par Gilles Munier
    
http://www.unhcr.org/refworld/docid/4e3b9d8d2.html
(2) Rumeur reprise par Debka, site d’information et de désinformation israélien proche du Mossad
(3) Abdel Fatah Younis Assassinated By Rebels: Rebel Officer
http://www.huffingtonpost.com/2011/07/29/abdel-fatah-younis-assass_0_n_913634.html
(4) Daily Mail – 19/3/11
(5) Washington Post - 26/3/96
 								         Depuis l’assassinat du général Abdel Fatah Younès et deux de ses aides (deux colonels), le 28 juillet dernier, la suspicion règne au sein du     Conseil national de transition (CNT) et entre les  différents groupes rebelles. Les premiers visés sont les proches du  général, soupçonnés par certains de faire partie d’une     « cinquième colonne kadhafiste ». Les rumeurs les plus folles circulent à ce sujet dans Benghazi. «Younès était un agent double », entend-on, « il     sabotait les efforts des rebelles ». D'autres affirment, au  contraire, que le général a été assassiné par des agents kadhafistes  infiltrés. D’autres encore disent que le meurtre est     l’oeuvre d’« islamistes » se vengeant de tortures infligées lorsqu’il était ministre de l’Intérieur à Tripoli (1).   
     Des instructeurs de l’OTAN enlevés ?   
        Les circonstances de la mort de Younès demeurent mystérieuses. Il aurait été arrêté dans son quartier général à Brega pour     « interrogatoire », puis abattu et peut-être torturé au  cours de son transfert à Benghazi. Son corps et ceux de ses assistants  ont  été trouvés, en partie brûlés, dans la     banlieue de Benghazi. Les déclarations contradictoires de Mustapha  Abdeljelil ont accentué le malaise, d’autant qu’une méchante rumeur  accuse ce dernier d’être le véritable commanditaire du     meurtre. Le charisme du général lui faisait de l’ombre… dans la  perspective de négociations avec le gouvernement libyen, le président du  CNT se verrait diriger la Libye avec… Seif al-Islam     Kadhafi (2) ! Pour calmer le jeu et de peur d’être la  prochaine victime des tueurs, Abdeljalil a promis une enquête, mais la  lenteur et le manque d'informations sur ses progrès     exaspèrent la puissante tribu Al-Obeidi (400 000 personnes, majoritairement en Cyrénaïque) dont faisait partie le général. Ses membres demandent que justice soit faite – à     Benghazi ou devant une cour internationale - ou jurent de  venger sa mort eux-même. A titre d’avertissement, ils ont mitraillé  l’immeuble où Abdeljalil avait tenu sa conférence de presse et     auraient enlevé 15 instructeurs de l’OTAN, parmi lesquels des Français. Lors des obsèques d’Abdel Fateh Younès, un de ses fils, a crié à     l’assistance médusée : « Nous voulons le retour de Mouammar. Nous voulons le retour du drapeau vert », en référence au drapeau de la Jamahiriya (3).   
     Des djihadistes dissidents   
        La Coalition du 17 février, regroupement de courants ayant participé au soulèvement de Benghazi, exige la démission ou le limogeage de trois     membres du Conseil national de transition (CNT). Il s’agit de Ali al-Essaoui, responsable des relations internationales - reçu à plusieurs reprises à l’Elysée par Nicolas Sarkozy     avec BHL - qui a paraphé une demande d’arrestation du général  Younès, de Jalal al-Digheily, chargé de la Défense, et de Faouzi  Aboukatif, son adjoint. Ils seraient, tous les deux, en fuite.     En conséquence, des membres de la Coalition du 17 février réclament des explications sur les charges pesant sur le général Younès et la démission d’Al-Digheily.   
        L’annonce qu’Abdel Fatah Younès aurait été assassiné par la Katiba Youcef Shaker - ou al- Nida'a -  une unité spéciale de la     Brigade Obeida Ibn Jarrah (4), formée de djihadistes du Groupe islamique libyen de combat ou de la branche locale d’Al-Qaïda, confirme ce que radio Tripoli avait révélé     dès la fin juillet, mais ne lève pas le voile sur les véritables commanditaires du meurtre. Selon le Financial Times (31/7/11),  parallèlement à l’opération visant le général, deux     prisons de Benghazi ont été attaquées et plusieurs djihadistes  dissidents libérés. La principale force de sécurité rebelle, la Brigade  des martyrs du 17 février, composée elle aussi  de     djihadistes du Groupe islamique libyen de combat,  mène l’enquête…   
     Climat de méfiance et paranoïa   
        Abdel Fatah Younès a été remplacé par un membre de sa tribu : le général Mahmoud Sulayman al-Obeidi, ancien     commandant de la garnison de Tobrouk de l'armée libyenne. Mais, le « général » Khalifa Hifter, présenté en mars dernier par le quotidien britannique Daily Mail comme     une des « deux étoiles militaires de la révolution » (4), attend son heure. Ce militaire manipulé par la CIA, qui a dirigé une organisation du type «contra»     appelée « Armée Nationale Libyenne» (5), estime que le poste lui revenait de droit. Ennemi déclaré de Younès, il n’est peut-être pas totalement étranger à son meurtre.   
        Pour la Fondation Jamestown, le climat de méfiance qui s’est instauré à Benghazi, la paranoïa, les querelles intestines et les purges à venir,     pourraient conduire à l’effondrement du mouvement rebelle. L’interview accordée par Seif al-Islam Kadhafi au New York Times (3/8/11) va accentuer les divisions à Benghazi. Il a déclaré     s’être entendu avec Ali al-Salabi qu’il présente comme le « vrai chef » des rebelles et le « guide spirituel » des djihadistes libyens pour former une     alliance qui débarrasserait la Libye des libéraux et des pro-occidentaux ! Tout un programme…   
(1) Hunt for the "Fifth Column" Could be the Beginning of the End     for Libya's Rebels (Jamestown Foundation – 4/8/11)   http://www.unhcr.org/refworld/docid/4e3b9d8d2.html
(2) Rumeur reprise par Debka, site d’information et de désinformation israélien proche du Mossad
(3) Abdel Fatah Younis Assassinated By Rebels: Rebel Officer
http://www.huffingtonpost.com/2011/07/29/abdel-fatah-younis-assass_0_n_913634.html
(4) Daily Mail – 19/3/11
(5) Washington Post - 26/3/96
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