23 mai 2011

FMI : Les BRICS en ordre dispersé pour succéder à DSK

BRICSBrésil, Inde, Chine et Russie n'ont pas un candidat commun.

L'annonce jeudi de la démission de Dominique Strauss Kahn de la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), a accéléré la course à sa succession. Entre européens, à qui échoit qui traditionnellement ce poste, et pays émergents, qui veulent dorénavant peser sur les institutions de Bretton Woods. Handicap de départ, chaque pays y va de sa candidature, au moment ou l’axe transatlantique s’apprête à soutenir une candidature européenne unique.



Le conseil d'administration du FMI a annoncé vendredi qu'il ouvrirait lundi et jusqu'au 10 juin les candidatures au poste de directeur général, et qu'il se fixait pour "objectif" de désigner son numéro un "d'ici au 30 juin".
Selon un communiqué de l'institution, ''l'objectif du conseil d'administration est de sélectionner le directeur général par consensus avec l'objectif d'achever le processus de sélection d'ici au 30 juin 2011". La désignation du nouveau patron du FMI se ferait "d'une manière ouverte, fondée sur le mérite, et transparente", précise le communiqué du Fonds monétaire international.
Formellement, la procédure, telle qu'appliquée jusqu'à présent et qui a porté à la tête du FMI un européen est restée la même. S'il y a quatre candidatures ou plus, le conseil d'administration cherchera "par consensus", ou à défaut par un vote, à réduire la liste à trois noms. Les deux ou trois derniers candidats seront entendus à Washington. L'instance doit ensuite décider "par consensus", "bien que le conseil d'administration puisse sélectionner le directeur général à la majorité des voix".
Une procédure aujourd'hui décriée par nombre de pays émergents, notamment ceux des BRICS plus l'Afrique du Sud (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), qui veulent ajuster la gouvernance des institutions de Bretton Woods au nouveau rapport de force économique et financier dans le monde.
Déjà, l'Afrique du Sud et l'Inde ont leurs candidats qu'ils comptent proposer pour la succession de ''DSK'', respectivement Trevor Manuel et Montek Singh Ahluwalia. Et, alors que la Chine réfléchit à en présenter un, Moscou a déjà son candidat, le Kazakh Grigori Martchenko. Daniel Bradlow, professeur de droit à Washington spécialiste des institutions internationales et du FMI, estime toutefois que ''l'axe transatlantique reste de toutes les manières prépondérant.'' Cité par l'AFP, il a souligné que ''vote ne signifie pas nécessairement démocratie. Même en imaginant un vote à bulletin secret, les administrateurs ne voudront pas forcément aller contre
un Européen donné comme favori, ni être parmi ceux qui n'annoncent pas publiquement qu'ils ont voté pour le nouveau directeur général".
Pour autant, l'une des raisons majeures qui a fait que les pays émergents briguent aujourd'hui le poste de directeur général du FMI, est que cette institution a fait souvent preuve de partialité dans l'octroi de son aide financière: aux conditions draconiennes imposées aux pays en développement, le fonds distribue à tour de mains ses aides aux pays européens. ''Le programme de prêts à la Grèce a mis le FMI dans une position inconfortable vis à vis des pays émergents'', selon un expert indien, selon lequel ''ils y voient une un exemple supplémentaire d'une inégalité de traitement''. Mais, pour Simon Johnson, ancien économiste en chef du FMI, actuellement professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ''les pays émergents attendent leur tour depuis
longtemps. Aujourd'hui, ils ont sans doute une chance à saisir''.

sur maghrebemergent 
************************************


La candidature Lagarde pour le FMI entre BRICS et "affaire Tapie"
 
Christine Lagarde minstre française de l'économie favorite pour remplacer DSK
Les pays émergents ont décrété  l’ère de l’alternance géographique dans la direction du FMI et de la Banque Mondiale. Mais ne sont pas politiquement organisés autour d’une « candidature du sud ». Porte ouverte pour que l’axe transatlantique poursuive sa domination sur les institutions de Bretton Woods. Christine Lagarde, la ministre française des finances est la mieux placée. Elle  est toutefois soupçonnée d’avoir aidé Bernard Tapie, contre l’intérêt public.



Le départ prématuré, il a formellement démissionné de son poste le 19 mai,  de Dominique Strauss-Kahn de la direction générale du Fmi a ouvert un débat que beaucoup attendaient pour la fin juin, moment clé de la vie politique française avec les « primaires » du Parti Socialiste. Avant le scandale du Sofitel de Times Square, il était en effet certain que Strauss-Kahn, présenté comme favori, allait enfin confirmer sa candidature à l’élection présidentielle française de 2012. Dans cette perspective, les hypothèses allaient bon train sur la nomination par le conseil d’administration d’un nouveau directeur-général issu pour la première fois d’un pays émergent. Il faut rappeler que la Banque Mondiale et le Fmi, créés à Bretton-Woods après la seconde guerre mondiale sont depuis continuellement dirigés l’une par un citoyen américain et l’autre par un européen en vertu d’un  accord tacite entre puissances libérales. Cet usage qui remonte à 1946 est de moins en moins accepté par les pays émergents qui considèrent, arguments à l’appui, que le poids relatif des économies occidentales a nettement diminué avec la montée en puissance du groupe du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) et d’autres pays comme le Mexique, la Turquie et la Corée du Sud. L’importance croissante de ces pays dans l’économie mondiale, particulièrement affirmée depuis la crise financière de 2008 et l’élargissement du G8 au G20, n’est guère contestée mais les européens entendent conserver une position éminemment stratégique dans un contexte de mondialisation financière et, surtout, de crise de la dette souveraine de plusieurs Etats membres de l’Union Européenne. Les européens mettent en avant le fait qu’ils demeurent les principaux contributeurs au FMI et que le remplacement de Stauss-Kahn par un non-européen serait vécu comme une rebuffade supplémentaire après l’éviction infâmante de l’ancien Directeur-général. Ce n’est bien sur pas l’avis des pays émergents qui estiment que le monopole de la direction des Institutions de Bretton-Woods par les mêmes zones géographiques n’est pas conforme à la vocation universelle de ces institutions et réduit leur représentativité « démocratique ».



Autant de candidats que de pays émergents


Les chinois ont clairement fait savoir par la bouche de leur ministre des finances qu’il était temps pour les occidentaux d’abandonner les chasses-gardées et s’ouvrir davantage aux pays émergents et à ceux en développement. Cette posture est également celle des brésiliens, des indiens et des turcs notamment qui ont pris position pour une alternance géographique à la tête du Fmi et de la Banque Mondiale. Mais l’unanimité des émergents ne se traduit pas par une unanimité de candidature, loin de là. Les prétendants à la fonction sont aussi nombreux que les pays émergents eux-mêmes. A ce jour, les noms de Kamel Dervis (Turquie), Trevor Manuel (Afrique du Sud) Tharmann Shanmugaratnam (Singapour), Agustin Carstens (Mexique) sont les plus souvent cités comme postulants face au candidat européen. Il est clair qu’à ce jour aucune candidature unique du Sud n’est envisagée ce qui réduit significativement le sens politique du challenge. Les observateurs à Washington estiment donc que les européens, appuyés par les américains, devraient conserver le poste. L’actuelle ministre des finances française, Christine Lagarde, fait figure de candidat du consensus transatlantique. Ancienne dirigeante du très influent cabinet d’avocats Baker McKenzie, cette femme de réseau au carnet d’adresses très fourni a longtemps vécu à Chicago, et est donc très soutenue par les américains. 
 
Christine Lagarde, ministre ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie 
Christine Lagarde bénéficie de l’appui d’un large spectre politique, des libéraux aux socialistes. Dans l’état actuel des choses, c’est donc Madame Lagarde qui tient la corde sans réel rival européen. Mais la Ministre des finances du gouvernement Fillon, qui n’a pas encore fait officiellement acte de candidature, pourrait être compromise par sa mise en cause dans une affaire juridico-financière relative au règlement dans des conditions très contestées du différend de l’homme d’affaire Bernard Tapie avec le liquidateur – public- des actifs douteux du Crédit Lyonnais. L’épée de Damoclès d’une procédure judiciaire qui compromettrait l’image de Madame Lagarde est prise très au sérieux. Il ne serait pas surprenant qu’un candidat de dernière minute, certains évoquent le nom de Jean-Claude Trichet actuel patron de la Banque Centrale Européenne, vienne mettre tout le monde d’accord.
 
Merci à Mehdi Mohamed qui nous a donné ces articles à lire, et pris sur le site maghrebemergent

Aucun commentaire: