la bataille de Gaza a commencé

La bataille de Gaza a commencé :

les heures prochaines seront cruciales

Leila Mazboudi

15/01/2009

La bataille de Gaza-ville a commencé. Sur tous les fronts, particulièrement le front du sud-ouest, connu sous le nom de Tal el-Hawa. Où la bataille bat son plein, sans aucun répit.
Pourtant, ce sont bien des dizaines d'avions de combat, des vedettes maritimes et de pièces d'artillerie escortant 50 milles soldats israéliens armés jusqu'aux dents, qui affrontent les bras des centaines de combattants palestiniens, appuyés par des obus anti char ou anti blindés. Dans la nuit de mercredi à jeudi, 70 cibles dans 27 raids ont été frappées, selon l'armée d'occupation israélienne, notamment des sites de lancement de roquettes palestiniennes. En vain, 30 roquettes palestiniennes se sont abattues sur les colonies sionistes, ce jeudi. et 12 soldats ont été reconnus blessés

Malgré tout ce déséquilibre des forces flagrant, favorable à Israël, les combats se poursuivent. Les palestiniens ne bronchent pas et se cramponnent sur leurs positions. Tous les dirigeants des factions de résistance sont d'accord, et l'affirme haut et fort, refusant toute concession dans les pourparlers en Egypte, où des pressions sont exercées sur eux pour accepter un cessez-le feu sans leurs conditions: l'arrêt des hostilités et le retrait des troupes israéliennes, la suspension finale du blocus et l'ouverture du passage de Rafah.

Du coup, c'est la rage folle de l'entité sioniste, exacerbée par son impunité, qui ne connaît plus de limite. Impuissante devant les combattants, elle se venge contre les civils. Utilisant sans vergogne toutes sortes d'armes mêmes les plus prohibées (Bombes à phosphore, à l'uranium appauvri, des nouveaux armements GBU39) pour exterminer la population.
Le nombre des martyrs est de l'ordre de 1070, (dont 355 enfants et 100 femmes) et celui des blessés est au bord des 5000. (une femme et ses 3 enfants ont péri dans un raid à Beit Lahia)


C'est aussi la politique de la terre brûlée: tout ce qui bouge y passe: bâtiment de l'Onu (des entrepôts ont été brûlés, et 3 agents de l'UNRWA sont blessés), bureaux des médias arabes et internationaux ( deux cameramen ont été blessés lors d'un raid aérien israélien qui a frappé l'immeuble abritant leurs locaux, notamment, l'agence Reuters, les télévisions Fox, Sky ainsi que les chaînes Al-Arabiya et MBC). Serait-ce pour faire fuir tous les témoins de cette politique.
En plus des hôpitaux (un incendie s'est déclaré à l'hôpital al-Quds où il y a 500 patients provoqué par des obus d'artillerie).

Il faut dire que le temps presse, même si l'administration israélienne a déclaré avoir tout son temps, (pour camoufler peut-être un point faible qui pourrait lui porter grief dans la bataille). Une date limite est de plus en plus évoquée: l'accession du président américain élu Barak Obama à la Maison blanche, le 20 janvier prochain. Le feu vert américain du président sortant Georges Bush serait arrivé à terme.
Il faut dire aussi qu'avec le temps, les divergences entre les dirigeants israéliens commencent à faire surface, sur le scénario à suivre pour la fin de cette guerre, signe que cette fin ne devrait plus tarder. Plus que jamais, le temps n'est plus à l'avantage d'Israël.
Car, entre temps, au rythme des flots du sang palestinien, les critiques internationales contre l'entité sioniste s'accentuent et fusent de partout: même de la part d'instances qui n'ont jamais osé une telle "témérité" (!!) ":
Des députés de la Commission européenne dont certains ont accusé Israël de crimes de guerre, exigeant une position de la part de la Commission qui a fini par décréter une pause dans les relations israélo-européennes;
Des médias, américains entre autre (le New York Times qui parle aussi de crimes de guerre, la revue médicale réputée The Lancet qui accuse Israël de commettre des atrocités).
Même les allemands, un des peuples européens les plus pro israéliens, vu le harcèlement de culpabilisation qu'il subit depuis l'holocauste de la seconde guerre mondiale, s'est débarrassé de son sentiment, pour déclarer à 60% ne plus avoir d'obligation à l'égard d'Israël.
Et sans oublier le secrétaire général des nations Unies Ban ki-Mon qui s'est dit "scandalisé" après le bombardement des entrepôts de son organisation à Gaza, alors qu'il a entamé une tournée dans la région, entamée par l'entité sioniste.
Le ministre de la guerre israélien Ehud Barak avait scruté ce changement crucial dans l'opinion publique internationale. Il avait été grondé par le Premier ministre Ehud Olmert pour l'avoir déclaré.
La bataille de Gaza a commencé. Les frappes israéliennes doublent d'intensité. La résistance n'a pas capitulé. Les heures prochaines seront décisives.

Victoire à celui qui vaincra la mort

(manar)