Un massacre en Haute-Egypte aggrave le désarroi de la communauté copte
vendredi 8 janvier 2010, par La Rédaction
Une fusillade à l’arme automatique visant des coptes devant l’église du village de Nagaa Hammadi, en Haute-Egypte, mercredi 6 janvier, a fait sept morts, dont six parmi les fidèles venus assister à la messe de Noël copte qui suit le rite orthodoxe, et un policier, ainsi qu’une dizaine de blessés.Des affrontements violents, parfois sanglants, opposent de manière récurrente des musulmans à cette minorité chrétienne, en proie à un sentiment croissant d’isolement et de menace. L’intervention erratique des forces de l’ordre, répondant avec grenades lacrymogènes et lances à incendie aux jets de pierres de la foule venue assister aux funérailles des victimes, jeudi, ne risque guère de contribuer à dissiper le profond malaise de la communauté copte qui dénonce régulièrement le "laisser-faire" des autorités égyptiennes censées la protéger.L’Eglise copte d’Egypte prétend rassembler 10 millions de fidèles sur une population de 72 millions, soit quasiment deux fois plus que les statistiques officielles (entre 5 et 6 millions). L’extrême sensibilité de la question copte, perçue comme incompatible avec la sacro-sainte "unité nationale" professée par le régime égyptien depuis la révolution, explique l’absence de données fiables.Un embryon de débat en 2005 autour de la création d’un parti copte a tourné court, une législation interdisant depuis tout parti à référence religieuse. Cette mesure visait surtout à endiguer la montée en puissance des Frères musulmans, principale force d’opposition au pouvoir du président Hosni Moubarak.Mais ni le frein posé par le régime aux prétentions des Frères, ni les tentatives de l’organisation islamique d’intégrer les chrétiens dans leur projet politique ne sont parvenus à rassurer les coptes, marginalisés sur le plan politique et inquiets de l’islamisation visible de la société égyptienne.Objets d’une discrimination officieuse, ils sont écartés des postes clés de l’armée, de la police ou des universités, à l’exception des nominations directes, souvent perçues comme une forme de clientélisme ne bénéficiant pas nécessairement à la communauté. En 2006, M. Moubarak a ainsi nommé un copte à la tête d’un gouvernorat (Qena), pour la première fois en trente ans.Malgré les déclarations présidentielles niant toute discrimination à l’égard de cette minorité, seuls deux coptes figuraient sur la liste des 444 candidats du Parti national démocratique (PND, parti de M. Moubarak) présentée lors des dernières élections législatives en 2005. Malgré le soutien électoral apporté par le pape Chenouda III. Le premier, Youssef Boutros Ghali, était (et est resté) ministre des finances. Le second, Maher Khéla, avait renoncé après les émeutes anticoptes qui avaient fait trois morts, en septembre 2005, à Alexandrie.Depuis, les incidents – autour de projets de construction d’églises ou de rumeurs de "conversions forcées" à l’islam – se sont multipliés, provoquant un repli de la communauté chrétienne, son émigration ou sa radicalisation.La Haute-Egypte compte les plus fortes concentrations de coptes, atteignant parfois un tiers de la population, notamment dans le gouvernorat de Qena, où s’est produite la fusillade de mercredi. La région a longtemps abrité les groupes islamistes radicaux qui avaient fait des chrétiens égyptiens leur cible. Ces cellules ont depuis été éradiquées, mais le sud égyptien continue à être endeuillé par la pratique du tha’r, code de l’honneur assimilable à la vendetta, engageant l’ensemble d’un clan. L’implication d’un copte dégénère souvent en affrontement interconfessionnel.Les témoignages recueillis par la presse autour de l’église de Nagaa Hammadi semblent ainsi indiquer que le viol d’une fillette musulmane par un jeune copte dans un village voisin, en novembre2009, aurait déclenché la vendetta meurtrière de Noël. — ( Cécile Hennion - Le Monde du 09 janvier 2010 )
Egypte : la police cernerait les responsables de la fusillade contre les coptes
La police égyptienne cernait vendredi des champs où les responsables présumés de la fusillade ayant tué six coptes à la sortie de la messe de minuit dans le sud du pays, se cacheraient. Les forces de l’ordre ont retrouvé la voiture utilisée pour l’attaque et identifié les trois assaillants, selon l’agence des presse MENA.La police a également déployé ses hommes à Nag Hamadi, près de Louxor, pour éviter de nouvelles violences après les affrontements de jeudi ayant opposé plusieurs milliers d’Egyptiens aux forces de police, lors d’une procession funéraire en hommage à six des sept personnes, tuées dans une attaque contre des fidèles coptes venus assister à la messe de minuit. Un garde musulman a également tué et neuf personnes blessées dont trois sérieusement.Le procureur général d’Egypte Abdel-Maguid Mahmoud est arrivé vendredi dans la province de Qena pour mener l’enquête, ont rapporté les médias officiels.Mercredi soir, trois individus armés circulant en voiture avaient ouvert le feu à la sortie de la messe de minuit devant une église copte de Nag Hamadi, tuant six fidèles, de sexe masculin, ainsi qu’un agent de sécurité, selon le chef de la sécurité de la province. Mahmoud Gohar a ajouté que neuf personnes avaient également été blessées dans l’attaque, dont trois grièvement.L’attaque, commise à environ 200m de l’église où avait été célébrée la messe, aurait été menée en représailles au viol en novembre dernier d’une petite musulmane de 12 ans par un chrétien dans la même ville, selon le ministère de l’Intérieur. L’homme est actuellement en détention, dans l’attente d’un procès.En novembre, des émeutes avaient opposé pendant cinq jours chrétiens et musulmans dans la localité.Qena est une des régions les plus pauvres du pays, et des plus conservatrices. En Egypte, les chrétiens, principalement coptes, représentent environ 10% des quelque 80 millions d’habitants, majoritairement musulmans.Si les chrétiens vivent généralement en paix avec les musulmans, des affrontements et des tensions occasionnels sont signalés dans le sud du pays, essentiellement pour des différends liés à des questions d’ordre foncier ou à la construction d’églises. Au cours des dernières années, les incidents se sont étendus au Caire. — (Vendredi, 08 janvier 2010 - Avec les agences de presse)
Pétition
Non au terrorisme de l’Etat d’Israël
http://www.aloufok.net/spip.php?article2
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Merci de cet article !
Il y a un blog copte francais, relatant tout les evenement de la communauté copte en France et à travers le monde, je vous laisse le lien :
http://blogcopte.fr
Egalement sur facebook:
www.facebook.com/blogcopte
Merci !
Enregistrer un commentaire