Sommet de Doha contre réunion du Koweït:
14 contre 9; 230 contre 130 millions
Leila Mazboudi
16/01/2009
Difficile de ne pas faire la comparaison entre les deux réunions, pourtant, à l'origine elles ne sont pas conçues pour se rivaliser. La première, celle de Doha baptisée "Sommet extraordinaire de Gaza", car spécialement conçue pour Gaza, est par essence politique. La seconde, décidée depuis un an, est de nature complètement différente, vu qu'elle est économique; mais elle a été prise comme prétexte par certaines capitales arabes (le Caire et Riad) pour refuser la tenue d'une réunion consacrée à Gaza. Tentative vaine.
Pour le prince du Qatar Hamad Khalifa Ben Zayed, " c'est inadmissible de traiter de la guerre menée contre la Bande de Gaza en marge d'une réunion économique". C'est bien lui qui a insisté pour la tenue de cette réunion spéciale pour Gaza. Il lui a fallu beaucoup d'efforts et de volonté, lui et son Premier ministre. En fin de compte, il a eu gain de cause: 14 chefs d'états arabes ou leurs représentants étaient au rendez-vous, malgré des pressions monstres.
Durant les jours qui ont précédé, le quorum (15) a été déclaré atteint pas moins de cinq fois, puis fut bafoué. Même l'ex-président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré au premier ministre qatari faire l'objet de pression pour ne pas y participer, et aurait été menacé d'être "égorgé". Le président libanais a failli lui aussi céder. En fin de compte ce sont bien les représentants de 233 millions d'arabes dans 14 états qui ont participé: la Syrie, le Liban, le Soudan, la Mauritanie, l'Algérie, la Lybie, l'Irak, le Maroc (dont la présence du ministre des affaires étrangères a été une surprise, vu que ce pays avait refusé un sommet extraordinaire arabe) le Djibouti, la Somalie, les Comores, en plus du Yémen ( dont le président avait auparavant organisé à Sana' une manifestation monstre de plus d'un million et demi de participants, pour rendre hommage devant la foule à la résistance en général et au Hezbollah en particulier) et du Qatar. Le poids y est, du moins démographique, (principe essentiel de la démocratie). Contre ceux de 129 millions qui se sont abstenus.
A Doha, ces représentants étaient côte à côte avec les dirigeants de la Résistance palestinienne: Khaled Méchaal du Hamas (qui a réitéré haut et fort le refus de tout cessez-le-feu sans les conditions exigées par son mouvement: l'arrêt des hostilités, et le retrait des troupes israéliennes, la suspension définitive du blocus et l'ouverture du passage de Rafah), Ramadan Challah du Jihad islamique, et Ahmad Jibril du Front populaire etc.… En plus il y avait aussi côte à côte, l'Iran et la Turquie: états régionaux de poids, comptant plus de 130 millions d'habitants, et dont les massacres de Gaza ont scellé l'union : le discours des dirigeants des deux pays étaient très similaires, marqués par leurs mises en garde virulentes au régime sioniste. Chose plutôt nouvelle de la part d'Ankara, qui entretient des relations diplomatiques et commerciales avec Israël depuis des dizaines d'années.
Force est de constater aussi, des décisions de poids qui ont été prises durant ce sommet: la rupture des relations entre la Mauritanie et le Qatar d'un côté et l'entité sioniste de l'autre. Et la décision syrienne en accord avec la Turquie de suspendre sine die les négociations indirectes entamées avec Tel Aviv.
Le communiqué final a été aussi de poids : en plus des appels pour l'arrêt des hostilités contre Gaza, sans conditions préalables, la suspension de l'initiative arabe et toute forme de normalisation avec l'ennemi sioniste, et de réviser les relations diplomatiques et économiques avec lui, les participants se sont convenus pour imputer à Israël la responsabilité pénale des crimes qui ont été commis, les qualifiant de crimes de guerre et contre l'humanité, en plus de la responsabilité civile qui lui incombe de payer des indemnisations".
Et c'en n'est pas fini: en tête du communiqué final figurait: " Il est du droit de tous les peuple soumis à l'occupation de disposer de leur auto détermination et de résister à l'occupation selon les règles dictées par le droit international". Ce qui équivaut à un feu vert, pour la résistance palestinienne, et toutes les autres.
Avec le "sommet extraordinaire de Gaza" tenu à Doha, une nouvelle ère est née. L'histoire n'est désormais plus jamais comme avant.
14 contre 9; 230 contre 130 millions
Leila Mazboudi
16/01/2009
Difficile de ne pas faire la comparaison entre les deux réunions, pourtant, à l'origine elles ne sont pas conçues pour se rivaliser. La première, celle de Doha baptisée "Sommet extraordinaire de Gaza", car spécialement conçue pour Gaza, est par essence politique. La seconde, décidée depuis un an, est de nature complètement différente, vu qu'elle est économique; mais elle a été prise comme prétexte par certaines capitales arabes (le Caire et Riad) pour refuser la tenue d'une réunion consacrée à Gaza. Tentative vaine.
Pour le prince du Qatar Hamad Khalifa Ben Zayed, " c'est inadmissible de traiter de la guerre menée contre la Bande de Gaza en marge d'une réunion économique". C'est bien lui qui a insisté pour la tenue de cette réunion spéciale pour Gaza. Il lui a fallu beaucoup d'efforts et de volonté, lui et son Premier ministre. En fin de compte, il a eu gain de cause: 14 chefs d'états arabes ou leurs représentants étaient au rendez-vous, malgré des pressions monstres.
Durant les jours qui ont précédé, le quorum (15) a été déclaré atteint pas moins de cinq fois, puis fut bafoué. Même l'ex-président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré au premier ministre qatari faire l'objet de pression pour ne pas y participer, et aurait été menacé d'être "égorgé". Le président libanais a failli lui aussi céder. En fin de compte ce sont bien les représentants de 233 millions d'arabes dans 14 états qui ont participé: la Syrie, le Liban, le Soudan, la Mauritanie, l'Algérie, la Lybie, l'Irak, le Maroc (dont la présence du ministre des affaires étrangères a été une surprise, vu que ce pays avait refusé un sommet extraordinaire arabe) le Djibouti, la Somalie, les Comores, en plus du Yémen ( dont le président avait auparavant organisé à Sana' une manifestation monstre de plus d'un million et demi de participants, pour rendre hommage devant la foule à la résistance en général et au Hezbollah en particulier) et du Qatar. Le poids y est, du moins démographique, (principe essentiel de la démocratie). Contre ceux de 129 millions qui se sont abstenus.
A Doha, ces représentants étaient côte à côte avec les dirigeants de la Résistance palestinienne: Khaled Méchaal du Hamas (qui a réitéré haut et fort le refus de tout cessez-le-feu sans les conditions exigées par son mouvement: l'arrêt des hostilités, et le retrait des troupes israéliennes, la suspension définitive du blocus et l'ouverture du passage de Rafah), Ramadan Challah du Jihad islamique, et Ahmad Jibril du Front populaire etc.… En plus il y avait aussi côte à côte, l'Iran et la Turquie: états régionaux de poids, comptant plus de 130 millions d'habitants, et dont les massacres de Gaza ont scellé l'union : le discours des dirigeants des deux pays étaient très similaires, marqués par leurs mises en garde virulentes au régime sioniste. Chose plutôt nouvelle de la part d'Ankara, qui entretient des relations diplomatiques et commerciales avec Israël depuis des dizaines d'années.
Force est de constater aussi, des décisions de poids qui ont été prises durant ce sommet: la rupture des relations entre la Mauritanie et le Qatar d'un côté et l'entité sioniste de l'autre. Et la décision syrienne en accord avec la Turquie de suspendre sine die les négociations indirectes entamées avec Tel Aviv.
Le communiqué final a été aussi de poids : en plus des appels pour l'arrêt des hostilités contre Gaza, sans conditions préalables, la suspension de l'initiative arabe et toute forme de normalisation avec l'ennemi sioniste, et de réviser les relations diplomatiques et économiques avec lui, les participants se sont convenus pour imputer à Israël la responsabilité pénale des crimes qui ont été commis, les qualifiant de crimes de guerre et contre l'humanité, en plus de la responsabilité civile qui lui incombe de payer des indemnisations".
Et c'en n'est pas fini: en tête du communiqué final figurait: " Il est du droit de tous les peuple soumis à l'occupation de disposer de leur auto détermination et de résister à l'occupation selon les règles dictées par le droit international". Ce qui équivaut à un feu vert, pour la résistance palestinienne, et toutes les autres.
Avec le "sommet extraordinaire de Gaza" tenu à Doha, une nouvelle ère est née. L'histoire n'est désormais plus jamais comme avant.
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