Georges Abdallah: Un prisonnier d’opinion dans le pays de la "liberté d’opinion" |
Répondant à la question du tribunal sur sa réaction au cas où l’armée d’occupation israélienne envahit de nouveau le Liban, Georges Ibrahim Abdallah précise avec confiance que sa réaction serait la même que celle des Français face à l’occupation allemande : la résistance. Mais cette réponse lui a coûté cher car le tribunal français a décidé de suspendre sa libération alors que la période de sûreté assortie à sa peine a pris fin en 1999. La raison pour laquelle Georges Ibrahim Abdallah demeure aujourd’hui incarné dans les prisons françaises est donc sa croyance en l’éligibilité de la libération de sa patrie. 28 ans se sont écoulés depuis la détention de l’ex-combattant des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL), et malgré cela les autorités françaises insistent à le maintenir en prison. Ceci représente une violation des procédures juridiques françaises et de la Convention européenne des Droits de l’Homme, qui précisent que les détenus condamnés à une peine à perpétuité doivent être libérés après avoir passé une période maximale de 18 ans. Né au nord du Liban le 2 avril 1951, le professeur et militant pro-palestinien a été arrêté à Lyon en octobre ![]() Interrogé sur cette affaire, l’ancien directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST) ayant contribué à la traque de Georges Abdallah, Yves Bonnet a affirmé que "cette injustice a assez duré, elle a même dépassé les limites du raisonnable, plus rien ne justifie son incarcération, qu’on le mette dans un avion et qu’on le renvoie chez lui au Liban, où les autorités sont disposées à l’accueillir". Bonnet avait élaboré, en 1985, un accord entre les autorités françaises et celles de l’Algérie pour échanger Georges Ibrahim Abdallah contre l’otage français Gilles Peyrolles. "L’otage a été libéré, mais Abdallah est resté en prison. On s’est conduit comme des voyous, la France n’a pas tenu parole, bien que j’étais pour ma part, personnellement disposé à la tenir", ajoute-t-il. « J'ai un problème de conscience avec cette affaire […] Aujourd'hui, presque 30 ans après les faits, je trouve anormal et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison. Je considère qu'il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance», a-t-il déclaré pour les médias français. En juillet 2001, une bombe a été jetée dans cette affaire ; l’un des membres de l’équipe de la défense d’Abdallah a dévoilé que les services français de renseignement l’avaient recruté pour espionner Abdallah. Ceci fût un scandale à l’intérieur du système judiciaire français qui devait suite à ce dévoilement annuler la peine d’Abdallah. Les pressions américaines n’ont pas manqué à cette affaire non plus. Lors d’une rencontre avec le président français Mitterrand, le président américain Reagan aborda lui-même le sujet d’Abdallah. L’ingérence des États-Unis, partie civile au procès, a été utilisée à plusieurs reprises pour s’opposer à la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Lors d’une plaidoirie conclue le 17 septembre 2007, l’avocat d’Abdallah, Me Jacques Vergès dénonce cette ingérence et demande à la justice française « de signifier à nos condescendants amis américains que la France n’est pas une fille soumise ». Me Vergès a accusé de mensonge la ministre française de la justice, Michelle Alliot-Marie qui avait déclaré, ![]() Aujourd’hui, et suite à une longue indifférence, le gouvernement libanais a décidé d’ouvrir le dossier du plus ancien détenu libanais en France. Le ministère des affaires étrangères a donné ses instructions au consul du Liban en France, qui à son tour adressa une lettre officielle à la Cour d’appel de Paris l’informant que le Liban est prêt pour accueillir Georges Abdallah. Et ensuite, le Comité des Camarades de Georges Abdallah a rendu visite au premier ministre libanais Najib Mikati. Ce dernier a demandé au ministère des affaires étrangères de préparer un dossier de l’affaire Abdallah pour en discuter lors de sa visite pour Paris prévue le 9 février. Joseph Abdallah, le frère de Georges s'est dit fier du révolutionnaire. « Nous appartenons à une famille militante et Georges est le fils de cette famille. Il y a des milliers de prisonniers palestiniens et d’autres nationalités dans les prisons qui sont exposés à une injustice historique ; Georges fait une partie de ce combat», dit-il à Moqawama.org. De plus, l’intervention américaine dans l’affaire de Georges Abdallah ne se manifeste pas étonnante pour Joseph, car les Américains considèrent que Georges « a porté un coup sévère à leurs services secrets ». C’est « la soumission des autorités françaises face aux pressions américaines qui est étonnante et la position de ses ![]() « Le moral de Georges Abdallah n’a jamais baissé. Et au cours de ses appels téléphoniques, ce militant ne cesse de parler politique malgré qu’il est au courant du fait que ses paroles sont surveillées par les services français. Il exprime ses convictions et ses croyances en pleine liberté », ajoute-t-il. Selon Joseph Abdallah, « Georges est un prisonnier d’opinion, car il n’a été condamné d’aucun acte criminel ». Il rappelle les paroles de Roland Dumas qui avait affirmé que Georges a pratiqué ce que son père avait pratiqué contre les Nazis. Le gouvernement libanais est aujourd’hui appelé à mettre fin à cette injustice impardonnable, que subit depuis 28 ans un citoyen libanais condamné pour son hostilité aux occupants de sa patrie et sa croyance en la justesse de la cause pour laquelle il a combattu. sur french.moqawama |
05 février 2012
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