Deux des poids lourds du gouvernement américain au Proche-Orient
mercredi 13 janvier 2010, par
Les Américains veulent sortir de l’impasse au Proche-Orient. L’Administration Obama s’est enferrée pendant sa première année dans une demande de suspension totale des constructions dans les colonies israéliennes de Cisjordanie. D’abord refusé, puis partiellement accepté par Israël, ce gel est entre-temps devenu une condition pour le président palestinien Mahmoud Abbas. Washington veut passer à l’étape suivante et reprendre des négociations en vue d’un accord final.
Deux des poids lourds du gouvernement américain, le conseiller d’Obama à la sécurité nationale, le général James Jones, et le représentant spécial du président au Proche-Orient, George Mitchell, se sont envolés pour l’Orient compliqué avec une idée simple : relancer le dialogue entre Israéliens et Palestiniens et parvenir dans un délai de deux ans à un accord.
Les Américains doivent convaincre les Palestiniens que le moratoire sur la colonisation annoncé par Nétanyahou en décembre dernier, si partiel et limité soit-il, est une concession suffisante pour revenir à la table des négociations. Ils doivent aussi persuader les Israéliens de la nécessité de négocier en vue d’un statut final, sans se perdre dans des questions de principes ou temporiser indéfiniment autour des points les plus sensibles.
Négocier d’abord sur les frontières
Le plan américain, dont des éléments ont été révélés par quotidien israélien Maariv, consisterait à entrer immédiatement dans le vif du sujet. Les négociations porteraient directement sur les frontières entre Israël et le futur État palestinien. Les Américains espèrent parvenir à les tracer dans un délai de neuf mois, soit avant l’expiration du moratoire. Israël pourrait ainsi reprendre la construction, mais uniquement dans les parties de la Cisjordanie incluses dans ses frontières permanentes.
Des échanges de territoires permettraient de contenter les demandes des deux parties : la terre pour les Palestiniens, la sécurité pour les Israéliens. Une fois les frontières tracées, les négociations aborderaient les deux dossiers les plus délicats : la question de Jérusalem et celle des réfugiés palestiniens.
Washington laisse percer une certaine impatience. Une remarque de George Mitchell pendant une interview sur la chaîne de télévision américaine PBS, mercredi dernier, a laissé planer pour la première fois l’idée de pressions américaines sur Israël. En évoquant les garanties de crédits bancaires accordées depuis deux décennies par les États-Unis, le sénateur Mitchell a lancé un message qui a été parfaitement compris par ses interlocuteurs israéliens. Le général Jones, ancien chef du corps des marines à la nuque raide, est considéré par les Israéliens comme un interlocuteur peu commode, attaché aux faits plus qu’aux déclarations et promesses.
La pression est aussi mise sur Mahmoud Abbas, via l’Égypte et l’Arabie saoudite, ses principaux parrains arabes, pour qu’il revienne sur son exigence d’un gel total des implantations juives. Outre le risque de se heurter au refus de l’une ou l’autre des parties, voire des deux, le volontarisme américain s’exerce sur deux chefs fragiles. Mahmoud Abbas est soumis aux violentes attaques du Hamas et se trouve discrédité aux yeux d’une partie des Palestiniens par cinq ans de concessions ayant produit peu de résultats.
Benyamin Nétanyahou, de son côté, est à la tête d’une coalition fragile, dominée par une extrême droite qui n’a aucune envie de s’engager dans un règlement final avec les Palestiniens. — Adrien Jaulmes, Le Figaro du 13 janvier 2010
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Palestine : le PCF condamne les propos inacceptables de Netanyahou sur Jérusalem
Le Parti communiste français exprime sa consternation et sa condamnation après la déclaration du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qui vient d’affirmer qu’Israël n’acceptera jamais ni de renoncer à une Jérusalem unifiée, ni de retourner aux frontières de 1967.
Une telle déclaration confirme, s’il en était besoin, que les autorités de Tel Aviv n’envisagent en rien la reprise d’une véritable négociation pour un règlement politique.
La France et l’Union européenne se doivent de réagir avec la plus grande fermeté devant un tel déni de justice et un tel mépris du droit. Seront-elles capables d’être plus actifs que l’émissaire du quartet, Tony Blair qui ne fait rien, et plus à l’initiative que la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui ne dit rien ?
Parti communiste français
Paris, le 12 janvier 2010.
Pétition
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