02 janvier 2010

23 jours de guerre et le blocus, Gaza

Gaza souffre toujours des 23 jours de guerre et du blocus

jeudi 31 décembre 2009 - 07h:03

Ayman Quader - Palestine Telegraph


Un an s’est écoulé depuis la cruelle guerre israélienne longue de 23 jours contre les 1,5 million d’habitants de la bande de Gaza. 1400 personnes ont été sauvagement massacrées et des dizaines de milliers de personnes ont été grièvement blessées, écrit Ayman Quader.

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Photo : Ayman Quader

Ces 23 jours ont foûlé aux pieds les droits des Palestiniens et mis la justice hors de portée.

Ce fut une guerre qui a utilisé « l’état de l’art » des bombes au phosphore pour imposer des niveaux de souffrance et de destruction jamais vus de toute une génération. Des dizaines de milliers de Gazaouis ont été transformés en sans-abri et les écoles et les hôpitaux ont été directement visés.

L’horreur des 23 jours de bombardements sur Gaza a pris fin en janvier dernier. Toutefois, le siège de Gaza et la souffrance de son peuple continuent. Alors que les rapports des Nations Unies et des ONG décrivent de façon abstraite le bombardement de Gaza et ses conséquences, parler aux enfants de Gaza permet un rappel important du côté humain de la souffrance infligée par Israël.

« Un jour je me suis réveillé en état de choc, avec la voix de mon père nous criant de fermer toutes les fenêtres, car un avion israélien avait tiré un missile au phosphore qui était tombé tout prêt de notre maison. Ma mère nous a apporté des morceaux de tissu pour nous couvrir la bouche pour essayer de ne pas respirer les produits chimiques toxiques. »

Les recherches menées par le programme pour la santé mentale à Gaza montrent que plus de 70% des enfants du territoire assiégé restent traumatisés et montrent des symptômes de graves difficultés psychologiques. Naturellement, Anas a trouvé difficile de se réadapter à la vie après la guerre.

L’expérience d’Anas

Anas, garçonnet âgé de 9 ans et qui vit dans le camp de réfugiés de Bureij, a raconté sa propre expérience de la guerre.

« C’était 23 nuits d’un enfer insoutenable. Parfois, je devais me cacher et ne pas bouger de sous mon matelas pendant 4 heures ou plus. J’étais terrifié à chaque fois que mon père allait chercher du pain pour la famille. Ma mère a dû crier à mes frères aînés de ne pas aller en dehors de notre maison, pour qu’ils ne soient pas blessés par les bombes. Nous sommes restés sans électricité pendant jusqu’à cinq jours, à une époque [l’hiver] qui a rendu les choses encore plus difficiles. »

Il a expliqué : « Récemment, j’ai eu des cauchemars terribles de la guerre. Quand je suis retourné à mon école dans le camp de réfugiés de Bureij, j’ai senti la mauvaise odeur de la poudre à canon et des missiles. J’ai été vraiment bouleversé quand j’ai appris que cinq de mes camarades ont été tués et que beaucoup avaient été gravement blessés. »

Comme tous les enfants de Gaza, Anas a aussi peur de l’avenir. « Ce serait catastrophique si le gouvernement israélien lançait une nouvelle guerre sur nous. Mais je continue d’imaginer un avenir serein, pour moi et pour les enfants de la bande de Gaza. J’espère que cette mauvaise expérience ne se reproduira plus. »

La mémoire de Diana

Diana, est une toute jeune fille de 13 ans, et elle a également parlé de son expérience de la guerre.

« La guerre a été très difficile pour notre famille parce que notre maison est en partie faite d’amiante. Un missile israélien a frappé la maison de notre voisin et l’a complètement détruite. Les éclats de l’explosion ont volé autour de notre maison comme la pluie et ont aussi été projetés à l’intérieur. »

Un an après, Diana a peu d’espoir dans l’avenir, et elle ne regarde pas sa maison comme un lieu de sûreté et de sécurité. Nombreux sont les enfants qui ont perdu leurs maisons et leur source de confort et de sûreté.

Une guerre contre l’humanité

Pendant l’offensive militaire, au moins 280 écoles et jardins d’enfants ont été gravement endommagés, et 18 écoles ont été carrément détruites.

Six de ces écoles ont été détruites dans le nord de Gaza, touchant près de 9000 élèves qui, selon l’UNICEF et l’UNRWA, ont dû s’installer dans d’autres écoles. De plus, six bâtiments universitaires ont été détruits, et 16 ont été endommagés.

En raison du siège impitoyable appliqué contre le territoire assiégé, il a été difficile de reconstruire les écoles endommagées.

Selon le Dr Hasan Zeyada, un psychologue du GCMHP, « les enfants sont victimes d’une agression sous toutes ses formes : des meurtres, des blessures, des emprisonnements, des deuils, et le siège économique et physique. Les générations d’enfants palestiniens ont accumulé, à travers des années d’exposition à des expériences traumatisantes, des réactions psychologiques négatives et des comportementaux qui constituent une menace importante pour leur bien-être psychologique.

L’expérience atroce du blocus empêche les enfants de la bande de Gaza d’avoir le moindre type d’enfance normale. Les enfants se familiarisent avec les noms des morts plutôt qu’avec les noms de leurs jeux.

Anas et Diana sont deux exemples d’enfants dont le seul crime est d’être nés Palestiniens dans la bande de Gaza. Ils espèrent et rêvent d’un temps où ils pourront vivre dans la paix et la quiétude avec un droit à leur enfance.

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* Ayman T. Quader vit dans la bande de Gaza.

Son blog : http://peaceforgaza.blogspot.com/20...

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