Songes et mensonges du Tribunal spécial pour le Liban (TSL)
Rim al-Khatib
21 août 2011
Non satisfait de produire un acte d’accusation aussi léger que le cerveau de ses concepteurs, le TSL vient de passer à un autre épisode de son roman policier, terne et ennuyeux, en faisant publier par une revue américaine, Time, une soi-disant interview d’une des personnes accusées d’avoir participé à l’assassinat de Rafiq Hariri. Le mensonge est tellement grossier, la fable est tellement fantasmagorique que seuls des esprits aussi fêlés que celui de Hariri fils peuvent le croire.
Il faut dire que l’ennemi américano-sioniste, en faveur duquel le TSL a été monté, ne cesse de vouloir détruire la résistance et le TSL pensait pouvoir lui offrir le pays et sa résistance sur un plateau d’argent, avec la collaboration d’une classe politique désormais irrécupérable.
Sur quoi se base l’acte d’accusation du TSL, dont le Hezbollah a prouvé, indices incourtournables à l’appui, que ses responsables, allant de Bellemare au juge Cassese, en passant par les enquêteurs et ses anciens responsables, ne sont que des sionistes invétérés ou des corrompus jusqu’à la moëlle ? L’acte publié ces derniers jours ne prend en compte que des « preuves circonstantielles » basées sur les réseaux libanais des télécommunications, entièrement infiltrés par l’Etat sioniste. Donc, pendant près de six ans, ce tribunal et sa commission d’enquête, qui ont pillé les finances libanaises puisque le Liban était tenu de les financer, avec l’accord de cette classe politique qui a lié son sort à celui de l’Etat sioniste, n’avaient pour objectif que de détruire un des principaux facteurs de la renaissance arabe et musulmane dans le monde.
Dès leur formation, la commission d’enquête puis le tribunal ont directement collaboré avec les sionistes, sans considérer un seul instant que ces derniers pouvaient être impliqués par l’assassinat. Dès le début, c’est le Hezbollah qui a été visé, et les « fuites » publiées dans les journaux étrangers, dont le Figaro, prouvent que leur seul objectif était d’entamer la crédibilité du Hezbollah, victorieux en 2000 et 2006 contre les sionistes, avant de détruire, sinon ses armes (ils peuvent toujours essayer !) du moins son environnement protecteur, le public de la résistance, qui s’étend non seulement au Liban, mais en Palestine, en Jordanie, en Egypte, en Syrie, pour ne parler que des pays frontaliers, mais aussi dans les autres pays arabes et musulmans.
Le Hezbollah est certes visé par une campagne orchestrée par les américano-sionistes, et le TSL n’est qu’un des outils utilisés. Il est visé comme l’est tout mouvement authentique luttant pour la libération de la Palestine et des pays arabes et musulmans, et luttant pour la dignité de l’humain, arabe et musulman, et pour la dignité humaine, plus globalement, dans le monde. Mais c’est parce qu’il lutte pour la libération de la Palestine qu’il est essentiellement visé, et les forces impériales dans le monde inventeront encore mensonges et affabulations pour ternir son image et entamer sa popularité. Elles se servent déjà des minables locaux qui lancent les campagnes médiatiques les unes après les autres, voulant défendre coûte que coûte les intérêts sionistes, que ce soit à propos de la zone maritime que l’ennemi envisage d’annexer pour en extraire le gaz naturel ou à propos du désarmement de la résistance qu’ils réclament à toute occasion, ce qui est d’ailleurs devenu un refrain aussi ennuyeux que la fable policière du TSL.
Il faut les voir, ces pantins désarticulés, lorsqu’ils font des courbettes pour signifier leur allégeance à leurs maîtres impérialistes et sionistes. Il faut écouter pérorer dans leurs médias contre la présence palestinienne au Liban ou contre la mobilisation des réfugiés pour le retour effectif en Palestine, pour comprendre à quel point est arrivée leur soumission abjecte aux plans américano-sionistes, enveloppée comme il se doit, par les références à la « communauté internationale ».
Ce sont ces pantins qui soutiennent les accusations du tribunal ridicule fait à leur mesure. Leur gouvernement a livré au TSL toutes les données relatives à la population du pays, les données du ministère de l’intérieur (services des passeports, des cartes grises), des services d’électricité, les listes des étudiants et des élèves dans le pays, jusqu’aux données médicales, outre les données relatives aux communications, toutes données que le tribunal a vite fait de livrer à l’Etat sioniste. Ces livraisons, qui méritent la pendaison dans plus d’un pays qui se respecte, n’auront servi au tribunal qu’à baser son acte d’accusation sur des « preuves circonstantielles », ce qui veut dire sur rien du tout, tout bonnement sur du vent.
C’est pourquoi l’acte d’accusation du TSL, c’est tout simplement du vent, une mauvaise plaisanterie que les petits ont voulu jouer dans la cour des grands.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire