14 octobre 2010

Le président Mahmoud Ahmadinejad se rend dans le Liban sud, aux portes d’Israël


jeudi 14 octobre 2010, par La Rédaction

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad se retrouvera jeudi à quelques kilomètres de l’Etat hébreu dans le cadre d’un déplacement très médiatisé dans le sud du Liban.
Ce déplacement est le moment fort de la visite de M. Ahmadinejad au Liban.
Le président iranien prononcera un discours en présence de milliers de personnes dans la localité de Bint Jbeil, à près de quatre kilomètres de la frontière d’Israël, théâtre de violents affrontements entre soldats israéliens et résistants du Hezbollah en 2006.
M. Ahmadinejad, qui effectue sa première visite au Liban depuis son élection en 2005, sera pour la première fois aussi près de l’Etat d’Israël.
Il doit se rendre également à Cana, village symbole pour avoir été la cible de raids israéliens ayant coûté la vie à 105 civils en 1996 et à 29 personnes, dont 16 enfants en 2006. Ces raids avaient suscité une vague de réprobation dans le monde.
A son arrivée mercredi à Beyrouth, le président iranien a eu droit à un accueil triomphal, des dizaines de milliers de personnes, massées le long de la route de l’aéroport, jetant du riz et des pétales de rose sur son convoi aux cris de "Khosh Amadid !" (bienvenue en farsi).
Une foule en délire l’a accueilli ensuite en soirée, aux cris de "Mort aux Etats-Unis !" "Mort à Israël !", lors d’un rassemblement organisé par le Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du parti.
"J’annonce que le régime sioniste poursuit sa chute et aucune puissance ne peut le sauver en raison du front résistant au Liban, en Syrie, en Palestine, en Irak et ailleurs", a-t-il clamé, sous les applaudissements.
En Israël, un député d’extrême droite, Arié Eldad, a préconisé d’éliminer le président iranien, tandis qu’un haut responsable gouvernemental a affirmé que le Liban avait rejoint "l’axe des Etats extrémistes" et s’est transformé en "client de l’Iran".
Avant de se rendre au Liban sud, M. Ahmadinejad devait prononcer un discours à l’Université libanaise près de Beyrouth, où il se verra remettre un doctorat honorifique.
Au petit-déjeuner, il a rencontré les représentants des principales communautés religieuses chrétiennes et musulmanes qui coexistent dans ce petit pays méditerranéen, au dernier jour de sa visite au Liban.
Israël anxieux de la proximité d’Ahmadinejad
Les responsables et les médias israéliens exprimaient leur inquiétude à quelques heures, jeudi, du déplacement du président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans le sud du Liban, frontalier d’Israël, la presse insistant sur cette proximité inédite. "Ahmadinejad à un kilomètre", titrait le quotidien Yediot Aharonot. "Ahmadinejad - plus proche que jamais", renchérissait le journal Maariv.
La dernière visite au Liban d’un président iranien remonte à celle de son prédécesseur réformateur Mohammad Khatami, en mai 2003. Au premier jour de cette visite mercredi, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor l’a qualifiée de "provocatrice et déstabilisante". "Ses intentions sont manifestement hostiles et il vient jouer avec le feu", a poursuivi Yigal Palmor.
"Le président iranien est venu comme un chef militaire passant en revue ses troupes, les terroristes du Hezbollah utilisés comme le bras armé de l’Iran dans la région", a déclaré un haut responsable gouvernemental israélien sous le couvert de l’anonymat, en référence au mouvement chiite libanais soutenu par Téhéran. Le Hezbollah, représenté au Parlement libanais, figure sur la liste américaine des "organisations terroristes".
Le président iranien doit prononcer un discours à Bint Jbeil, à près de quatre kilomètres de la frontière, théâtre de violents affrontements lors de l’offensive lancée en 2006 par Israël contre le Liban. Il doit également se rendre à Cana, village "martyr" pour les Libanais, frappé par des raids israéliens ayant coûté la vie à 105 civils en 1996 et à 29 personnes, dont 16 enfants lors du conflit de 2006. Ces raids avaient suscité une vague de réprobation dans le monde.
Le conflit de 2006 a fait en 34 jours plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 du côté israélien, surtout des militaires.

(Jeudi, 14 octobre 2010 - Avec les agences de presse)

Mahmoud Ahmadinejad appelle à l’unité des Libanais face à Israël
Au premier jour de sa visite officielle dans le pays, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a salué la "résistance" des Libanais face aux "agressions" d’Israël, son ennemi juré, et les a appelés à l’"unité".
"Nous soutenons avec force la résistance du peuple libanais contre le régime sioniste", a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse avec son homologue libanais Michel Sleimane, quelques heures après son arrivée pour une visite de deux jours. "Nous avons tous les deux des intérêts et des ennemis communs", a-t-il affirmé, en référence à Israël, que le Hezbollah a combattu durant la guerre de 2006 ainsi que dans le sud du Liban jusqu’au retrait de ses troupes en 2000 après 22 ans d’occupation.
"La résistance du peuple, du gouvernement et de l’armée du Liban contre l’ennemi sioniste n’est pas seulement une source de fierté pour les Libanais mais pour toute la région car elle a changé l’équilibre des forces en faveur des peuples de cette région", a affirmé Mahmoud Ahmadinejad. Il faisait référence au fait qu’Israël n’est pas parvenu à neutraliser le Hezbollah durant la guerre de 2006. "Tant que l’esprit d’agression existe dans la région, celle-ci ne connaîtra pas la stabilité", a prévenu le président iranien, qui effectue sa première visite au Liban depuis son élection en 2005.
Mahmoud Ahmadinejad a présenté au président Sleimane un "nanoscope" (instrument de visualisation en trois dimensions) fabriqué en Iran.
***
Israël fustige la visite de Mahmoud Ahmadinejad
Israël a fustigé, mercredi, la visite "provocatrice" au Liban voisin du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, accueilli en héros par des dizaines de milliers de Libanais. "La visite d’Ahmadinejad parachève la transformation du Liban en client de l’Iran", a déclaré un haut responsable gouvernemental israélien sous le couvert de l’anonymat. "Le Liban a ainsi rejoint l’axe des États extrémistes qui s’opposent à la paix et soutiennent le terrorisme", a-t-il estimé. "Le président iranien est venu comme un chef militaire passant en revue ses troupes, les terroristes du Hezbollah utilisés comme le bras armé de l’Iran dans la région", a-t-il ajouté, en référence au Hezbollah.
Ce dernier, représenté au Parlement libanais, figure sur la liste américaine des "organisations terroristes".
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor a, pour sa part, jugé qu’il s’agissait d’une "visite provocatrice et déstabilisante. Le fait qu’il vienne au Liban comme un propriétaire inspectant son domaine soulève à juste titre de l’opposition au Liban". "Ses intentions sont manifestement hostiles et il vient jouer avec le feu", a poursuivi Yigal Palmor.
Le président iranien a affirmé, mercredi, que son pays soutenait "avec force la résistance du peuple libanais contre le régime sioniste", au premier jour de sa visite au Liban. Il doit se rendre, jeudi, dans des villages du Sud près de la frontière avec Israël, durement touchés lors de l’offensive lancée en 2006 par Israël contre le Liban. Ce conflit a fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 du côté israélien, surtout des militaires.
***
Clinton : "Les États-Unis soutiennent l’intégrité du Liban"
Les États-Unis sont opposés à tout effort visant à "déstabiliser ou attiser les tensions au Liban", a déclaré, mercredi, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, interrogée à Pristina sur la visite du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, dans ce pays. "Nous rejetons tout effort visant à déstabiliser ou à attiser les tensions au Liban", a déclaré Hillary Clinton, lors d’une conférence de presse en compagnie du Premier ministre kosovar, Hashim Thaci, avec lequel elle venait de s’entretenir.
"Nous espérons qu’aucun visiteur ne fera quoi que ce soit ou ne dira quoi que ce soit susceptible d’accroître la tension ou l’instabilité dans ce pays", a poursuivi Hillary Clinton, sans prononcer une seule fois le nom de Mahmoud Ahmadinejad. "Les États-Unis soutiennent l’intégrité et la souveraineté du Liban. Nous sommes très déterminés à soutenir le gouvernement libanais qui est confronté à plusieurs défis", a encore déclaré la secrétaire d’État américaine. "L’équilibre à l’intérieur du Liban doit être maintenu", a-t-elle encore déclaré.
***
Un député israélien propose d’éliminer Mahmoud Ahmadinejad
Un député d’extrême droite israélien, Arie Eldad, a préconisé mercredi d’éliminer le président iranien Mahmoud Ahmadinejad durant sa visite controversée au Liban. "Si Ahmadinejad se trouve, ne serait-ce qu’un seul instant, dans le viseur d’un soldat de Tsahal (l’armée israélienne), il faut absolument l’empêcher de revenir vivant chez lui", a affirmé au journal en ligne Y-Net cet élu de l’Union nationale (4 députés sur 120). "Je préconise la médecine préventive, qui évite des maladies graves. Cette liquidation épargnerait de nombreuses vies", a ajouté Arie Eldad, professeur en médecine et expert en chirurgie plastique.
"L’histoire aurait pris un autre tour en 1939 si un soldat juif avait réussi à abattre Hitler", a encore dit le député, membre de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, en soulignant que le président iranien "profite de toutes les tribunes possibles pour menacer d’anéantir Israël". Les dirigeants israéliens s’abstiennent depuis plusieurs jours de tout commentaire à propos de la visite au Liban du président iranien, tout en ayant fait savoir par des voies diplomatiques qu’ils y étaient hostiles.
***
Ahmadinejad accueilli par une foule enthousiaste
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a entamé mercredi au Liban une visite officielle controversée perçue comme une importante marque de soutien à son allié le Hezbollah et qualifiée de « provocation » en raison d’un déplacement prévu dans le sud frontalier d’Israël. « Les ennemis du Liban et de l’Iran sont pris de terreur quand ils voient ces deux nations côte à côte », a déclaré le président iranien à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth, selon l’agence officielle iranienne Irna.
« Aujourd’hui, une nouvelle page se tourne. Je suis fier d’être au Liban », a-t-il poursuivi à l’adresse du président du Parlement, Nabih Berri, qui l’a accueilli en compagnie de députés et des deux ministres du Hezbollah au sein du gouvernement libanais.
Mahmoud Ahmadinejad qui effectue sa première visite au Liban depuis son élection en 2005, a salué et souri aux dizaines de milliers de personnes qui s’étaient massées dès les premières heures de la matinée sur la route de l’aéroport. « Khosh Amadi ! (bienvenue en farsi), Allah Akbar (Dieu est grand en arabe) », a lancé la foule qui a poussé des cris de joie à la vue du cortège présidentiel et l’a accueilli par des jets de riz et de fleurs et distribué des pâtisseries.
« Nous sommes avec l’Iran ensemble dans la même lutte contre Israël », affirme Afaf, venue avec ses deux enfants qui agitaient des drapeaux iraniens. « Je viens accueillir le président Ahmadinejad car il a aidé le Liban à travers la reconstruction plus que les pays arabes », affirme de son côté Mounir, 47 ans, en référence à l’aide iranienne qui a reconstruit en grande partie la région du sud détruite par la guerre de 2006.
Des membres du Hezbollah participaient à l’organisation de la sécurité au côté de l’armée libanaise sur la route de l’aéroport. « Cet accueil populaire sera une gifle à tous ceux qui ont critiqué la visite, notamment les Etats-Unis et Israël, qui vivent dans un état de nervosité à cause de la venue de M. Ahmadinejad », a affirmé la chaîne du Hezbollah, Al Manar, en référence à la préoccupation exprimée par Washington et l’Etat hébreu, ennemis jurés de Téhéran, concernant cette visite.
Au palais présidentiel de Baabda, près de Beyrouth, où un accueil officiel lui a été réservé, M. Ahmadinejad s’est entretenu avec son homologue libanais, Michel Sleimane. Il rencontrera également le premier ministre Saad Hariri.
En début de soirée, Mahmoud Ahmadinejad devrait apparaître au côté de Hassan Nasrallah lors d’un rassemblement populaire organisé par le Hezbollah.
Jeudi, au deuxième jour de sa visite Mahmoud Ahmadinejad se rendra dans des villages du sud frontalier d’Israël, durement touchés lors de la guerre de 2006.
***
Mahmoud Ahmadinejad en visite au Liban en allié politique, économique et militaire
Mahmoud Ahmadinejad se rend mercredi au Liban, où il visitera notamment le fief de son allié le Hezbollah, en lisière de la frontière israélienne.
Les alliés locaux des pays occidentaux, qui sont majoritaires au parlement mais cohabitent avec des représentants politiques du Hezbollah au sein d’un gouvernement dit "d’unité nationale", se plaignent que le très anti-sioniste Ahmadinejad considère leur petit pays comme "une base iranienne en Méditerranée".
Le président iranien recevra un accueil chaleureux de la part des membres du Hezbollah et du mouvement Amal, dirigée par le président de la Chambre des députés, Nabih Berri.
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a estimé que le Liban se devait de rendre hommage à l’Iran pour son soutien aux mouvements de résistance de la région, notamment lors de l’offensive israélienne de l’été 2006 au Sud-Liban.
Lors d’un discours prononcé samedi, Nasrallah a rappelé que, au lendemain de ce conflit bref mais intense qui n’a pas permis à Israël de briser les reins du Hezbollah, l’Iran avait contribué grandement à la reconstruction de la région et des faubourgs sud de Beyrouth, les deux bastions du Hezbollah.
"D’où est venu cet argent ? De donations ? Non, pour être franc, de l’Iran", a-t-il dit. Le Hezbollah chiffre cette aide à un milliard de dollars.
Mais l’influence iranienne au Liban ne s’arrête pas là. Téhéran a proposé d’aider le pays à moderniser son réseau électrique vétuste, de financer des projets hydrauliques et de compenser les armes américaines dont la fourniture est suspendue par les objections d’ordre politique du Congrès américain.
Le président iranien devrait signer un accord de prêt d’un montant de 450 millions de dollars pour ces projets de nature civile ainsi qu’un accord de coopération dans le domaine de l’énergie alors que le Liban s’apprête à attribuer en 2011 des licences d’exploration dans ses eaux méditerranéennes.
En août dernier, la République islamiste avait offert de dépêcher des troupes en soutien à l’armée libanaise à la suite d’un incident frontalier meurtrier entre le Liban et Israël, incitant les parlementaires américains à suspendre l’aide financière à cette dernière.
De source diplomatique, on souligne que toute fourniture d’armes iraniennes au Liban se ferait en violation des sanctions internationales infligées à l’Iran au titre de ses activités nucléaires sensibles, que les Occidentaux jugent susceptibles de déboucher sur la fabrication de l’arme atomique.
Lors de sa visite, le président Ahmadinejad doit prendre la parole à un meeting organisé dans la banlieue sud de Beyrouth par le Hezbollah, dont le chef compte aussi intervenir. On ignore si celui-ci, qui vit dans la clandestinité depuis 2006, sera physiquement présent où s’il s’adressera à la foule par le truchement d’une liaison vidéo.
Son déplacement au Sud-Liban, où patrouillent les casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), se fera à titre privé, au terme de la partie officielle de sa visite à Beyrouth.
Mahmoud Ahmadinejad doit se rendre dans les localités de Cana et Bint Jbeïl, laquelle, située à quatre kilomètres seulement de la frontière israélienne, avait été sévèrement bombardée par l’armée israélienne lors de l’agression de l’été 2006.
Ahmadinejad a affirmé le mois dernier que toute attaque d’Israël contre l’Iran conduirait à sa disparition en tant qu’entité politique. Israël, pour sa part, redoute par-dessus tout que l’Iran se dote de l’arme atomique et n’exclut pas une "frappe préventive", bien que Washington y soit hostile.
Durant la partie officielle de sa visite, le président iranien sera reçu par le président Michel Souleïmane, Nabih Berri et le Premier ministre Saad Hariri.
La visite d’Ahmadinejad intervient dans un contexte de tension interne au Liban dû à la possible mise en cause de membres du Hezbollah par le tribunal spécial mis sur pied par l’Onu pour juger les auteurs ou commanditaires de l’attentat au camion piégé qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à 22 autres personnes.
Le Hezbollah a présenté le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) comme un instrument entre les mains d’Israël mais Saad Hariri a refusé à ses partenaires minoritaires gouvernementaux de dénoncer les investigations qu’il mène pour faire la lumière sur la disparition de son père.

(Mercredi, 13 octobre 2010 - Avec les agences de presse)

Pétition
Non au terrorisme de l’Etat d’Israël

Aucun commentaire: