« En construisant ce mur, le gouvernement égyptien participe au génocide du peuple palestinien »
Aussi incroyable que cela puisse paraître, « l’Académie de recherche islamique » d’al-Azhar a officiellement approuvé la position du gouvernement égyptien de construire un mur d’acier avec la bande de Gaza, de sorte à empêcher la « contrebande ». Cela, à l’heure où la polémique enfle sur cette démarche qui vise selon l’opposition égyptienne à renforcer le blocus imposé à Gaza.
Le président Hosni Moubarak, complice du « génocide du peuple palestinien », selon les Frères Musulmans qui ont déposé une plainte à son encontre
C’est par un communiqué officiel que l’académie a indiqué « approuver à l’unanimité la construction du mur sur les frontières palestiniennes ». Ce communiqué a été publié jeudi dernier, à l’issue d’une réunion tenue sous la présidence du sheikh Mohamed Saïd Tantaoui, recteur de la mosquée d’al-Azhar, pour souligner « le droit de l’État d’instaurer sur ses territoires des édifices et des barrages lui permettant d’assurer sa sécurité, et de protéger ses frontières ».
Ce stupéfiant document voudrait reconnaître « le droit légitime pour l’Égypte de mettre en place les garde-fous à même d’empêcher les dégâts engendrés par les tunnels construits sous la terre égyptienne de Rafah, utilisés pour la contrebande de drogue et autres, ce qui est de nature à menacer et à déstabiliser la sécurité de l’Égypte et de ses intérêts ».
Plus surprenant encore ce communiqué fustige les détracteurs de ce mur en ces termes : « ceux qui s’opposent à la construction du mur vont à l’encontre des préceptes de la chariâa islamique ».
Le député de l’opposition Ali Laban dénonce une « fatwa illégale »
L’organisation des Frères Musulmans n’a pas tardé a répliquer, en dénonçant, lors d’une manifestation improvisée devant la mosquée Al-Azhar après la prière de vendredi, le caractère illégal de cette « fatwa ». Le député Ali Laban a déclaré que ce communiqué était un « faux », dicté par le gouvernement corrompu du président Hosni Moubarak dont la pression ne cesse de grandir sur les institutions islamiques d’Égypte. Le député des Frères Musulmans a en outre relevé que cette « fatwa » était contraire à l’article 15 du règlement d’al-Azhar qui stipule que «l’académie doit en premier lieu veiller aux intérêts de la oumma (communauté des musulmans, NdT)», et que, dans ce sens, cette décision était discriminatoire envers « nos frères de Gaza ».
Le porte-parole du groupe parlementaire des Frères Musulmans a annoncé qu’ils allaient déposer une plainte contre le président Hosni Moubarak et un certain nombre de ministres, en invoquant la mise en danger pour la vie de plus d’un million et demi de palestiniens, qui, sans les tunnels qui relient Gaza à l’Egypte, ne peuvent plus s’approvisionner en produits de première nécessité.
« En construisant ce mur, le gouvernement égyptien participe au génocide du peuple palestinien » a encore indiqué le porte-parole des Frères Musulmans.
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