Libye : Sarkozy sur le point de capituler
         Par Mohamed Touati (revue de presse : L’Expression - Algérie – 6/8/11)*
    
        * http://www.lexpressiondz.com/internationale/136848-sarkozy-sur-le-point-de-capituler.html
    
         Par Gilles Munier   
     Paris, qui a piloté  l'opération militaire menée sous la bannière de l'Otan et qui ne jurait  que par le départ d'El Gueddafi, a fini par reconnaître     qu'il a sous-estimé la résistance que lui a opposé le colonel  libyen.
        La position défendue par l'Algérie  pour une sortie de crise dans le conflit libyen semble désormais  incontournable. Un probable ballet diplomatique     pourrait se jouer, à cet effet, à Alger. La diplomatie algérienne  n'a pas cessé d'appeler à appuyer les différentes initiatives et efforts  pour une «solution pacifique de la crise libyenne»     et, pour ce faire, appliquer la «feuille de route de l'Union africaine (UA)».  Un appel qui a trouvé un large écho et qui semble avoir résonné  favorablement du côté de l'Elysée. La France,     qui ne veut pas reconnaître qu'elle a mis les pieds dans des sables  mouvants en intervenant militairement en Libye, a toutefois pris acte  que la résistance farouche que lui a promise le guide de la Jamahiriya  n'est pas un vain mot comme elle ne relève pas non plus de la  fanfaronnade et de la simple gesticulation. Tripoli s'est-elle     érigée en citadelle imprenable? En tous les cas, l'exhibition de  muscles ne l'a pas fait plier et a montré ses limites. Les canonnades et  les bombardements n'ont pas eu raison de la capitale     libyenne. Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères,  le reconnaît à demi-mot. «On ne peut pas parler d'enlisement. Ça  fait cinq mois que nous intervenons, personne n'a jamais     parlé de guerre éclair... Sans doute avons-nous sous-estimé la  résistance des forces d'El Gueddafi, mais il n'y a pas enlisement», a déclaré, jeudi, le chef de la diplomatie française sur la     chaîne de télévision publique France 2. La France en a  plein les bottes du bourbier libyen. Quand bien même n'ose-t-elle pas le  reconnaître, elle ne verrait pas d'un mauvais oeil une     issue politique à ce conflit. Ce qui lui réserverait une porte de  sortie honorable. «Nous travaillons aussi à chercher une solution  politique parce qu'il est évident que la solution ne sera     pas en définitive militaire. Il faut simplement, et c'est pour nous  la ligne rouge, qu'El Gueddafi comprenne qu'il n'a plus vocation à  exercer le pouvoir en Libye», a ajouté Alain Juppé. La     solution politique, l'Hexagone y songeait déjà. Il avait évoqué  cette option à travers les déclarations de son ministre de la Défense. «Nous leur demandons (aux Libyens Ndlr) de parler entre     eux, de se mettre autour d'une table...Il n'y a pas de solution de force», a déclaré le 10 juillet 2011 sur BFM TV,  Gérard Longuet, dont le pays a été le fer de lance de l'opération     militaire menée par l'Otan. Le patron du Quai d'Orsay, qui a  renouvelé sa confiance au Conseil National de transition, a toutefois  nié l'existence de dissensions, en son sein, qui le menaceraient     d'implosion. Une guerre fratricide s'est pourtant affichée  pratiquement au grand jour après l'élimination physique du chef de  l'insurrection libyenne. Une hypothèse renforcée par l'analyse de     certains experts. La mort du général Younès, «est révélatrice de  schismes qui apparaissent ces derniers mois au sein du CNT (...) On  pourrait assister aux exemples les plus extrêmes de ces     divisions entre les anciens membres du régime et les pionniers de la  rébellion», a estimé Geoff Porter, du cabinet de consultants North Africa Risk.  Le général Abdelfatah Younès a     été abattu par des assaillants après avoir été rappelé, du front Est  à Brega, pour un interrogatoire à Benghazi sur ses prétendues relations  avec le régime de Mouamar El Gueddafi. Sa mort a été     annoncée le 28 juillet. Aucune information n'a filtré depuis sur les  véritables motifs de cette liquidation ni sur l'identité de ses  assassins. Pourtant des membres de sa tribu, celle des Obeidis     considérée comme la plus importante de Libye, n'ont pas hésité à  désigner certains responsables de l'insurrection. Le Conseil tribal  libyen (représenté par 2000 tribus) qui soutient la     feuille de route de l'UA pour une sortie de crise, avait adressé un  message déterminé à l'Otan à travers un manifeste publié le 26 juillet. «Les  tribus de Libye ne se sont pas encore     complètement réunies pour repousser les agresseurs de l'Otan. Alors  que nous nous y préparons nous avertissons l'Otan que nous ne nous  arrêterons pas avant qu'ils n'aient quitté notre pays et     nous ferons en sorte qu'ils ne reviennent jamais», soulignait  le communiqué. L'armada des pays occidentaux, Paris à leur tête, qui ne  semble plus avoir le choix des armes, donne l'impression     de vouloir mettre un peu plus d'eau dans son vin et affiche des  intentions moins belliqueuses. Le CNT a-t-il reçu le feu vert pour  négocier? Ses dispositions affichées en faveur de la feuille de     route de l'UA est une indication sérieuse...
 


 
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