstone lui-même en crainte de rendre justice aux victimes des familles 
palestiniennes ghazaouites. A sa façon, l’intellectuel israélien qui milite pour la justice à rendre à la Palestine, 
essaie de se mettre dans la tête de Goldstone quand il a écrit cet article du Washington Post le 1er avril et 
aurait dû écrire à la place de: ´´ «If I had known then what I know now, the Goldstone report would have 
been a different document.» «Si je savais les choses que je sais maintenant, le document aurait été différent´´
il aurait dû, en fait écrire sous la pression «If I had known then that the report would turn me into a self-hating 
Jew in the eyes of my beloved Israel and my own Jewish community in South Africa, the Goldstone report 
would never have been written at all.» Que l’on pourrait traduire par: ´´Si j’avais su tous les problèmes que
j’aurai avec Israël et avec ma communauté de Juifs en Afrique du Sud, le Rapport Goldstone n’aurait pas du 
tout été écrit.»(5)

Le juriste Gilles Devers analyse, pour sa part d’une façon fine le Rapport Goldstone du point de vue du droit, 
de plus, il nous apprend que les autres juges n’ont pas été consultés sur cette volte-face. Enfin, il déclare qu’à 
côté du Rapport Goldstone, il y a d’autres rapports tout aussi accablants pour Israël. 
Nous lisons: «Le Goldstone du rapport Goldstone a un doute. Gardons le calme, et replaçons ce rapport 
dans la réalité des faits, et du droit. Plomb durci, c’est une opération de l’armée israélienne qui a lourdement 
frappé la population qui vit à Ghaza: 1500 morts en moins de quatre semaines. La première guerre dans 
laquelle on dénombre plus d’enfants tués que de combattants. Le monde entier a réagi: la puissance occupante 
- Ghaza étant, comme toute la Palestine, un territoire occupé depuis 1967 - agressait la population occupée, 
qu’elle avait en toute illégalité soumise à un blocus.». (6) «L’opération militaire israélienne sur Ghaza a pris
fin le 18 janvier 2009. Le 22 janvier 2009, le ministre de la Justice de Palestine remettait au procureur près 
la Cour pénale internationale une déclaration de compétence. La Palestine n’a pas ratifié le traité de la CPI. 
Cette déclaration d’attribution de compétence est fondée sur l’article 12.3 du statut. Deux mois après cette 
déclaration, le Conseil des droits de l’homme, qui est une commission permanente de l’Assemblée générale 
de l’ONU a désigné une fact finding mission, à savoir une commission chargée, avant toute procédure, de 
dire si des faits violant le droit international ont été commis. C’est dans ce contexte qu’a été désigné non 
Goldstone, mais la commission Goldstone: Richard Goldstone, ancien juge à la Cour constitutionnelle 
d’Afrique du Sud,,Christine Chinkin, professeur de droit international à la «London School of Economics and 
Political Science», Hina Jilani, de la Cour suprême du Pakistan, chargée de nombreuses missions au sein 
de l’ONU et membre de la commission international d’enquête sur le Darfour, le colonel Desmond Travers, 
un ancien officier irlandais, membre de l’équipe de direction de l’Institute for International Criminal
Investigations. La semaine dernière, Goldstone se lâche dans le Washington Post: il dit en substance qu’il 
n’aurait pas écrit ce rapport accusant Israël si celle-ci avait collaboré.»(6)

 Le 4 avril Hina Jilani membre de la Commission a répliqué: «Absolutely not; no process or acceptable 

procedure would invalidate the UN Report; if it does happen, it would be seen as a ‘suspect move». 
 Aucune nouvelle information n’invalide le Rapport des Nations unies»

«Depuis deux ans, les rapports se sont multipliés, et tous dans le même sens. Entre autres, on peut citer: le
rapport dirigé par John Dugard. Celui d’Amnesty International ou de Human Rights Watch. S’il a un doute, 
poursuit Gilles Devers sur les faits, Goldstone doit réunir la commission (Un travail collectif de 4 personnes) 
et demander de manière argumentée au Conseil des droits de l’homme d’être redésigné pour un complément 
de mission. Mais une tribune solitaire de quelques dizaines de lignes dans le Washington Post, ce n’est 
pas au niveau. (...)Que Richard Goldstone publie une tribune pour contester les travaux de la commission 
qu’il a présidée, sans en parler aux autres membres de cette commission et sans aviser l’organisme qui a 
mandaté cette commission, c’est curieux. Du point de vue du droit, c’est un épiphénomène. Que le procureur 
près la CPI, qui dispose de tous les éléments d’informations, qui est saisi par une déclaration du ministre de la 
Justice de Palestine, dont la compétence est reconnue par l’AG de l’ONU, reste plus de deux ans sans prendre 
de décision, alors que son devoir statutaire est de saisir la chambre préliminaire de la CPI, seule compétente pour
autoriser une enquête, est foncièrement anormal».(6)


Les réactions

Dans une déclaration du 3 avril, le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, a mis en doute les regrets de 
Goldstone sur le rapport, et il a fait remarquer qu’Israël avait refusé de coopérer avec les enquêteurs des 
Nations unies «alors que dans la bande de Ghaza, on les avait accueillis et facilité leur travail». Le responsable 
du Hamas a noté aussi que Goldstone n’avait pas une autorité exclusive sur le rapport, lequel rapport est un 
document international et non sa «production privée». Abu Zuhri d’ajouter: «Le rapport n’est pas la propriété 
privée de Goldstone, il est cosigné par lui et aussi par un groupe de juges internationaux.» «En outre, le 
rapport s’est fondé sur des documents et des témoignages qui lui donnent crédibilité et force.»(7) Israël 
réclame l’annulation du rapport «J’appelle l’ONU à annuler immédiatement le rapport Goldstone. Il faut jeter ce 
rapport dans les poubelles de l’Histoire», a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le Premier 
ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré samedi que le commentaire de Goldstone «confirmait ce que 
nous tous avons toujours su...Je pense que nos soldats et notre armée se sont comportés conformément aux
règles internationales les plus élevées.»(7) Que peut-on en conclure sinon qu’il y a toujours deux standards? 
Le Rapport n’avait aucune chance d’être pris en charge par la CPI. Cette annonce est une confirmation de 
la puissance d’Israël capable de démolir un rapport pourtant validé par l’ONU. La seconde mort des enfants 
martyrs de Ghaza est une réalité. A quand la justice des hommes?


Notes/Références
1. Richard Goldstone émet des réserves sur son rapport sur l’opération militaire israélienne de 2008-2009 

à Ghaza

2. Jonathan-Simon Sellem: Goldstone fait son mea-culpa: Israël n’est pas coupable de crime de guerre
Ha’Aretz 2 avril 2011

3. Massacre de Ghaza: le juge Goldstone capitule, et déchire son propre rapport dimanche 3 avril 2011 
Paco Goldstone revient sur son rapport CAPJPO-EuroPalestine 4 avril 2011

4. Yossi Sarid: Salir la réputation du juge GoldstoneHa’Aretz 20.05.2010

5. llan Pappe’s, «Goldstone’s shameful U-turn», http://electronicintifada.net

6. Gilles Devers: Palestine: Respecter les faits, et le droit 5 Avril 2011
http://www.middleeastmonitor.org.uk/resources/interviews/ ...
  
7. Hamas: Goldstone n’est pas propriétaire du rapport des Nations unies, http://www.palestine-info.cc/fr/  
Lundi 4 Avril 2011


Pr Chems Eddine Chitour : Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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