03 octobre 2010

« Yes, we can ! » : Blackwater empoche de nouveaux contrats avec le Département d’Etat

dimanche 3 octobre 2010
D. Parvaz - Al Jazeera



Cette entreprise de sécurité privée à présent connue sous le nom de « Xe » vient d’obtenir une première tranche d’un nouveau contrat de 10 milliards de dollars avec le Département d’Etat américain, malgré ses crimes répétés. 
 
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Blackwater, ramassis de psychopathes violents et de criminels endurcis, joue le rôle d’exécuteur des basses besognes de l’occupant américain en Irak
 
Malgré la promesse faite durant la campagne présidentielle par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton de ne plus attribuer de contrats militaires à Blackwater - la notoire entreprise de sécurité rebaptisée « Xe » - le département d’Etat américain a récemment octroyé à cette entreprise un nouveau contrat très juteux.
Blackwater a été rebaptisé « Xe », après une série de poursuites judiciaires contre l’entreprise, aux États-Unis et en Irak.
Selon les informations de Wired.com, bien que ni Xe ni Blackwater ne figurent sur la liste des huit entreprises engagées dans le Worldwide Protective Services contract (un groupe de contrats combinés en un seul), l’une des filiales de la société, International Development Solutions LLC (IDS) fait partie de la liste.
Au total, le contrat pour les huit sociétés est d’une valeur de 10 milliards de dollars.
« Quand je serai présidente, je vais demander à l’état-major interarmées leur aide pour réduire la dépendance des armées par rapports aux entrepreneurs militaires privés dans le but de finir un jour par interdire ce type d’entreprises », avait déclaré Hillary Clinton lors de sa campagne présidentielle en 2008.
En effet, Clinton était la seule « co-sponsor » au Sénat des États-Unis pour la loi Stop Outsourcing Security Act, introduite en 2007.
Elle a exploité la question pour se différencier de son principal rival pour l’investiture démocrate, Barack Obama, qui avait déclaré que s’il était élu président, il n’excluait pas de continuer à utiliser les services de sous-traitants militaires.
Mais le reporter Spencer Ackerman, qui a rédigé un artiole sur la question pour Wired.com’s Danger Room, estime que Clinton a pris cette posture uniquement « en vue de susciter un certain intérêt » pendant sa campagne et que « il était clair qu’elle ne croyait rien de ce qu’elle disait ».
Bien que travaillant pour l’administration Obama, où le président lui-même n’a jamais exclu l’usage des sous-traitants, Ackerman déclare que Clinton a tout de même un certain choix.
« Elle peut cesser d’utiliser tout entrepreneur en particulier si elle le décidait, » explique Ackerman.

Une société bien mystérieuse

On ne sait pas ce que l’IDS devra faire pour remplir son contrat ni ce que représente financièrement sa part.
Un attaché de presse du Département d’Etat a répondu à l’appel d’Al Jazeera, mais il a été incapable de dire quels services IDS fourniraient, ni pourquoi, malgré la sale réputation de Blackwater (qui l’obligea à changer de nom en 2009) cette société pouvait encore disposer d’un tel contrat.
Elle a toutefois lu une déclaration préparée [pour la presse], indiquant que, bien que le département d’État était conscient des liens d’IDS avec Blackwater, ce fait n’empêchait d’accepter l’offre d’IDS.
"« Le contrat a été soumis à la concurrence conformément à la réglementation fédérale (FAR) », dit le communiqué.
« Le FAR permet à toute entreprise qui n’est pas été radié ou suspendue de soumettre une proposition en réponse à un appel d’offres fondé sur une concurrence libre et ouverte. »
Blackwater US Training Center (anciennement connu sous le nom de Blackwater Lodge et Training Center) fait partie de l’IDS. Nos appels à ce Training Center aux États-Unis sont restés sans réponse.
Ackerman, qui écrit sur Wired.com, a dit ne pas voir une raison claire permettant d’expliquer pourquoi IDS a été choisi parmi les 12 fournisseurs en lice pour le contrat. En fait, il dit avoir été incapable de trouver une trace écrite de la société.
« Je n’ai pas encore réussi à trouver une seule personne ayant entendu parler de cette société », dit-il.
« Cette société semble sortie de nulle part. »
Essayer de garder la trace des nombreuses filiales de Blackwater semble être une tâche difficile, ce qui est délibéré, et comme le nom International Development Solutions contient une combinaison de noms communs, cela rend difficile une recherche efficace[par moteurs de recherche].
Lors d’une audition devant le Congrès des États-Unis en Février, l’utilisation de ces sociétés-écran, qui peuvent facilement dissimuler une société mère aux yeux du public, a été fortement critiquée par le sénateur Carl Levin, président du Armed Services Committee.

Accusations de meurtres

Les sous-traitants militaires ont de nombreux et sombres délits à leur actif.
Deux anciens employés de Blackwater sont actuellement en procès aux Etats-Unis pour des accusations de meurtre de civils afghans et pour avoir conserver des restes humains comme trophées. Les accusations font suite à un incident qui s’est passé à Kaboul en 2009.
En 2008, cinq gardes de Blackwater ont été inculpés dans la mort de 17 civils irakiens, qui ont été abattus dans le parc d’al-Nisoor Bagdad en 2007. Ces accusations ont finalement été rejetées [ ?].
Un autre employé de Triple Canopy - un autre entrepreneur inclus dans le nouveau contrat de services de protection dans le monde - a été accusé d’avoir tué au moins un Irakien après avoir tiré sur un véhicule civil pour « le sport ».
En août, Blackwater a accepté de verser 42 millions de dollars d’amendes pour avoir violé les lois sur l’exportation d’armes.

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Traductions : Info-Palestine.net

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