Israël le surpuissant...
et une victoire bien peu probable
Alors que l’armée sioniste tente tant bien que mal de percer une résistance si pauvre mais si bien préparée, alors que d’heure en heure, elle ne fait qu’aller de guet-apens en guet- apens, les suspicions quand à une victoire israélienne se multiplient. Lundi, la revue britannique Jane's, spécialisée dans les questions de défense, affirme qu’une victoire d'Israël sur le Hamas "n'est pas possible" dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne est engagée depuis dix jours dans une vaste offensive militaire. "Une victoire militaire d'Israël sur le Hamas n'est pas possible. La situation sécuritaire dans le sud d'Israël et à Gaza ne va donc pas s'améliorer, même à long terme", a jugé un des rédacteurs de la revue. "Israël estime probablement qu'il a encore une semaine à dix jours pour achever ses opérations à Gaza, étant donné le temps qu'il a fallu pour que les pressions internationales aboutissent à un point tel qu'un engagement (diplomatique) est jugé nécessaire", ajoute l'expert, cité dans un communiqué de Jane's. De son côté, un autre analyste cité par l’AFP affirme que l’armée de l’agression est tombée en plein milieu d’une guérilla urbaine.Les tanks sont restés postés trois jours aux alentours des camps de réfugiés. Des patrouilles ont longuement sillonné les abords de Gaza-ville avant d'y pénétrer. A pas mesurés, l'armée israélienne s'est lancée dans la phase "guérilla urbaine" de son offensive terrestre. Une évolution des combats sur le champ de bataille de la bande de Gaza qui, selon des experts, était inévitable. Les premiers combats violents entre militaires israéliens et combattants du Hamas ont éclaté lundi soir dans la ville de Gaza, dans des zones à forte densité de population où les combattants islamistes étaient tapis. "C'est l'étape la plus difficile et la plus dangereuse de l'offensive: la prise de contrôle des zones à forte densité de population", écrit Alex Fishman, le correspondant militaire du quotidien Yédiot Aharonot.
Le pire, selon lui, serait un enlèvement d'un soldat israélien qui se rajouterait à celui de Gilad Shalit, capturé le 25 juin 2006 en bordure de la bande de Gaza. Le Hamas n'a d’ailleurs pas caché qu'il s'agissait de l'un de ses objectifs, comme l'a dit lundi Abou Obeida, porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, le bras armé du mouvement islamiste. "Nous vous avons préparé des milliers de braves combattants qui vous attendent à chaque coin de rue, et vous accueilleront avec du feu et du fer", avait-il averti.
Mark Heller, spécialiste des questions militaires à l'Université de Tel-Aviv, estime aussi que "rentrer dans une ville ou un camp de réfugiés n'est pas une décision que l'on prend à la légère". D'autant, ajoute-t-il, que "les responsables militaires ont encore tous en tête les combats dans plusieurs villages du Liban" durant la dernière guerre contre le Hezbollah à l'été 2006. "Mais pour capturer ou liquider des chefs militaires et des combattants du Hamas, il n'y a pas d'autre choix, ajoute-t-il. Dans les ruelles étroites, dans des entrepôts dissimulés sous les maisons, au milieu des civils, le Hamas a caché des armes, des stocks de roquettes. C'est là que l'armée doit aller si elle veut vraiment porter atteinte à la capacité militaire du Hamas."
Nahum Barnea, éditorialiste le plus écouté du pays et journaliste vedette du Yédiot, se dresse aussi contre "l'euphorie de ces derniers jours" en Israël. Selon lui, "il serait sage pour le gouvernement de ne pas prendre le risque de s'enliser" à Gaza. En tout cas, cette campagne terrestre, est visiblement un moyen de restaurer la dissuasion israélienne.
Mais voilà que va-t-il se passer en Israël si son opération échoue une fois de plus ? Toute cette opération se base sur la certitude que cette armée sur-militarisée gagnera. A-t-elle oubliée l’échec cuisant de l’été 2006 lorsque tous, dans le monde ont eu la surprise en voyant une résistance aux moyens bien réduits face à une machine de guerre sur-puissante qui avait là aussi le soutien de la communauté internationale ?
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