Le Premier ministre d’Écosse demande des sanctions contre Israël
dimanche 15 mai 2011 - 06h:51Mick Napier - Campagne écossaise Solidarité Palestine
Le Premier ministre, Alex Salmond, s’est prononcé en faveur de sanctions économiques contre Israël. Il a décrit le massacre par Israël des neufs passagers du Mavi Marmara (31 mai 2010) comme une « atrocité en haute mer » et déclaré avec fermeté qu’Israël avait dépassé les bornes. « Cela a des implications, et notamment sur les relations commerciales - vous ne pouvez pas avoir des relations normales avec un pays si vous pensez qu’il est impliqué dans ce quoi Israël s’est impliqué. »
Les élections en Écosse ont brisé le moule politique écossais avec le triomphe du SNP (Parti national écossais). Le Parti travailliste pro-guerre et pro-Israël, les partis tori (conservateurs) et libéraux-démocrates ont été sanctionnés. Le leader du SNP, Alex Salmond, a tenté de faire mettre Tony Blair en accusation pour crimes de guerre en Iraq. Le gouvernement écossais a ouvert les hôpitaux écossais aux victimes palestiniennes de l’opération Plomb durci (27/12/2008-18/01/2009). Il faut mettre le gouvernement nationaliste sous pression pour qu’il mette ses actes en conformité avec ses déclarations.
Les élections en Écosse ont brisé le moule politique écossais, tous les partis politiques ont été battus sauf le SNP, et elles nous ont donné une majorité nationaliste au Parlement d’Édimbourg. Le système de vote avait été expressément conçu pour empêcher un tel résultat. Contrairement aux Palestiniens, toutefois, nous ne nous attendons pas à être sévèrement punis pour avoir voté d’une manière que Londres désapprouve.
Le Parti travailliste, les partis tori et lib-dém, qui ont attaqué notre niveau de vie ont été sanctionnés et le SNP a recueilli les fruits de son opposition aux réductions du niveau de vie, des services et de l’emploi.
Nous devons aussi rappeler que le leader du SNP, Alex Salmond, a dirigé son parti au cours des années en s’opposant aux nombreuses politiques foncièrement militaristes des autres partis : il a lancé une initiative en 2004 pour faire mettre Tony Blair en accusation pour crimes de guerre en Irak, et le SNP s’oppose au système de dissuasion nucléaire Trident.
Salmond, de loin l’homme politique le plus populaire et le plus efficace d’Écosse, a également dénoncé, durement et publiquement, les crimes d’Israël. Après l’usage frauduleux des passeports britanniques par Israël pour l’assassinat du responsable du Hamas à Dubaï, dans une chambre d’hôtel en mars 2010, le Premier ministre Salmond a appuyé l’idée de sanctions économiques contre Israël. Il a repoussé l’expulsion par le gouvernement londonien d’un trop petit nombre d’officiels de l’ambassade israélienne, disant lors d’une émission Question Time sur la BBC que les crimes incessants d’Israël exigeaient plus qu’un « ballet diplomatique » après l’utilisation frauduleuse des passeports.
Salmond a qualifié le massacre par Israël des passagers du Mavi Marmara d’ « atrocité en haute mer ». Aucun officiel du gouvernement du Royaume-Uni n’a voulu condamner Israël pour ces meurtres et David Miliban se contentant de dire qu’il « attendait les éclaircissements » du ministre israélien des Affaires étrangères, Lieberman. Alex Salmond, par contre, a déclaré avec fermeté qu’Israël avait dépassé les bornes. « Cela a des implications, et notamment sur les relations commerciales - vous ne pouvez pas avoir des relations normales avec un pays si vous pensez qu’il est impliqué dans ce qu’Israël s’est impliqué. »
Humza Yousef, nouvellement élu au Parlement écossais, a, à juste titre, souligné dans une lettre à la SPSC (Campagne écossaise Solidarité Palestine) qu’il y a eu « des actions également, des centaines de milliers de livres ont été libérées pour des aides à Gaza, nos hôpitaux ont été ouverts pour soigner ceux qui avaient été blessés dans l’atroce agression en 2009 (c’était dans le cadre d’un appel que vous aviez lancé à l’époque directement au gouvernement écossais) ».
Alex Salmond s’est aussi opposé à ceux qui cherchaient à faire l’amalgame des critiques politiques et de l’opposition aux crimes israéliens avec une hostilité à l’égard de la communauté juive. Alors qu’il prenait la parole devant la communauté juive de Glasgow en mai 2010, il lui a été demandé « de faire ce qu’il pouvait pour mettre fin » aux actions BDS devant les supermarchés de Glasgow. Salmond a répondu, se distinguant fondamentalement :
« Je ne pense pas que nous devions accepter, en tant que communauté, que votre position dans la société écossais soit jugée à partir de la politique d’Israël ni entachée par elle. La communauté juive n’a pas à répondre de cette politique. Il est possible de critiquer Israël sans être antisémite. La communauté juive ne doit pas être jugée sur son approbation ou sa désapprobation des actes d’Israël. »
Il a également rejeté des allégations avancées par certains sionistes prétendant que l’antisémitisme conduisait les juifs hors d’Écosse, une accusation non fondée qui sert le programme sioniste pour que des juifs partent en Israël :
« Je ne partage pas l’analyse selon laquelle la communauté juive souffrirait d’une vague de persécution ou que cet antisémitisme se développerait en Écosse au point même de mettre en péril cette communauté. Je ne crois pas que la communauté juive soit en état de siège ni même qu’elle se sente en état de siège... l’Écosse n’a jamais eu à légiférer pour contrer l’antisémitisme ».
Les positions de Salmond sont en flagrante opposition avec celles du gouvernement de Londres, gouvernement qui a agressé et envahi l’Irak et l’Afghanistan, et approuvé chaque crime israélien. David Miliband, par exemple, a refusé de condamner l’attaque israélienne contre les bateaux en route pour Gaza avec de l’aide humanitaire, et David Cameron s’est déclaré lui-même comme un « fier sioniste », qui soutient Israël qui aurait agi avec « une grande retenue » contre les « terroristes » libanais et palestiniens.
Mais les violations israéliennes du droit international et les meurtres qui se poursuivent, l’emprisonnement massif et la dépossession du peuple palestinien, signifient que nous devons aller au-delà de l’aide humanitaire et des mots pour soutenir l’appel palestinien au Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu’à ce que les Palestiniens retrouvent leur liberté.
Cela signifie que nous devons faire pression sur le nouveau gouvernement écossais pour qu’il s’aligne sur les déclarations de son Premier ministre, Alex Salmond, qu’Israël mérite des sanctions commerciales. Sanctions qui doivent inclure l’annulation de la subvention aux entreprises écossaises de 200 000 livres à Eden Springs, société internationale à base israélienne de rafraîchisseurs d’eau, impliquée dans de graves violations des droits humains sur le Golan, territoire syrien considéré par le gouvernement britannique comme territoire occupé illégalement par Israël.
Aidez-nous à maintenir la pression sur le gouvernement pour agir conformément à l’appel de son Premier ministre, Alex Salmond, pour des sanctions commerciales contre Israël.
Rejoignez et soutenez la Campagne écossaise Solidarité Palestine.
Mick Napier
Président de la Campagne écossaise Solidarité Palestine
Princes Street
Edinburgh EH2 4BJ
chair@scottishpsc.org.uk
site : http://www.scottishpsc.org.uk/
00 44 (0)131 620 0052 / 00 44 (0)795 800 2591
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Du même auteur :
Vive l’Écosse !
Londres, le 10 mai 2011 - The Palestine Telegraph - traduction : JPP
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