17 février 2012

Sayed Nasrallah promet une vengeance honorable pour le martyre d’Imad Moughniye

A l’occasion de l’anniversaire du martyre des leaders de la résistance, le Hezbollah a organisé un important rassemblement dans la banlieue-sud de Beyrouth. Des personnalités politiques, religieuses et militaires nationales étaient présentes à ce rassemblement.

Après un mot prononcé en cette occasion par le fils du martyr cheikh Ragheb Harb, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a pris la parole via un écran géant. Pendant plus d’une heure et  demi, Sayed Nasrallah a évoqué en détail la situation dans la région, notamment la vision israélienne quant aux révolutions dans les pays arabes, les dangers qui pèsent sur la nation arabo-islamique, la situation en Syrie et au Liban.    
Dans ce qui suit, les idées principales du discours du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah:
 “Que la paix de Dieu soit sur vous, chers frères et soeurs. Je vous remercie pour votre participation à la commémoration du martyre de nos dirigeants de la résistance, à savoir, cheikh Ragheb Harb, Sayed Abbas Moussaoui et le grand combattant Hajj Imad Moughniyeh. Permettez-moi avant de commencer d’exprimer ma tristesse pour le décès de Sayed Abou Hussein Moussaoui, le père du martyr Sayed Abbas.
Il nous manque dans ce rassemblement auquel il a participé pendant 20 ans consécutifs. C’est dans son giron que son fils Sayed Abbas a été élevé. Il visitait les fronts de la résistance malgré son âge. Il fréquentait les familles des martyrs, et n’acceptait en aucun cas que la résistance s’affaiblisse. Dieu est tellement miséricordieux qu’il est décédé le même jour du martyre de son fils Sayed Abbas. Nous promettons à ce grand Hajj de respecter à la lettre le testament de son fils, et je présente à la famille Moussaoui et à ceux qui aiment la résistance mes  condoléances les plus sincères.
En cette occasion, et comme chaque année, nous parlons de nos dirigeants martyrs. Mais si on veut s’attarder sur leurs caractères, on aura beaucoup de choses à dire. Pour cette raison, je me suis habitué à mettre l’accent sur les caractéristiques communes entre ces dirigeants martyrs. L’année dernière j’ai dit qu’ils sont les premiers fondateurs de la résistance.
Ces dirigeants martyrs ont instauré et fixé les bases de notre culture et la méthodologie de cette résistance et de notre parti. Ces leaders martyrs ont pu fixer les piliers de cette voie, et voici l’un des facteurs de la continuité et de la stabilite de cette résistance.
Dans notre région, il nous faut toujours édifier un bâtiment solide pour qu’on puisse protéger le peuple contre toute tempête. Toute communauté humaine ne peut survivre sans fondement solide, elle recule ou capitule face à la moindre épreuve. Celui qui est sans fondement et sans constante devient comme les barbares.

Grâce à ces martyrs, à leur sang, les fondements solides de cette résistance ont été bien ancrés. Même après 30 ans, vous allez trouver cette résistance avec la même décision et ténacité, à la base du slogan lancé cette année: “une volonté invincible”.
Nous ne fondons pas notre position selon nos désirs ou nos calculs confessionnels. Ce qui nous importe le plus est l’intérêt des gens.
L’un des piliers de ce fondement est notre position quant au projet sioniste. Nous savons qu’Israël, cette entité usurpatrice est l’outil du projet sioniste dangereux dans cette region. Nous fixons notre position à la base de notre appartenance humaine, morale, nationale et idéologique pour affronter ce projet sioniste.
Le danger de ce projet menace toute la région. Lorsque nous adoptons cette position hostile et absolue face à ce projet, c’est parce que le projet sioniste confisque la terre sainte de la Palestine, occupe la sainte mosquée d’al Qods. Le projet sioniste constitue un danger pour tous les pays et les populations de cette région, quel que soit leurs races, leurs religions, leurs civilisations, donc nous devons tous faire face à ce projet.
Tout combattant dans cette région, en Syrie, au Liban, en Egypte, au Yémen, lorsqu’il s'oppose à Israël défend en effet toute la nation. Les combattants et les martyrs de la résistance au Liban défendaient la Palestine, la Syrie, la Jordanie, et l’Egypte contre le projet sioniste dangereux.
C’est le critère primordial à la base duquel nous formons nos alliances et nous adoptons nos positions. Nous évaluons notre comportement sur cette base. Nous nous demandons toujours si chacun de nos comportements sert cet objectif.
Nous pouvons également évaluer les autres partis, courants et mouvements à la base de leur position sur AlQuds et sur le projet sioniste.
Les partis islamiques doivent s’auto-évaluer à la base de ce critère, surtout quand on représente un mouvement islamique. On peut reporter ou exprimer implicitement notre position sur différents sujets, mais on ne peut pas se passer de la cause palestinienne, on peut ignorer le danger du projet sioniste. En tant que mouvement islamique, on ne peut qu’adopter une position claire sur la cause palestinienne.
Le même jugement s’applique aux Etats et gouvernements. Nous pouvons les évaluer selon leur point de vue et leur position sur le projet sioniste. Pendant 60 ans, des gouvernements arabes complotaient avec les Etats-Unis et Israël pour défendre et assurer la survie de cette entité sioniste.
Certains régimes arabo- islamiques étaient plus sincères et fidèles avec les Américains et les sionistes pour assurer la réalisation de leur projet. Dautres régimes se sont mis à l’écart concernant la cause palestinienne. Ils ont déçu la Palestine, la Jordanie, qui a toujours des terres occupées, la Syrie. Mais d’autres régimes ont pris une position claire contre ce projet et ont payé très cher le prix de leurs positions.

Quand je me considère islamique ou nationaliste, il n’est pas équitable d’égaliser entre des régimes qui ont tout fait pour protéger Israël et des régimes qui ont tout fait pour protéger la Palestine. Mais voilà que la situation se renverse, les régimes comploteurs deviennent les premiers défenseurs des causes de la région alors que les régimes fidèles à la Palestine deviennent méprisés.
Il faut aborder l’affaire sous un angle global, sans fanatisme, sans préjugés, et ne pas aborder cette cause sous un angle étroit.
A propos de la situation dans la région, il faut l’aborder selon la vision israélienne. Comment se comporte l’entité sioniste face aux défis et aux développements dans la région, surtout en Palestine, en Egypte et en Irak? Les gouvernements arabes sont tous occupés et négligent la cause palestinienne.
 La Syrie en effet occupe le devant de la scène, tout le monde se mobilise contre la Syrie. Et ce qui se passe en Egypte est aussi important. Pendant ce temps, le projet de judaïsation se poursuit, les souffrances des détenus s’accentuent, un grand nombre d’entre eux ont entamé une grève de la faim , dont khodor Adnane qui est en grève de la faim depuis plus de 60 jours, et il risque la mort. Où est la ligue arabe? Si Adnane était Israélien, la réaction aurait été différente. Les gouvernements et les régimes arabes se seraient impliqués pour garantir la santé de cet Israélien.
Les Israéliens sont inquiets et confus actuellement face aux développements dans la région. Les hauts responsables politiques et militaires se sont exprimés en ce sens.
Depuis quelques jours, s’est tenu le congrès d’Herzylia dans l’entité sioniste, au cours duquel les dirigeants sionistes ont exprimé leur angoisse existentielle. Ehud barack a dit que les défis politiques sont plus cruciaux que jamais. Barack considère que le danger est plus grand actuellement. Israël évoque actuellement l’angoisse existentielle à cause de la volonté politique, de la ténacité, et de la résistance dans la nation.
Après le retrait israélien unilatéral du Liban et de Gaza et après la guerre de Juillet 2006, il est devenu clair pour Netanyahu qu’Israël n’est plus cet Etat invincible. Même les amis d’Israël se posent des questions à cet égard. L’inquiétude hante l’esprit israélien, parce que les piliers de la force d’Israël ont été ébranlés: les aides américaines diminuent, les négociations soi-disant de paix sont presque annulées, les régimes ayant offert des services majeurs à Israël, comme celui de Hosni Moubarak ont disparu.
 L’Irak qui protégeait le front Est d’Israel est devenu aujourd’hui l’allié de l’Iran, selon Netanyahu. La guerre du Liban et de Gaza ont montré que les forces aérienne et terrestre sont incapables de gagner une guerre. Parmi les piliers de la force de l’ennemi figure la faiblesse de la nation. L’ennemi parle actuellement de facteurs de force dans cette nation. Meïr Dagan a dit que le Hezbollah a une force balistique plus forte que plus de 90% des pays du monde. Cette annonce suffit à elle seule pour dissuader l’ennemi de commettre une quelconque attaque. De grands défis menacent les Israéliens, mais  l’ennemi veut exploiter les dernières chances qui se présentent devant lui. Nous devons tous l’empêcher de profiter de cette occasion.
En Egypte, l’ennemi mise sur l’élection d’un nouveau président qui torpille la volonté populaire ou qui entraine le pays dans le chaos. Je m’adresse au peuple égyptien: dans chaque incident sécuritaire, cherchez les mains sionistes et américaines.
Il en est de même pour l'Irak aussi. En Syrie, la seule occasion qui se présente pour les Israéliens est la chute du régime d’Assad. En Israël, il y a une forte unanimité aujourd’hui à pivilégier la chute du régime de Bachar el Assad. Le seul espoir pour les Israeliens qui leur permettra de l'emporter sur la scène régionale est la chute du régime syrien.
N’est-il pas étrange que tous les pays du monde ainsi qu’Al Qaïda insistent sur la chute de ce régime? Pour nous, qui peut nier que le régime syrien résiste au projet américano-sioniste. Ce régime n’a pas abandonné la cause palestinienne à son sort. Ce régime a fait face au projet sioniste, a soutenu les mouvements de résistance. A ceux qui accusent la Syrie de ne pas avoir ouvert le front du Golan, je demande comment ont-ils combattu Israël de leur côté?
En Syrie, même le régime a exigé des réformes. Il a commencé à décréter des lois, sur les partis politiques, sur les médias, (...) il a annoncé une nouvelle constitution. Il a annulé la clause 8, (que le parti Baas n'est plus le parti dirigeant)  il a limité le mandat du président. Dans dix jours, il y aura un réferendum sur le constitution. Mais en parallèle, on insiste au recours aux armes. Pourquoi? Quel en est l’intérêt? Curieusement, les gouvernements arabes ne prônent que la solution politique avec Israël sans fixer de délai, négocient avec Israël depuis des dizaines d’années, mais refusent la solution politique avec la Syrie. Pourquoi refusez-vous le processus politique avec un régime arabe?
L’intérêt de la nation réside dans cette option. La résistance en Palestine et au Liban a été privée de toute arme, mais les Arabes annoncent explicitement qu’ils soutiennent militairement l’opposition en Syrie. Cette insistance de rejeter toute solution en Syrie nous pousse à nous poser des questions.
S’agissant du peuple bahreini, pourquoi ne le soutenez-vous pas? Lors de la guerre contre Gaza, les premiers manifestants de soutien avec Gaza fut le peuple bahreini, mais les autorités dans ce pays ont tiré des balles réelles  sur les manifestants. Si le peuple à Bahrein parvient à élire un gouvernement, celui-ci soutiendra certainement la cause palestinienne. Regardez comment on abandonne le peuple bahreini qui est tué jour et nuit.
La seule chance pour Israël est donc le chaos et la scission. Acceptons-nous de donner à Israël cette chance? Le développement nucléaire iranien préoccupe les Israéliens, bien qu’il soit pour des fins pacifiques. Pourquoi sont-ils préoccupés? Parce que les sionistes pensent aux prochaines 20 annés qu’adviendra-t-il de ce projet nucléaire en Iran?
Juste une chose à ajouter: y a-t-il un roi ou un président arabe qui fera le même pas que le Président Assad au niveau des réformes? Les Etats-Unis se moquent des réformes syriennes, parce qu’ils ne veulent pas de réformes.
Passons à la situation locale, il y a quelques jours, il y a eu la commémoration du martyre de Rafic Hariri. Avec le temps, cette occasion s’est transformé en un rendez-vous annuel pour prononcer des discours…
Tout appel au dialogue national sans condition préalable est le bienvenu et nous le soutenons. Dans tout dialogue, les participants se mettent d’accord sur les points du débat. Est ce que les forces du 14 mars ont appelé à un dialogue inconditionnel ou conditionnel? Nous sommes pour un dialogue inconditionnel. Nous attendons la réponse.
Concernant les attaques menées contre le Hezbollah ou contre la Syrie, j'aurais préféré que quelqu’un d'autre que Samir Geagea dénombre les massacres commis en Syrie. Carlos Eddé aurait mieux fait de les dénombrer. Vous (les forces du 14 mars, ndrl) avez mené une attaque virulente contre la Syrie. Sur quelle base? Ceci sert-il les intérêts des chrétiens au Liban. Les forces du 14 mars doivent avoir une méthodologie bien définie. Le 23 mars 2011, je rappelle les propos de Saad Hariri qui a publié un communiqué dénonçant les ingérences du Hezbollah dans les affaires du Bahrein. Qu’en est il aujourd’hui de vos ingérences en Syrie? Aujourd'hui, les forces du 14 mars soutiennent militairement, financièrement et politiquement l’opposition syrienne.
Les forces du 14 mars misent sur la chute du régime syrien. Vous qui parlez du “Liban d’abord”, vous qui parlez de neutralité même envers Israël, pourquoi n’êtes-vous pas neutre sur le dossier syrien?
Il y a deux hypothèses réalistes en Syrie et qui auront un impact sur le Liban:
1- Soit le régime syrien parviendra à franchir cette crise. Dans ce cas, comment allez-vous vous comporter?
2- Soit une guerre civile éclaterait en Syrie, au cas où il n’y a plus de régime ni de régime alternatif. Que préparez-vous pour le Liban dans ce cas? En ce qui me concerne, j'opte pour la première hypothèse.
Les Libanais n’ont pas autre choix que de s’assoir à la même table.
Au sujet de l’argent: nous avons dit clairement que nous recevons des aides de l’Iran. Certaines forces du 14 mars ont condamné nos propos. Mais vous, d’où cherchez-vous votre argent?
 Depuis le 14 mars 2005, les forces du 14 mars ont dépensé plus de 3 milliards de dollars pour les festivals, les rassemblements et les élections. D’où cherchez-vous cet argent. L’Iran n’a pas donné d’armes au Hezbollah parce qu’il est un parti politique libanais, mais parce qu’il est un mouvement de résistance. Mais vous n’êtes qu’un parti politique,  pourquoi recevez-vous tout cet argent?
Au sujet des armes: nous disons clairement que nous possédons des armes, que les quantités de nos armes ne cessent de croitre. Nous possédons des armes connues et des armes non annoncées pour surprendre les Israéliens. Venez dire aux gens la vérité, reconnaissez que vous avez des armements. Un dirigeant du 14 mars a dit que le Hezbollah parle de nos armes juste pour se justifier la possession d'armes. C’est un mensonge. Nous avons des armes pour lutter contre Israël. Nous préserverons nos armes pour défendre le Liban même si aucun parti libanais n'en possède.
Venons débattre du sujet de la stratégie défensive pour voir si vos armes sont efficaces et dissuasives.
Autre question: Etes-vous vraiment convaincus que le printemps arabe est né grâce à la revolution du Cèdre? Les revolutions ont éclaté contre des regimes qui étaient guidés par Condoleza Rice, par Clinton et Feltmann, qui vous ont commandés durant la guerre de 2006. Vous mêmes faisiez part du projet du nouveau Moyen-Orient qu'ils préconisaient; vous mêmes vous êtes rendus l'un après l'autre au chevt de Moubarak et faisiez des tournées dans son palais en compagnie d'Aboul Gheit. (ministre des affaires étrangeres égyptien déchu)
Si les guerres israéliennes contre le Liban et Gaza avaient réussi, si les Etats-Unis étaient parvenus à frapper la résistance irakienne, le printemps arabe aurait-il vu le jour?
Enfin, je dis aux forces du 14 mars: vous n’êtes pas en position d’imposer vosconditions. Vous en avez tant imposé lors de la guerre de 2006 et la guerre a pris fin sans que vos conditions ne soient prises en considération. Vous n’êtes pas aptes à donner des garanties sur la situation dans la région. Et quiconque est soucieux d'épargner la scission entre Sunnites et Chiites, doit faire taire ses députés et le langage confessionnel sur ses sites internet.
Nous sommes avec le dialogue, avec le règlement des problèmes gouvernementaux, nous soutenons le maintien du gouvernement, même si son rôle se limite à préserver la stabilité dans le pays. Ce serait déjà un grand exploit.
Concernant les explosions en Inde, en Thailande, et en Géorgie, nous n’avons aucune relation avec elles. Certes, le sang du martyr Imad Moughniyeh va continuer à les pourchasser. Ils savent bien que notre vengeance ne touchera pas de soldats ou des Israéliens ordinaires. Ceux qui sont visés se connaissent bien, et prennent des mesures sécuritaires très strictes. Tant que le sang coule dans nos veines, le jour de la vengeance de Moughniyeh viendra. Mais entre une vengeance proche mais inadéquate et une vengeance lointaine mais à la hauteur du sang du martyr nous préfèrons le deuxième choix.
Certains qui ont une vision pessimiste nous appelle à marchander et à négocier de peur que la situation ne s’assombrisse encore plus. Je vous assure que nous serons jamais éprouvés par une situation plus difficile que celle de 2006. Il y avait une décision arabo-internationale pour écraser le Hezbollah. Certaines forces du 14 mars nous ont proposé deux choix: soit Israël nous écrase, soit nous déposons nos armes, nous livrons les soldats enlevés, et nous acceptons la venue des forces internationalés tout au long dans tout le pays.
J'avais 15 ans lorsque j'a prononcé mon premier discours sur l’imam Hussein et Karbala, mais je vous dis que je n’ai jamais compris l’épopée de Karbala que les premiers jours de la guerre de 2006. Nous étions devant deux choix: la capitulation ou le fait d'être écrasé. A cet instant, je me suis rappelé de la position de l’Imam Hussein qui a refusé de capituler. C’est pour cette raison que nous avons des martyrs à l’instar de Sayed Abbas, de Hajj Imad et de cheikh Ragheb.
Nous resterons ici et nous allons faire perdre aux Israéliens toute chance de réaliser leurs intentions.

Source: Spécial notre site Manar
16-02-2012

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