06 janvier 2010

Ahmed Djoghlaf

« Le développement durable est soluble dans la vie moderne »

Ahmed Djoghlaf. Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique à l’ONU

« Le développement durable est soluble dans la vie moderne »

Les questions d’ordre environnemental sont aujourd’hui régulièrement mises au devant de la scène. Quelques jours avant le lancement de l’Année internationale de la biodiversité, Ahmed Djoghlaf nous livre ses appréciations quant à la conférence de Copenhague ou encore la situation écologique en Algérie et il nous explique que développement durable est « soluble » dans la vie moderne.



- La conférence pour le climat de Copenhague, qui s’est tenue du 12 au 18 décembre dernier, a été qualifiée d’échec. Partagez-vous cet avis ?

En fait, cela dépend de la définition que l’on donne à un échec. Pour nous, avoir 45 000 participants est une première dans l’histoire de la coopération multilatérale en général, et de celle des Nations unies en particulier. C’est simple, jamais une réunion, quelle que soit la nature du sujet, n’a réuni autant de monde. Cette conférence était prévue pour 10 000 participants. Il y avait 3000 journalistes, des centaines d’ONG et autres représentants de la société civile, en plus de quelque 100 000 manifestants. Mais ce qui prouve l’importance et aussi la réussite de cette conférence, est le fait qu’il y ait eu 135 chefs d’Etat venus uniquement pour cette conférence. A titre de comparaison, en 2007 et 2009, il y a eu des assemblées générales des Nations unies, puis des réunions sur les changements climatiques. Il y a eu respectivement 70 chefs d’Etat et 90 qui étaient d’abord venus pour l’assemblée générale et, de façon subsidiaire, pour la conférence sur le climat. Dès lors, l’on ne peut pas dire que Copenhague ait été un échec. Voir des chefs d’Etat discuter jusqu’à deux heures du matin sans interruption, travailler sur un accord, alors que d’habitude les textes sont préparés par leurs experts... Puis de les voir sortir de la salle de réunion avec des cernes sous les yeux, c’est du jamais vu. Cela veut dire que les questions écologiques sont devenues des préoccupations d’Etat, que c’est une affaire politique et non plus seulement une affaire technique et scientifique. Je ne peux que me réjouir, car je reste convaincu que l’environnement a des implications extraordinaires sur la paix et la sécurité mondiale. L’autre grand succès de Copenhague est la ferveur populaire engendrée. Il y a eu des manifestations monstres, pacifiques, et ce, pour pousser les gouvernements à adopter des mesures positives et ambitieuses. L’un des autres indicateurs qui démontre les enjeux de Copenhague est qu’il y a eu pas moins de 2000 lobbyistes du secteur économique, car des intérêts d’ordre économique extraordinaires étaient en jeu. On a tendance à considérer les Nations unies comme un talk-shop. Les gens viennent, font des discours et s’en vont. Mais si tant de lobbyistes étaient présents, cela montre que ce ne sont plus des paroles en l’air, ce sont des décisions qui ont un impact sur la sphère économique mondiale. Car l’économie de demain dépend de ce type de décisions. Tout cela réuni, je suis convaincu qu’il y aura « l’ère d’avant Copenhague » et « l’ère d’après Copenhague ».

- Mais l’accord qui a conclu cette conférence a déçu. L’on sait qu’il existe des intérêts inconciliables qui expliquent l’échec de ce sommet. Sur quoi les discussions ont-elles buté ?

Mais échec pour qui ? Vous savez, les Etats sont des « monstres ». Ils promeuvent leurs propres intérêts et comment les en blâmer ? Comment en vouloir au Etats-Unis ou à la Chine de se défendre ? Moi je les salue !

- D’ailleurs la chine, pourtant très grand émetteur de gaz à effet de serre, a été présentée comme le principal frein à l’adoption d’un cadre juridique contraignant. Est-ce vrai ?

La chine, c’est un milliard de personnes. La France, par exemple, compte 60 millions d’habitants. L’équité, lorsque l’on parle de consommation ou d’émission de gaz à effet de serre, est de compter par tête d’habitant. Ce n’est pas l’émission globale. Ce que consomme un milliard de personnes ne peut pas être égal à la consommation d’une petite famille de 60 millions. On ne peut donc décemment pas mettre tous les pays sur le même pied d’égalité et les soumettre au même calcul. Il n’y a pas de « one size fits all », une taille qui soit la même pour tout le monde. Il faut donc une approche qui prenne en considération les intérêts spécifiques et la situation spécifique de chaque nation. On ne peut pas demander à un continent comme la Chine d’avoir le même quota que le Luxembourg. Par ailleurs, afin d’expliquer les réticences de la Chine à revoir à la baisse ses émissions de gaz à effet de serre, il faut revenir à la convention de Rio et au Protocole de Kyoto. Jusqu’à présent, ce processus s’est tenu dans le cadre d’un traité juridique. Et tant que ce traité n’a pas été remplacé, les règles qui ont prévalu depuis sa signature sont toujours en vigueur. Dans toute cette hiérarchie, il n’y a aucune disposition qui oblige les pays en développement à prendre des engagements contraignants. Et la chine continue à être considérée comme telle. Alors pourquoi voulez-vous qu’à l’heure actuelle, dans cette architecture, la chine s’engage à freiner la cadence, d’autant plus que les autres pays, qui se sont engagés à donner l’exemple, ne l’ont pas fait et n’ont pas respecté leurs engagements ?

- L’on attendait aussi des efforts des Etats-Unis, le plus grand pollueur par habitant. L’on a beaucoup critiqué à ce sujet Barack Obama, attendu comme le « Messie sauveur ». Est-ce justifié ?

On fait un mauvais procès à Barack Obama. On oublie qu’il n’a pas les pleins pouvoirs. Je me souviens qu’en 1992, au sommet de Rio de Janeiro, Georges W. Bush avait tenu un discours qui avait fait scandale. Il avait prévenu que le mode de vie des Américains n’était pas négociable. Aujourd’hui, Barack Obama avoue que ce mode de consommation n’est plus possible et envisageable. Obama n’a pas fait grand-chose ? Mais il a annoncé des mesures il y a quelques mois, dont l’Administration Bush ne voulait pas entendre, particulièrement en termes de réduction d’émissions de gaz. Un an après son investiture, le président Obama est venu à Copenhague avec des propositions, avec des objectifs quantifiés. Et je pense que c’est un très grand pas en avant. Nous nous devons d’encourager cela. Il s’avère qu’il ne peut pas, tout puissant, tout président qu’il est, faire quoi que ce soit sans l’aval du Congrès, auquel il a d’ailleurs soumis une loi sur les énergies.

- Il faudra donc attendre l’année prochaine pour qu’un successeur au Protocole de Kyoto soit mis sur pied ?

Oui, mais c’est un mal pour un bien. Un accord contraignant n’a pas été adopté en décembre, mais il a été reporté, le temps que tout le monde prenne ses dispositions et soit d’accord avec ce qui y sera stipulé. Croyez-moi, c’est préférable que de s’être précipité à aboutir à un traité que personne ne respectera, comme c’est le cas pour le Protocole de Kyoto. Ce dernier a été signé, puis ratifié, mais plusieurs pays se sont désengagés par la suite. Pis, plusieurs pays n’ont pas mis en œuvre ce à quoi ils étaient convenus. Alors, oui, on revient au consensus. Peut-être que c’est laborieux. Peut-être que ça prend du temps, mais au moins, quand des mesures sont adoptées, elles sont censées être mises en œuvre. Je suis d’avis que la politique du petit pas est préférable. Et puis, ce sont des questions très complexes. Ce qui est en jeu n’est pas seulement une politique environnementale, c’est toute la structure et l’architecture de l’économie mondiale et cela prend du temps à être reformulé.

- D’ailleurs, ce procédé de consensus entre des Etats dont les intérêts divergent a été largement critiqué. Certains, comme le président Sarkozy ou son ministre Borloo, ont imputé l’échec de Copenhague à l’Onu, à son mode de fonctionnement. Qu’en pensez-vous ?

L’Onu, c’est les Etats. La France, Sarkozy en fait partie intégrante. S’ils accusent l’ONU, ils s’accusent eux-mêmes. Et s’il doit y avoir un changement, c’est aussi à eux de l’initier. Il n’y a pas de consensus, il y a des règlements intérieurs et n’importe qui peut demander un vote. Il s’avère que pour ces questions de vote, l’on peut adopter un accord avec seulement trois signataires. Par exemple, l’Union européenne veut une taxe carbone. Ils peuvent l’adopter, mais ils devront l’appliquer tous seuls. Mais ils doivent intégrer l’évidence qu’ils ne pourront jamais remédier au dérèglement climatique tout seuls. Il n’y a pas un pays, quel que soit sont PIB, qui puisse régler ces problèmes tout seul. Il leur faudra impérativement composer avec des pays comme la Chine, l’Inde, pour travailler de concert à arranger la situation. Maintenant, il est indéniable que l’ONU doit s’adapter au changement si elle ne veut pas se faire rattraper et dépasser par le cours de l’histoire. Nombre d’institutions ont péri parce qu’elles ne représentaient plus grand-chose. Le défi est de trouver sa nouvelle identité dans le cadre de ce nouvel ordre mondial.

- L’Union européenne envisage d’instaurer des taxes carbone pour les produits importés des pays réfractaires aux réductions des émissions de gaz à effet de serre. Est-ce la solution ?

Cela relève du commerce international. Il y a un arbitrage qui se fera au niveau de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et c’est à cette dernière de statuer si une taxe est légitime et légale. Toutefois, je suis de ceux qui pensent que le répressif et le dissuasif ne solutionnent rien. Tout est dans l’éducation et la sensibilisation. On peut pénaliser, adopter toutes les lois, les restrictions ou taxes que l’on veut. Cependant, tant que les gens ne sont pas convaincus, cela ne marchera pas. Et puis, de manière plus globale, en dehors des produits importés, il y a la taxe carbone sur le pétrole ou le charbon. Mais ce n’est pas une fin en soi. C’est un moyen de protéger un secteur. La question est pourquoi la taxe ? Qui va l’utiliser ? A quoi va servir cet argent ? Elle va pénaliser qui ? C’est un mécanisme au service d’une politique. On établit des taxes pour un objectif. Il faut d’abord savoir quel est cet objectif, ensuite nous pourrons savoir si c’est faisable et profitable.

- Les pays de l’OCDE se sont engagés à dégager des fonds afin d’aider les pays les plus vulnérables et ceux du Sud à faire face au réchauffement climatique. Dans l’immédiat, est-ce suffisant ?

Je suis convaincu que cette aide publique au développement se doit d’être un appui. « Aide-toi et Dieu t’aidera. » Ce n’est pas dans notre intérêt d’attendre et de nous reposer uniquement sur ces aides, de ne rien faire sans cette « aumône ». Il y a un effort à faire de la part de chaque individu, de chaque nation. Et il faut le faire, car c’est une question de survie. Cette aide, aussi généreuse soit-elle, ne peut pas remplacer l’effort national. On a intérêt à préserver notre environnement, à sauver nos ressources et à planter des arbres.

- Mais les pays pauvres ou en voie de développement estiment que c’est un luxe pour eux, d’autant plus que leur défi est d’assurer leur prospérité pour sortir leurs peuples de la pauvreté…

C’est une considération à courte vue. Nous, nous avançons que la priorité est l’emploi. Mais quel type d’emploi ? L’on se doit de créer de l’emploi durable, pas celui qui va disparaître demain parce qu’il n’y a pas d’entreprises, pas de marché. Il faut donc investir dans l’économie de demain et c’est cela le véritable défi. 96% des exportations de l’Afrique reposent sur ses ressources naturelles, que l’on exploite d’une manière effrénée. Nous sommes donc en train de couper l’arbre sur lequel nous sommes assis. Le malheur est que l’on ne donne pas à ces préoccupations la valeur qu’elles méritent. Et puis, on ne fait pas la relation entre la biodiversité et nos intérêts immédiats. Par exemple, plus l’environnement se détériore, plus la santé humaine se détériore. Il y a donc une relation de cause à effet entre l’être et son biotope. Il y a aussi cause à effet entre le développement économique et l’environnement. Les ressources naturelles vont s’épuiser un jour, il faut s’y préparer en bâtissant une économie verte. Et pour l’Algérie aussi. Le pétrole est une ressource non renouvelable, que l’on exploite sans penser au lendemain.

- D’ailleurs, où se situe l’Algérie dans tout cela ?

Chez nous, sur le plan législatif, nous sommes au diapason de ce qui se fait dans le monde. Mais dans les faits, hélas, nous en sommes loin. Il ne faut pas être expert pour dire cela, il suffit de se promener dans les rues ou sur les plages du pays pour voir la pollution, les poubelles, des cartons, des tonnes de plastique jetées à la mer et les sachets qui envahissent le paysage. Tout cela aussi est la déperdition des ressources, car cela affecte l’écosystème marin, tue le secteur de la pêche. Autre exemple : le gaspillage d’eau. On peut voir des canalisations qui coulent et personne ne fait rien pour remédier à cette situation. Cela s’ajoute à tous les gaspillages « ordinaires et domestiques ». Tout cela parce que les gens pensent que l’eau est une ressource inépuisable et éternelle. Mais les choses évoluent et l’on voit que la protection de l’environnement devient un enjeu central des politiques, mais aussi et surtout une préoccupation citoyenne.

- L’après-pétrole ?

Il est indéniable que notre véritable richesse est le gaz naturel qui, par définition, est un substitut moins pollueur. Pour nous et pour le marché mondial, l’avenir est le gaz naturel et non plus le pétrole. Donc s’il faut investir dans une énergie propre, c’est bien dans le gaz. Même si l’Algérie a été un précurseur dans le domaine gazier, nous n’avons pas valorisé cela. Ces torchères qu’on allume dans le Sud, en plus d’être un fort élément de pollution, c’est du gaspillage de gaz. Cela relève d’une politique environnementale. De même, le fait d’indexer le gaz sur le pétrole est une idée qui a fait son temps. A l’époque, le gaz était bradé, maintenant il ne l’est plus. De ce fait l’Algérie doit à tout prix défendre cette ressource et œuvrer à la création d’une Opep du gaz, au lieu de s’aligner ipso facto sur les positions des grands pays pétrolifères. Mais nous avons des schémas de pensée contraires au monde qui évolue et qui émerge. Les choses changent et il faut s’y adapter. Notre perception et notre méthode d’approche doivent également changer.

- Et en ce qui concerne la biodiversité ?

L’Algérie a l’une des couvertures végétales les plus basses au monde. Les arbres sont avant tout des microclimats, mais ce sont aussi des sources d’oxygène, ils absorbent le CO2, retiennent le sol, évitent l’érosion et créent la richesse. Vous savez, la déforestation contribue à 20% des émissions de CO2 planétaires. Plus de 13 millions d’hectares de forêts sont détruits chaque année. Arrêter ce massacre est la manière la plus efficace, la plus économique et la plus immédiate de limiter de 20% les émissions de CO2. Toutefois, arrêter ne veut pas dire ne pas couper, mais cela veut dire couper puis replanter, cela relève de « la gestion durable des forêts ». La Norvège et le Danemark en sont les pionniers.

- Mais ils en ont les moyens…

Pour planter un arbre, quel moyen et quelle technologie faut-il ? On peut créer des micro-entreprises et des pépinières pour les jeunes. Il ne faut pas de moyens, il faut de la volonté, il faut y croire, c’est tout ! Parfois, on a l’impression que tout se règle sur la base de l’argent, mais c’est faux. C’est une question de créativité, d’approche et de mentalité, c’est une question de leadership. Chacun de nous peut être un leader. On peut induire le changement à travers nos faits et gestes. C’est cela, le développement durable.

- On a l’impression que tout cela reste très abstrait pour nous, citoyens lambda. Comment faire en sorte que ce ne soit plus de la pure théorie ?

(Rire)… mais pas du tout, bien au contraire même ! Par exemple, aujourd’hui, il fait beau. Pourtant, les stores sont clos et la lampe est allumée. Nous aurions pu tout bonnement sortir, l’éteindre et cela fait des économies d’électricité ! Il faut développer la conviction que la ressource est précieuse et qu’il ne faut pas la gaspiller. Et ne pas aller dans cette société de consumérisme, « throw away society », car on ne peut plus croître en gaspillant la nature.

- Croissance et développement durable sont-ils compatibles ?

Evidemment ! La preuve ? A cause du mode d’économie qui tue la planète, les pays sont dans l’impasse. Mais c’est aussi une culture. Toutes les religions du monde développent le respect de la nature et de la création. L’Islam inculque le « tawazoune », le juste milieu, c’est cela le développement durable. L’humanité doit trouver le juste milieu, apprendre à satisfaire ses besoins sans compromettre les besoins des générations futures. Nous avons une obligation morale, économique et politique envers ces générations futures. Maintenant, nous léguons à nos enfants une planète en très mauvais état et c’est pratiquement le seuil de l’irréparable, le point de non-retour. Si cette génération n’arrive pas à stopper le massacre qu’elle a créé, si nous n’arrivons pas à préparer la génération de demain à avoir un comportement différent, nous courrons vers la faillite. Cela se joue aujourd’hui et c’est pour cela que l’ONU a décrété 2010 Année pour la protection de la biodiversité.

- Vous êtes le secrétaire exécutif de la Convention pour la biodiversité. Qu’est-il prévu ?

Dans le cadre de cette Année, de nombreuses manifestations citoyennes et intergouvernementales sont prévues. Nous avons conçu un certain nombre de matériaux, y compris des fiches techniques, qui seront prêts à la fin de l’année, dans les six langues de travail, sur chacun des thèmes de la biodiversité. Il y aura aussi des supports visuels et des vidéos. Un certain nombre de compagnies aériennes ont accepté de diffuser cette vidéo de 7 minutes au moment du décollage ou de l’atterrissage, et ce, sur tous leurs vols. Il y a même un programme, « La biodiversité et la communauté des affaires », pour impliquer le secteur économique dans la protection de l’environnement, pour que les opérateurs, mêmes privés, puissent intégrer que, pour eux, le marché de demain est le marché vert. Mais le plus beau reste la « vague verte », qui est une initiative permanente. C’est un programme d’éducation et de sensibilisation des enfants et de la jeunesse, pour les engager à construire leur avenir. Le 22 mai, journée mondiale de l’environnement, les élèves des établissements scolaires du monde entier vont planter des arbres au sein de leurs écoles. Pour nous, c’est préserver la planète en inculquant l’amour de la nature aux leaders de demain. Pour les festivités « officielles », nous lançons l’année internationale le 8 janvier à Curitiba, l’une des villes les plus vertes du monde, au Brésil, le pays le plus riche en matière de biodiversité. Ensuite, ce sera au tour de l’Allemagne, qui préside notre conférence des parties, de donner le coup d’envoi, le 11 janvier à Berlin, avec la chancelière Angela Merkel et d’autres chefs d’Etat. Puis les 21 et 22 janvier à Paris, au siège de l’Unesco, il y aura l’inauguration de l’exposition universelle sur la biodiversité. En sus, un grand concert de musique se tiendra, auquel les chefs de gouvernement participeront. D’ici quelques jours, le secrétaire général de l’Onu va nommer l’ambassadeur de cette Année, que nous avons recommandé. C’est quelqu’un qui jouit d’une renommée extraordinaire à travers le monde, qui dispose de nombre de moyens médiatiques et de communication et qui va être le porte-parole de l’Année internationale. Par ailleurs, nous avons aussi convoqué une session de l’assemblée générale, le 22 septembre 2010, durant laquelle tous les chefs d’Etat qui seront présents passeront une journée à discuter de la biodiversité et de sa protection, et ce, pour les engager à prendre des mesures et des engagements pour la vision 2050 de la biodiversité et l’objectif 2020, introduite en tant que priorité nationale, non seulement adoptée lors d’une conférence des parties, mais tous les pays (194) devront s’engager à les traduire dans leur politique nationale pour que cela ne soit pas juste des palabres. Puis nous clôturerons l’Année à Kanazawa, au Japon, en décembre 2010, où nous lancerons une nouvelle année, 2011, qui sera l’année internationale des forêts. En 2012, ce sera « rio+20 » : la communauté internationale fêtera les 20 ans de Rio, il y aura une très grande conférence dans cette ville. D’ailleurs, nous avons une proposition pour promouvoir un programme de travail conjoint entre les trois conventions de rio, dont les objectifs s’appuient mutuellement et sont complémentaires : « changements climatiques, biodiversité et désertification ».

Biographie

Ahmed Djoghlaf est secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique (CDB) depuis 2005. Il dispose d’une large expertise en matière d’environnement, de biodiversité et d’organisations multilatérales. Il a été directeur de la division du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) au sein du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) à Nairobi, au Kenya. Il a également été assistant au directeur exécutif du PNUE. Il a exercé auparavant diverses fonctions, notamment celle de chargé principal par intérim des questions intergouvernementales et modalités de coopération au secrétariat de la CDB, où il était en charge des réunions telles que la première et la seconde conférence des parties. M. Djoghlaf avait, par ailleurs, occupé différents postes de haut niveau au sein du gouvernement algérien. Il est titulaire d’un doctorat de l’université de Nancy ainsi que de nombreuses qualifications académiques, notamment un mastère en « gouvernement et politiques » de l’université St John’s, New York, Etats-Unis.

Par Ghania Lassal

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