L'annonce jeudi de la démission de Dominique Strauss Kahn de la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), a accéléré la course à sa succession. Entre européens, à qui échoit qui traditionnellement ce poste, et pays émergents, qui veulent dorénavant peser sur les institutions de Bretton Woods. Handicap de départ, chaque pays y va de sa candidature, au moment ou l’axe transatlantique s’apprête à soutenir une candidature européenne unique. Le conseil d'administration du FMI a annoncé vendredi qu'il ouvrirait lundi et jusqu'au 10 juin les candidatures au poste de directeur général, et qu'il se fixait pour "objectif" de désigner son numéro un "d'ici au 30 juin". Selon un communiqué de l'institution, ''l'objectif du conseil d'administration est de sélectionner le directeur général par consensus avec l'objectif d'achever le processus de sélection d'ici au 30 juin 2011". La désignation du nouveau patron du FMI se ferait "d'une manière ouverte, fondée sur le mérite, et transparente", précise le communiqué du Fonds monétaire international. Formellement, la procédure, telle qu'appliquée jusqu'à présent et qui a porté à la tête du FMI un européen est restée la même. S'il y a quatre candidatures ou plus, le conseil d'administration cherchera "par consensus", ou à défaut par un vote, à réduire la liste à trois noms. Les deux ou trois derniers candidats seront entendus à Washington. L'instance doit ensuite décider "par consensus", "bien que le conseil d'administration puisse sélectionner le directeur général à la majorité des voix". Une procédure aujourd'hui décriée par nombre de pays émergents, notamment ceux des BRICS plus l'Afrique du Sud (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), qui veulent ajuster la gouvernance des institutions de Bretton Woods au nouveau rapport de force économique et financier dans le monde. Déjà, l'Afrique du Sud et l'Inde ont leurs candidats qu'ils comptent proposer pour la succession de ''DSK'', respectivement Trevor Manuel et Montek Singh Ahluwalia. Et, alors que la Chine réfléchit à en présenter un, Moscou a déjà son candidat, le Kazakh Grigori Martchenko. Daniel Bradlow, professeur de droit à Washington spécialiste des institutions internationales et du FMI, estime toutefois que ''l'axe transatlantique reste de toutes les manières prépondérant.'' Cité par l'AFP, il a souligné que ''vote ne signifie pas nécessairement démocratie. Même en imaginant un vote à bulletin secret, les administrateurs ne voudront pas forcément aller contre un Européen donné comme favori, ni être parmi ceux qui n'annoncent pas publiquement qu'ils ont voté pour le nouveau directeur général". Pour autant, l'une des raisons majeures qui a fait que les pays émergents briguent aujourd'hui le poste de directeur général du FMI, est que cette institution a fait souvent preuve de partialité dans l'octroi de son aide financière: aux conditions draconiennes imposées aux pays en développement, le fonds distribue à tour de mains ses aides aux pays européens. ''Le programme de prêts à la Grèce a mis le FMI dans une position inconfortable vis à vis des pays émergents'', selon un expert indien, selon lequel ''ils y voient une un exemple supplémentaire d'une inégalité de traitement''. Mais, pour Simon Johnson, ancien économiste en chef du FMI, actuellement professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ''les pays émergents attendent leur tour depuis longtemps. Aujourd'hui, ils ont sans doute une chance à saisir''. sur maghrebemergent ************************************ La candidature Lagarde pour le FMI entre BRICS et "affaire Tapie"
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23 mai 2011
FMI : Les BRICS en ordre dispersé pour succéder à DSK
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