14 mai 2012

François Hollande et la question palestinienne: nouveau président, même politique

12 mai 2012
 
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Le changement, c’est pas maintenant!
 
Le nouveau président de la république va encore plus loin que son prédécesseur. Dans un article publié sur le site du CRIF, on apprend que François Hollande, lors d’une rencontre avec une “forte délégation” du Crif, a assuré “de son engagement de fermeté contre les actes antisémites et antisionistes”.

La première question qui devrait être débattue est la suivante : que signifient les mots “Sémite” et “Sioniste” ?

Pourquoi, M. Hollande, comme l’ensemble de la classe politique française et mondiale, utilise le mot “antisémite” pour qualifier le racisme envers les juifs ? C’est incorrect et trompeur. Selon la définition du Larousse, un sémite est une personne appartenant à un ensemble de peuples parlant ou ayant parlé dans l’Antiquité des langues sémitiques. Il ne s’agit donc pas du “peuple juif”. En effet, un polonais ou un américain, bien que juif, n’est pas et ne sera jamais un sémite.
 
En ce qui concerne la volonté du nouveau président de combattre les actes antisionnistes... Est ce que le sionisme est une religion Monsieur Hollande ? Non, absolument pas. Le sionisme est un courant idéologique. Il s’agirait donc, en France, pays des droits de l’homme et des libertés individuelles, d’interdire au peuple d’exprimer son mépris pour le sionisme ? Au nom de quoi ?

Critiquer l’état d’israel et sa politique entre dans le cadre de la libre expression. Même si cela est devenu quasiment impossible dans notre pays à cause des lois mémorielles et d’une sacrée dose de mauvaise foi et de mensonges à répétition.

S’agirait-il de faire un pas de plus dans le mensonge et la tromperie ? Ce qui, avant le 5 mai, consistait à inculper chaque personne osant critiquer l’état d’israël d’être antisémite, consisterait désormais, de faire également de l’antisionisme un crime passible de poursuites judiciaires ? S’agirait-il d’un ultime coup d’épée pour museler les dissidents de la pensée commune qui, au fil du temps, ont appris à se défendre et à éviter les inculpations d’antisémitisme ?
Les images de la Place de la Bastille, pleine de monde, célébrant l’avènement du Parti socialiste au pouvoir, ont dérangé un grand nombre de personnes. Parce que des drapeaux “maghrébins” (Algériens, Marocains et Tunisiens) flottaient pour célébrer le nouveau président de la République française. Ce raisonnement est aussi choquant que stupide. Tous ces drapeaux flottant au même endroit, au même moment et pour une même “cause” étaient un symbole d’unité et de fraternité qu’apparemment beaucoup n’ont pas su percevoir. Sans doute à cause d’oeillères inconscientes imposées insidieusement par une propagande médiatique massive et continuelle.
 
Ce qui m’a choqué devant ces images de la Bastille en liesse, c’est de voir ces mêmes drapeaux, ainsi que de voir le drapeau Palestinien, mais pour une toute autre raison : voir tout ce monde fêter l’arrivée au pouvoir d’un homme tel que M.Hollande, qui est en plusieurs points identique à Nicolas Sarkozy, et notamment sur la question Palestinienne.
 
Comment est ce que les français peuvent penser un seul instant qu’il sera un bienfait pour la Palestine ? Ne sont-ils pas au courant de ses nombreuses déclarations pro-israélienne ? Ne l’ont-ils pas vu aller, comme une grande majorité de la classe politique française, prêter allégeance au diner du Crif en février dernier (le CRIF est un lobby sioniste ayant pour but principal la défense d’israël et de ses intérêts) ? Ne se demandent ils pas pourquoi les diners du CRIF sont devenus un passage obligatoire aux élus de la république ? Ne remarquent-ils pas que M.Hollande utilise les mêmes mots que son prédécesseur pour qualifier la Résistance de Terrorisme, et ainsi, en un tour de mots, légitimer les atrocités quotidiennes infligées aux palestiniens ?

Dans l’article auquel je fais référence un peu plus haut, nous apprenons également que François Hollande a déclaré lors de sa rencontre avec le CRIF, que si Israël est l’objet de tant de critiques c’est qu’il constitue une grande démocratie. Ces mots semblent tout droit sortis de la bouche de Bernard Henri Levy (que je n’ai plus besoin de présenter tant sa réputation de faussaire et d’agent israélien est connue). En effet, en faisant quelques recherches supplémentaires, on peut apprendre que ces deux hommes, Hollande et Levy, ont déjeuné ensemble peu de temps avant cette rencontre.

Les français n’ont pas remarqué tout cela. Très souvent parce que les médias complaisants traitaient ces informations de manière trop peu approfondie. Les discours de Monsieur Hollande lui ont valu à plusieurs reprises d’être qualifié par la droite et l’extrême droite de “candidat des musulmans”. Ce qui bien entendu est faux ! Mais qui a suffit, par une habileté médiatique déjà prouvée, à laisser penser aux musulmans de France et aux français sensibles à la question, que M.Hollande serait différent de son prédécesseur sur la question palestinienne.

L’histoire ne change pas. Le cirque des élections auquel les sujets sont invités à participer en votant, renforce l’illusion de la démocratie et permet de conserver un système corrompu et élitiste qui ne sert bien évidemment pas le peuple.
 
 
Photo: http://www.ism-france.org
 
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