28 février 2012

Afrique : La reconquête coloniale

 

Néocolonialisme.JPGLe discours occidental sur la « démocratie » et les « droits de l’homme » n’est qu’un habillage qui dissimule une stratégie impérialiste de domination de l’Afrique et du reste du monde.
En réalité, les dirigeants occidentaux n’ont que faire des vertus supposées de la démocratie dans les pays du Sud.
Ce qui les intéresse c'est le contrôle des ressources de la planète et l’occupation de positions géostratégiques.
Cette stratégie de domination s’appuie sur l’OTAN, l’armée des Etats-Unis et celle de quelques pays européens dont la France.
LA DEMOCRATIE PERVERTIE

C’est pour vendre cette stratégie à leur opinion publique, que les dirigeants des puissances occidentales ressortent leur discours sur les « droits de l’homme » et la « démocratie ».
C’est ce qui s’est passé en Libye. Mais pas plus qu’en Afghanistan ou ailleurs, l’OTAN n’apportera la « démocratie » à la Libye.
Même dans les pays occidentaux, la démocratie tend à être vidée de son contenu originel.
Partout, c’est la « démocratie de marché » qui domine. Des dirigeants élus se mettent au service des marchés financiers et des multinationales, en reniant les promesses faites à leurs concitoyens et en leur imposant toutes sortes de sacrifices.
Ce qui n’empêche pas les mêmes d’avoir l’arrogance de prétendre exporter la démocratie et protéger les droits de l’homme ailleurs sous l’appellation de « droit d’ingérence humanitaire ».
L'EXCEPTION PALESTINIENNE
Cependant, la doctrine du « droit d’ingérence humanitaire » n’est jamais appliquée à la Palestine occupée et à son peuple privé de ses droits les plus élémentaires, et soumis à une oppression meurtrière de la part de l’Etat d’Israël.
afrique
Cette « exception palestinienne » montre bien que le « droit d’ingérence humanitaire » est une stratégie réservée principalement à l’Afrique pour la recoloniser et mettre la main sur ses ressources.
LA RECOLONISATION
La colonisation de l’Afrique au 19ème siècle, menée dans le but de « civiliser » ses populations « sauvages », a engendré génocides, massacres, destruction de cultures autochtones, pillage éhonté des ressources et du patrimoine du continent.
Afrique noire.Travail forcé la construction du chemin de fer de Guinée par des sujets africains de l'AOF 1904.JPG
Infrastructures coloniales : Le travail forcé des « indigènes » [1]
Le « droit d’ingérence humanitaire » moderne vise les mêmes objectifs au nom, cette fois-ci, de la « protection des populations » contre leurs « dictateurs », leurs « tyrans »...
Il est clair que, si les Africains se taisent, le processus de reconquête de l’Afrique continuera.
Thabo Mbeki.JPGC’est ce qu’exprimait Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud, au moment des bombardements aériens de l’OTAN sur la Libye.
Appelant à des protestations de masse sur tout le continent, il déclarait : « L’Afrique doit se dresser contre l’Occident », car  « ce qui est arrivé en Libye peut très bien être un signe précurseur de ce qui peut arriver dans un autre pays ».
Plus récemment, Thabo Mbeki montrait que, depuis la fin de la guerre froide, les puissances occidentales avaient renforcé leur intervention en Afrique, y compris militaire, et que celle-ci n’avait d’autre but que d’assurer la protection de leurs intérêts au mépris du point de vue des Africains.
Comme elles l’ont fait en Libye, ces puissances tendent à s’ingérer dans les situations de conflit interne - qu’elles contribuent aussi à fomenter – au nom du soi-disant « droit de protéger » les populations qu’elles interprètent librement pour servir leurs ambitions.
Thabo Mbeki dénonçait également le rôle des grands médias mondialisés chargés de diaboliser ceux que l’Occident considère comme leurs ennemis.
Enfin, il regrettait que « la désunion et la faiblesse » du continent ne lui permette pas de garantir son droit à l’autodétermination et ouvre la porte à sa « re-colonisation ».
« Que feront-nous, nous Africains, quel que soit le continent de notre demeure, afin d’assurer que demain nous appartient ? », interrogeait-il.
 Fleuron%20B.png
Sources : Article de Demba Moussa Dembélé, économiste, chercheur. Interview de Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud, au Sunday Times.
JPD%20B.png

Aucun commentaire: