14 janvier 2010

la loi "anti-burqa" de Copé

Ce que prépare la loi « anti-burqa » de Jean-François Copé

Article rédigé le 14 jan 2010, par Frédéric Courvoisier

Alors qu’en Suisse, après avoir interdit les minarets, on s’apprête à discuter du bien fondé de la circoncision, le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, se prépare à déposer un projet de loi qui a pour but « d’interdire la burqa ».

burqa

Néanmoins, au fur et à mesure que les premiers indices de cette future loi se dévoilent, c’est le cas de le dire, les ténors de l’UMP semblent prendre leur distance avecJean-François Copé.

Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée, en tête, qui pointe « l’irresponsabilité » de Copé. « Ce n’est pas un sujet qu’il faut manipuler », argumente-t-il.

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, embraye : « Avec le débat sur l’identité nationale, on en a déjà peut-être fait assez sur les musulmans, non ? »

Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, se demande, lui, si cela « peut tenir juridiquement ».

Même Jean-Pierre Raffarin, habituel soutien de Copé, émet des réserves : « Ce n’est pas la droite contre la Burqa, c’est la République contre la Burqa (…) Tout le monde a intérêt à la majorité la plus large possible. Commençons par une résolution ! » (un rappel des principes du parlement)

Une OPA contre le Front-National

Selon la dernière édition du Canard enchaîné, datée du 13 janvier, ce projet de loi pourrait « autoriser les policiers à arracher le voile des femmes musulmanes dans la rue ». On imagine aisément que ce texte ne manquera pas de creuser encore un peu plus le fossé avec la communauté musulmane en France, et même de provoquer un scandale de l’ampleur des « caricatures de Mahomet ».

Mais Jean-François Copé est bien parti pour s’entêter, car il pense aux régionales, et surtout à la présidentielle de 2012. La cote de popularité du président de la République est au plus bas dans les sondages, les socialistes s’enfoncent dans leurs divisions et le Front National menace. Il est donc plus urgent que jamais de draguer les électeurs de l’extrême droite, une recette qui avait si bien servi Nicolas Sarkozy en 2006.

Frédéric Courvoisier, pour Mecanopolis

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