26 janvier 2009

Assad à manar TV


Assad à al-Manar :

personne dans la région n'aime Israël, ni n'a peur de lui

Leila Mazboudi

26/01/2009

Lors d'une interview accordée exclusivement à la chaîne d'al-Manar, le président syrien Bachar el-Assad a assuré qu'Israël a perdu dans sa dernière guerre contre la bande de Gaza, car non seulement personne n'aime Israël, mais plus personne n'a peur de lui. Selon lui, ce qui s'est pass" à Gaza est une petite victoire, qui s'ajoutent aux autres petites victoirs, qui vont amener jusqu'au triomphe final.



Al-Manar: Comment lisez-vous le fait que la Syrie se trouve pour la seconde fois dans l'axe des vainqueurs, et comment lisez-vous la victoire de Gaza,

LA SYRIE SE TROUVE DANS UNE MEME CONTINUITE DEPUIS 4 DECENNIES


Assad: La position syrienne n'est pas liée à deux étapes, celle de la guerre 2006 et celle de Gaza, elle se trouve depuis quatre décennies sur la même lignée, les victoires réalisées également se trouvent dans une continuité depuis l'invasion de Beyrouth, en passsant par la banlieue-sud et le Liban sud, et en terminant par Gaza. Ma lecture de la victoire à Gaza, je l'ai présentée lors du sommet de Doha, en relevant les changements qui ont eu lieu dans les quatre générations qui se sont succédées, depuis le début du conflit arabo-israélien, lorsque des massacres ont été perpétrés pour faire fuit les gens, et qui sont incomparables par rapport à ceux perpétrés actuellemment, grâce aux armements de plus en plus sophistiqués.

Dès lors, l'espoir était contracté sur les armées arabes pour libérer la terre, et sur les organisations internationales pour restituer les droits, et sur le Droit international pour ne pas permettre les violations. A la lumière de ce qui s'est passé à Gaza et avant au Liban, il s'est avéré premièrement qu'on ne peut que compter sur nos propores moyens. Sauf ceux qui concernés peuvent résoudre leurs problèmes. Secondo, c'est la persévérance qui est nécessaire, ainsi que l'obstination à défendre nos droits. C'est en résumé ce qui s'est passé à Gaza.


Al-Manar: c'est peut-être cela qui a poussé certains à dire que la victoire de Juillet était claire, alors que celle de Gaza ne peut être qualifiée d'ainsi. Quel est le critère dans ce cas? Vous en avez cité un ensemble de normes importantes, dont l'attachement peut constituer une certaine victoire.

PERSONNE N'AIME ISRAEL ET PERSONNE N'A PEUR DE LUI


Assad: le premier critère se rapporte aux objectifs mis au point par l'ennemi. Si la destruction des maisons en a été un dans la guerre contre le Liban ou contre la Bande de Gaza, l'ennemi aurait été vainqueur, en détruisant les maisons.
Si le but était de tuer des civils, là aussi il aurait remporté la guerre. Mais si le critère est d'éradiquer la résistance, et de frapper le concept de la résistance, et celui de la persévérance, ou d'éliminer la résistance de point de vue structurelle, dans ce cas, il a perdu
Israël s'est fondé sur l'idée qui dit: (il ne m'importe pas qu'on m'aime, il faut qu'on ne craigne) or aujourd'hui cette idée même a essuyé un échec. Maintenant personne n'aime Israël, et personne n'a peur de lui.

Selon ces normes là, nous pouvons juger s'il y a une victoire ou pas.


Al-Manar: vous avez lié dans votre allocution prononcée au sommet de Doha entre le destin de Gaza et celui de la nation. Pourquoi?


Assad: Parce que la question est liée à la voie qu'il faut suivre. Gaza a persévéré jusqu'à la fin. Si Gaza s'était éffondré, toute l'idée de la résistance aurait pris un coup dans lemonde arabe.
Il y a maintenant une renaissance arabe chez les gens, et je ne parle pas au niveau officiel arabe, mais au niveau populaire. Dans les années 90, on croyait que le temps de la résistance était révolu, et qu'il fallait se plier.

Avec le début de l'Intifada en l'an 2000, les concepts ont commencé à changer. Il fallait donc faire quelque chose pour empêcher ceci, ça n'a pas marché.S'ils y étaient parvenus au Liban, ou à Gaza, tout le concept de la résistance se serait effondré.


Al-Manar: au niveau personnel, est-ce que vous ressentez de la fierté à l'égard des réalisations de la résistance, les choix faits par la Syrie se sont avérés justes?

Assad: c'est évident. Je rencontre des dirigeants étrangers qui analysent de la sorte; certains sont américains, d'autres occupaient des fonctions officielles aux Etats unis et étaient célèbres pour leurs positions pro-israéliennes, d'aucuns sont des politologues sans occuper pour autant des fonctions au sein de leur état. Tous analysent de la même façon. Il est donc normal que nous faisions de même, avec quelque additif, dont le sentiment de fierté. C'est évident.

Al-Manar: Pensez-vous que la situation stratégique des forces de la résistance de l'insoumission est meilleure maintenant, comment l'exploiter?

LES PETITES VICTOIRES SONT LES MARCHES D'UNE ECHELLE JUSQU'A LA VICTOIRE FINALE


Assad: Chaque conjoncture a abouti à une situation particulière: la guerre en 1982 a engendré la résistance dans son état actuel, elle a abouti à la libération. Les massacres de Jénine en 2002 ont provoqué la résistance en Palestine. La guerre de 2006 a également eu ses propres résultats. Et maintenant à Gaza c'est pareil. Chacune de ces situations a consacré la voie de la résistance (…) les victoires qui ont u lieu sont de petites victoires pour une grande victoire, et elles se poursuivront. Elles ne seront pas toutes militaires. Mais elles constituent toutes les marches d'une échelle jusqu'à ce qu'on arrive à la victoire finale.

al-Manar: La guerre peut être investie dans la politique. Ces exploits, comment les investir politiquement??

Assad: Tout ceci revient aux droits, auxquels il faut s'attacher. En ce qui nous concerne, nous sommes dans la phase de la paix. Nous avons essayé la guerre dans le passé, et on nous a dit que les négociations de paix vont nous restituer nos droits, ce qui n'a pas eu lieu.
Nous étions en négociations indirectes avec Israël durant les derniers mois, nous cherchions les voies de la paix, mais il n'y avait pas de sérieux de sa part.
Il s'est avéré qu'Israël ne comprend que le langage de la force. L'exploitation politique de la résistance et de ses victoires permet de rester attaché aux droits et à leur restitution.


SEUL LE STATU QUO EST EFFICACE AVEC ISRAEL


al-Manar: cette victoire peut elle être traduite en politique au niveau du conseil de sécurité, des relstions entre les différentes puissances internationales
Assad: En théorie, ça devrait l'être. Mais pratiquement, non. Et la raison en est Israël qui se désintéresse de toutes ces structures, du Conseil de sécurité des Nations Unies ou de sa Charte.
Il est indifférent à l'égard de la Ligue Arabe et de ses décisions, quelque soit leur nature.


Israël comprend le langage de la réalité exclusivement. Dès le début de son projet sioniste dans la région, il s'est attelé à imposer un statu quo aux Arabes. Raison est-il pour exploiter politiquement cette résistance, il faut adopter nous aussi la politique du statu quo à l'encontre d'Israël. C'est la seule exploitation possible. Mais le fait de vouloir dépendre des autres structures internationales et régionales ou autres ne réalisera rien. Avec Israël, seul le statu quo est efficace.


Al-Manar: est-ce que le sommet de Doha peut constituer un axe arabo-islamique alternatif, qui commence par Damas, passe par le Liban, la Palestine, le Liban, l'Iran et la Turquie? Il dispose en plus d'un soutien populaire. Cet axe là ne peut il pas constituer une partie de l'exploitation politique??

LE FAIT DE PARLER D'AXE SOUS-ENTEND LA DIVISION


Assad : Non, le mot axe sous entend qu'il y a un autre axe, et qu'ils sont dirigés l'un contre l'autre. Nous ne percevons pas le sujet de cet angle. Il y a une cause centrale, ou un ensemble de questions. Il y a des points de vue, des visions et des politiques d'état à l'égard de cette cause.
Concernant Gaza, ces états qui ont une vision commune se sont réunis à Doha, pour exprimer leur point de vue et prendre des décisions précises dans cette direction.
Il y a d'autres états qui sympathisent avec eux, et adoptent le même point de vue, mais n'ont pu venir pour différentes raisons; c'est pourquoi je n'appelle pas cela un axe. Ces états se sont entendus sur une vision, et ils ont agi dans ce sens.


Al-Manar: Les autres l'ont pourtant qualifié d'axe, un axe qui comprend d'abord la Syrie et l'Iran, puis le Qatar et le Turquie l'ont rejoint dans une certaine mesure.

Assad: Il a été qualifié ainsi de la part des autres parce qu'ils veulent placer le mot axe, à la place de celui de la Cause. La question est de savoir quelle est la nature de la cause et non celle de l'axe.
Il y a une question intitulée Gaza, nous devons nous positionner en faveur du peuple de Gaza et de sa résistance. Le fait de parler d'axe ramène à une division ou une dissenssion. C'est ce qu'ils veulent. Que ceux qui veulent agir en direction d'un axe veulent diviser le monde arabe. Nous savions que la position arabe n'est pas unifiée concernant le Liban, la Palestine et l'Irak. La division existe, dans les sommets arabes il y a des compromis, on opère des opérations esthétiques pour cette réalité, mais elle existe. C'est ce que sous-entend le mot axe.

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