Netanyahu durcit les conditions de vie des prisonniers politiques palestiniens
lundi 15 août 2011 - 07h:23Adri Nieuwhof
 									Cette semaine j’ai reçu une lettre de Ali, un prisonnier  politique palestinien israélien. Ali est un des 126 prisonniers  palestiniens qui ont fait plus de 20 ans de prison. 

"Il est difficile de concilier la punition collective des prisonniers politiques palestiniens avec le droit international"
Il écrit : "J’ai déjà passé 23 ans de ma vie dans les  prisons israéliennes mais la prison n’a pas pu me briser. Je suis  toujours un Palestinien qui lutte contre l’occupation de toutes les  façons possibles." Il explique comment il combat la décision du premier  ministre israélien Netanyahu de supprimer "notre droit de finir nos  études à l’université à distance (open university)
Une pratique absurde
Netanyahu a annoncé son intention de durcir les  conditions de vie des prisonniers palestiniens dans les prisons  israéliennes le 23 juin dernier. Il a qualifié les études académiques  que peuvent faire les prisonniers palestiniens de "pratique absurde" et a  dit qu’il avait maintenant l’intention de les empêcher de finir leur  cycle d’études académiques.
La Communauté Européenne avait une opinion différente au  sujet des études académiques pour les prisonniers politiques dans les  années 1980. En tant que membre du Comité Hollandais pour l’Afrique du  Sud, j’ai participé à la mise en place du Programme Spécial Européen  pour les victimes de l’apartheid financé par la Communauté Européenne.  On a dépensé chaque année des millions de dollars dont une grande partie  a servi à financer les études des prisonniers politiques emprisonnés en  Afrique du Sud.
Représailles et punition collective
La colère de Netanyahu est la conséquence du refus du  Mouvement Islamique de répondre à un coup de fil international pour  prouver qu’un soldat israélien emprisonné à Gaza depuis 2006 était  encore en vie. D’une manière surprenante Netanyahu a affirmé qu’Israël  respectait le droit international dans son traitement des prisonniers  politiques palestiniens. Il est difficile de concilier son projet de  punition collective des prisonniers politiques palestiniens avec le  droit international. Les représailles et les punitions collectives sont  interdites selon le droit international y compris par l’Article 33 de la  quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en  temps de guerre.
Il n’a pas fallu un mois au système carcéral israélien  pour accédé au désir de Netanyahu  et interdire aux prisonniers  palestiniens de poursuivre leurs études universitaires.
Traitements inhumains et dégradants
Le Centre Palestinien des droits de l’homme (PCHR) de  Gaza a condamné les nouvelles mesures prises par le système carcéral  israélien dans un rapport dans la presse du 21 juillet.
Selon PCHR :
Ce qui est grave dans cette décision est qu’elle fait  partie d’une série de mesures contre les prisonniers. (.....) D’autres  mesures intensifient la fouille des prisonniers en les forçant à se  mettre tout nus et les leaders palestiniens sont mis à l’isolement dans  les prisons israéliennes. Les prisonniers palestiniens ont répondu à  cette escalade de mauvais traitements par une série d’actions de  protestation. Les prisonniers ont fait la grève de la faim au cours de  10 journées échelonnées pendant les deux derniers mois.
Cette décision de l’administration des prisons  israéliennes fait partie d’une politique générale adoptée par les  autorités d’occupation israéliennes contre les prisonniers palestiniens  qui sont soumis a des conditions de vie cruelles ainsi qu’à des  traitements inhumains et dégradants qui incluent la torture, la  détérioration des conditions de santé et la négligence médicale envers  les prisonniers -même ceux qui souffrent de maladies graves.
Cela a parfois causé la mort de prisonniers. Cette  décision est extrêmement grave parce qu’elle vient des plus hauts  échelons du gouvernement israélien.
PCHR a demandé aux organisations des droits de l’homme  de suivre les cas de prisonniers palestiniens et de demander à leurs  gouvernements de faire pression sur Israël pour mettre fin aux pratiques  arbitraires contre les prisonniers palestiniens et les relâcher. Il est  temps d’alerter l’opinion internationale sur la maltraitance dont  souffrent les prisonniers politiques palestiniens.
La multinationale de sécurité G4S
La firme de sécurité anglo-danoise G4S est employée à la sécurité dans les prisons israéliennes. Who Profits,  un programme de recherche de la Coalition Israélienne des femmes pour  la paix et l’organisme de surveillance financier danois, DanWatch, ont  révélé qu’en novembre de l’année dernière la firme G4S avait indiqué  dans une plaquette publicitaire qu’elle fournissait un système de  protection pour l’enceinte de la prison d’Ofer, tout le système de  sécurité de la prison de Keztiot et un centre de commande de la prison  de Meggido. Selon G4S ces prisons détiennent 4 900 prisonniers "de  sécurité" palestiniens.
En fournissant des services aux prisons israéliennes,  G4S facilite les violations des droits des prisonniers politiques  palestiniens. L’article intitulé "G4S travaille dans les prisons  israéliennes et les colonies illégales" que j’ai écrit avec Basma Salem,  donne un aperçu de ces violations. En mars, G4S a refusé de dire à The  Electronic Intifada si il va annuler ses contrats avec le système  carcéral israélien ou non.
Comme G4S opère dans beaucoup de pays, cela donne aux  militants du BDS du monde entier l’occasion de faire connaître les  violations israéliennes des droits des prisonniers politiques  palestiniens.
* Adri Nieuwhof est avocate, conseiller et défenseur des droits de l’homme, travaillant en Suisse.
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Pour consulter l'original: www.uruk...
Traduction : Dominique Muselet
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