Le Shin Beth accusé d’abus de pouvoir dans l’affaire du meurtre de Mer Khamis
jeudi 25 août 2011 - 06h:00Amira Hass - Haaretz
 									Selon les avocats l’assassinat n’ayant pas été caractérisé  comme crime de sécurité, le Shin Beth n’a pas, conformément à la loi,  autorité pour enquêter. 								
 Deux avocats qui s’occupent de l’affaire ont accusé le service de  sécurité Shin Beth d’avoir outrepassé ses pouvoirs en enquêtant sur le  meurtre du 4 avril de Juliano Mer Khamis, qui était directeur général du  Théâtre de la Liberté de Jénine. Abeer Baker, représentant la famille de Mer Khamis, et Smadar Ben-Natan,  qui représente l’un des suspects, font valoir que du fait que le  meurtre n’est pas déclaré crime de sécurité, le Shin Beth n’a pas  légalement pouvoir d’enquêter.
Lors d’un renvoi d’audience mercredi dernier concernant  Adnan Naghnaghiye de Jénine, qui travaillait en tant que responsable de  la régie et des locaux du Freedom Theatre et vivait à l’étage au-dessus  du théâtre, Ben-Natan a demandé si le crime dont il est suspecté  « comporte un quelconque élément de délit de sécurité. » Le représentant  de la police, l’inspecteur Nasser Salah  Nasseraldin, a répondu :  « Non, il est soupçonné de meurtre. »
Le Shin Beth a commencé ses investigations presque  quatre mois après le meurtre, quand il est devenu clair que  l’Autorité  Palestinienne ne progressait pas dans l’enquête. Bien que Mer Khamis  travaillait à Jénine et que le meurtre a eu lieu là-bas, il était  citoyen israélien.
L’enquête du Shin Beth s’est concentrée sur quatre  personnes : Naghnaghhiye ; Bilal Saadi, un membre de l’équipe du  théâtre, qui a été arrêté le 27 juillet ; Raida Sawalem, la baby-sitter  du fils de Mer Khamis, qui était dans la voiture avec lui lors de  l’assassinat ; et Rami Hwayel, un étudiant acteur du théâtre. Sawalem  n’a pas été arrêtée, mais a été interrogée trois fois.
Naghnaghiye et Saadi ont tous deux été arrêtés pour  suspicion d’implication dans le meurtre. Saadi est aussi soupçonné  d’appartenance au Front Populaire de Libération de la Palestine.
Officiellement, la police israélienne est responsable de  l’enquête. Mais lors d’une conversation entre Baker et l’un des  enquêteurs de police, il est devenu clair que la police n’avait pas été  prévenue des arrestations - même si au tribunal Nasseraldin a dit que la  police et le Shin Beth coopèrent.
Saadi et Naghnaghhiye nient tous deux une quelconque  implication dans le meurtre. Mais d’après des documents secrets que le  Shin Beth a soumis à la cour militaire via la police, la cour a décidé  de les renvoyer à lundi prochain.
Ben-Natan a demandé si la police enquêtait aussi auprès  de gens non liés au théâtre, dans la mesure où Mer Khamis s’était plaint  de recevoir des menaces de gens opposés à son travail. Nasseraldin a  répondu oui, mais il a admis que les documents secrets ne contenaient  rien qui conduise vers d’autres pistes.
Il est aussi apparu pendant l’audition que la police n’a  jamais questionné l’Autorité Palestinienne sur les déclarations que ses  enquêteurs ont collecté auprès de témoins oculaires ou d’autres gens  interrogés.
Rami Hwayel, l’étudiant acteur, a été arrêté le 6 août  mais a été en mesure de prouver qu’il se trouvait à l’étage du théâtre  quand le meurtre s’est produit. En conséquence, la cour n’a trouvé aucun  fondement permettant de le considérer comme suspect du meurtre - mais  elle le tient de toute façon en détention préventive pour suspicion  d’être entré une fois illégalement en Israël.
La famille et les amis de Mer Khamis ont dit qu’ils sont  contents que des efforts soient effectués pour trouver le meurtrier,  mais qu’ils déplorent les méthodes utilisées par le Shin Beth, qui  violent les droits des suspects. Par exemple, Saadi et Naghnaghhiye ont  été interdits de rencontrer leurs avocats depuis qu’ils ont été arrêtés  il y a deux semaines. Ben-Natan a dit que de telles mesures draconiennes  sont rarement prises lors d’enquêtes criminelles ordinaires.
De plus, elle a dit que le Shin Beth, contrairement à la  police, soumet de façon routinière les suspects à des privations de  sommeil et les menotte pendant les interrogatoires, et qu’il ne  procède  pas à un enregistrement vidéo des interrogatoires. Saadi, par exemple,  s’est plaint au juge d’avoir été privé de sommeil, d’avoir du consulter  un docteur quatre fois à cause des traitements qui lui ont été infligés  pendant les interrogatoires et de ne pas avoir pu manger la nourriture  qui lui  était donnée parce que ses mains étaient menottées.
Le Shin Beth a répondu que l’enquête « est conduite  conjointement par le Sin Beth, les Forces de Défense Israéliennes et la  police israélienne, à la lumière du fait qu’un citoyen israélien a été  assassiné et en suspectant que le meurtre a été motivé par des raisons  nationalistes. La coordination entre le Shin Beth et les autres services  de sécurité est conduite conformément aux procédures habituelles mises  en œuvre dans toutes les investigations du Shin Beth. »
 
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Traduction : JGG (Transmis par l’association ’Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine’)
 


 
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