22 AU 26 AVRIL 1961  PUTSCH ET ECHEC DES GENERAUX FACTIEUX EN ALGERIE
 
   Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961 à Alger, des éléments militaires  de l'armée française sont entrés en dissidence et ont pris le pouvoir.  Cette rébellion était dirigée par un quarteron de     généraux à la retraite soutenus par les colonels activistes. Ces  factieux tournèrent leurs armes contre la République qu'ils avaient pour  mission de défendre. Ces mercenaires comptaient dans     leurs rangs une majorité d'anciens SS et immigrés fascistes  hongrois.  Et ce n'est pas dans les états-majors militaires que la  République trouva ses plus ardents défenseurs, mais chez les     bidasses qui, dans leur majorité refusèrent spontanément de  suivre les comploteurs étoilés et galonnés. Les appelés, arrivant dans  un monde inconnu et isolé dans des villages perdus ont     découvert le caractère horrible de la guerre.
 
   Aux premières loges du drame qui se jouait dans les djebels, les  fils de ceux et celles qui manifestaient et pétitionnaient pour la paix  en Algérie ne pouvaient avoir de réactions bien     différentes de leurs parents qui en métropole scandaient " le  fascisme ne passera pas". Les putschistes découvrirent que les appelés  refusaient de les suivre, qu'ils étaient prêts à utiliser     leurs armes pour les combattre. Ils furent épaulés par certains  cadres  de l'armée, ils se mirent en grève, malgré l'instauration de la  loi martiale et opposèrent une force d'inertie totale,     aux ordres reçus, (refus d'aller en opérations, sabotages des  messages). Enfin, malgré les interdictions, les surveillances et les  censures, des jeunes plus conscients et plus politisés que     d'autres firent avancer leurs idées et réfléchir autour d'eux. Ce  fut la tâche de jeunes militants communistes, syndicalistes ou chrétiens  progressistes. Leur lutte ardue et dangereuse est     presque systématiquement passée sous silence par la plupart des  auteurs. Après leur cuisante défaite, certains généraux insurgés  s'enfuirent et devinrent les chefs de l'OAS, organisation     terroriste qui n'hésita pas à tuer des jeunes du contingent.  Ces  tueurs bénéficiaient des hautes protections civiles et militaires.
 
   Je n'avais pas 20 ans lorsque j'ai été incorporé direct en Algérie  où j'ai effectué mes classes à Oued-Smar, annexe de la BA 149, à  Maison-Blanche, près d'Alger.
 
   Les classes se terminaient lorsque nous avons eu droit aux  réjouissances. Le grand cirque avec clowns travaillant sans filet. De  tous petits, petits, petits généraux hypers galonnés ont voulu     faire la "révolution". A l'aide de leur fer de lance, le 1er REP  (Régiment Etranger de Parachutistes de la légion étrangère), nos chefs  "bien aimés" ont ourdi un complot contre la     République en vue de garder l'Algérie française.
 
   Les "grands stratèges" de l'armée française ont décidé de se  retourner contre leur copain de Gaulle qu'ils ont pourtant porté au  pouvoir en 1958. Nos grandissimes généraux sont à l'initiative, à     la besogne. Ils omettent juste un "détail" : les gus du  contingent. Patatras! Voilà que les petits soldats de l'an II, issus de  l'armée de conscription, refusent d'obéir aux ordres     de généraux renégats.
 
   Les "monsieur Loyal" que furent les généraux Salan, Jouhaud, Challe  et Zeller ont trahi la République qu'ils avaient pour mission de  défendre. Seul le Peuple de gueux dont je suis peut     prétendre revendiquer l'honneur de faire la Révolution. Ce mot sonne  mal dans la gueule de ces généraux félons, officiers supérieurs et  grands serviteurs des basses oeuvres d'un colonialisme     agonisant.
 
   Je veux rappeler ce qui s'est passé l'après-midi du 26 avril 1961 et  que je relate aussi dans mon second livre.
 
   Lorsqu'en compagnie d'une petite quinzaîne d'appelés, je suis muté  dans la Mitidja et alors que nous sommes acheminés en camion GMC vers  notre destination, nous stoppons pour laisser     passer une importante colonne de véhicules militaires. Celle-ci est  précédée d'une voiture civile noire transportant des officiers dont le  commandant Helie Denoix de Saint Marc qui est à la tête     des mercenaires du 1er REP, l'unité qui a servi de fer de lance aux  généraux putschistes. Ces troupes d'élites sont en fuite! Les "bérêts  verts" chantent : " non rien de rien, non, je ne regrette     rien..." Edith Piaf s'en retourne dans sa tombe!
 
   Au passage du dernier véhicule, nous essuyons des rafales de  pistolets-mitrailleurs MAT49. Les trois ou quatre pieds-noirs  de notre détachement n'en reviennent pas. Se faire allumer     par les "copains", c'est-y pas un comble!
 
   Lors d'un salon du livre, un jeune homme m'a acheté mon livre  anticolonialiste que j'ai écrit sur la Guerre d'Algérie, à titre  posthume pour mon oncle, m'a-t-il dit. En effet, le     26 avril 1961, l'oncle était dans le secteur de Blida et l'unité à  laquelle il appartenait a été agressée par les mercenaires du 1er REP  qui étaient en fuite et ont délibérément tiré à     l'arme automatique sur les bidasses. J'ai tout de suite  pensé que ce soldat était dans notre camion. En fait, il était  affecté dans une unité d'infanterie, il n'était donc pas     dans notre GMC.
 
   J'avais déjà eu un témoignage d'un appelé, semblable au nôtre  qui s'était également fait "rafaler"dans le même secteur. Il est donc  clair que les parachutistes du 1er REP n'ont pas     hésité à ouvrir le feu sur toute unité de soldats du contingent se  trouvant malencontreusement sur leur chemin. L'oncle du jeune homme a  été très affecté par cette lâche agression de     militaires de l'armée française contre d'autres soldats français.
 
 
   Le PCF a condamné l'attitude irréparable du président Mitterrand qui  a réhabilité et réparé financièrement ces généraux qui se sont dressés  contre la République. Alors que des démocrates,     communistes et autres, qui ont été au premier rang des luttes contre  le colonialisme et pour la défense de la France ne sont toujours pas  reconnus.
 
   Aujourd'hui, 49 ans après la lutte exemplaire de tous ceux qui ont  agi pour barrer la route au fascisme, qu'ils soient civils ou  militaires, la France est engagée sur divers territoires africains     mais aussi dans le bourbier  qu'est l'Afghanistan où,  d'importants renforts militaires vont êtres envoyés dans un secteur où  la guerre est très présente. Ces soldats vont     s'ajouter aux 1500 militaires déjà en place.
 
   L'exemple de l'Algérie montre bien tout l'intérêt pour les peuples  de tout faire pour préserver la paix. Les 30.000 soldats dont une  écrasante majorité d'appelés du contingent et les centaines de     milliers d'Algériens tués sont là pour nous le rappeler.
  
   Le 6 mai 2007, 53% d'électeurs ont élu à la présidence de la  République Nicolas Sarkozy. Depuis ce jour maléfique, notre peuple ne  cesse de souffrir, de s'enfoncer dans la misère. Depuis ce coup     de tonnerre, tout ce que compte notre pays de réactionnaire, de  fascisant relève crânement la tête. Les nostalgiques des guerres  coloniales, les anciens tueurs de l'OAS, encouragés par les propos     et le soutien inconditionnel que leur apporte Nicolas Sarkozy ont  paradé sous l'Arc de Triomphe en toute impunité.
 
   En faisant allégeance à la désastreuse et ruineuse politique  guerrière, de croisade et néo coloniale de Georges Bush, Nicolas  Sarkozy fera intervenir l'armée française partout dans     le monde où l'intérêt des Etats-Unis l'exigera. Les endroits  "chauds" où les soldats français interviendront se solderont par de  nouveaux et sanglants massacres. Il est donc plus que     temps, dans l'intérêt de tous les peuples, y compris du peuple  français de rompre avec cette politique, héritage de la honteuse époque  coloniale.
   
Jacques Tourtaux
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-algerie-22-26-avril-1961-49eme-anniversaire-de-l-echec-des-generaux-felons-49025437.html
 


 
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