146 institutions  financières, originaires de 15 pays ont investi 31,5 milliards d’euros  dans la production de sous-munitions annoncent les ONG Netwerk  Vlaanderen et IKV Pax Christi, dans un rapport actualisé sorti ce  mercredi. La majorité de ces investissements proviennent de pays qui ont  signé un accord de non prolifération des sous-munitions en 2008 à Oslo.  
  
    Un membre de l'Halo Trust Team, soutenue par l'ONU, montre une mine  anti-personnelle posée en Afghanistan durant la guerre contre les  Soviétiques. © EPA 
 Différentes institutions financières, banques, fonds  d’investissements ou de pensions, ont investi à hauteur de 43 milliards  de dollars dans des entreprises produisant des armes à sous-munitions.  Ces armes, roquettes et mines anti-personnelles par exemple, ont la  particularité de contenir plusieurs bombes en une.
Elles  permettent d’occuper une zone importante tout en limitant le nombre de  munitions utilisées. Une des principales critiques formulées à leur  encontre relève de leur capacité à s’activer, même longtemps après la  fin d’un conflit, notamment les mines. Ces munitions, pas toujours  mortelles causent généralement de graves mutilations.
Ce chiffre  provient du rapport détaillé, « worldwide investments in cluster  munitions: a shared responsibility”, proposé par les ONG Netwerk  Vlaanderen et IKV Pax Christil. Il choque d’autant plus qu’une  convention, signée par 94 Etats - dont les principaux pays européens - à  Oslo en 2008, interdit l’emploi, la production, le stockage et le  transfert d’armes à sous-munitions. Les pays acheteurs subissent souvent  un embargo sur les armes comme le Soudan, ce qui n’empêche nullement  les entreprises de vendre, et les investisseurs de financer.
Dans  le nouveau classement des banques pratiquant des investissements  nuisibles, BNP-Paribas-Fortis, Axa – 730 millions d’euros -, Citybank –  417 millions d’euros– et Deutsche Bank – 293 millions d’euros– occupent  le haut du pavé avec un risque très élevé selon Netwerk Vlaanderen. Les  banques belges ne sont pas en reste. KBC et Dexia occupent l’échelon  inférieur où les risques sont considérés élevés.
Ces différentes  institutions ont financé une huitaine d’entreprises notamment les  américaines Alliant Techsystems ATK, L-3 Communicaitons, Lockheed Martin  et Textron ; et les sud-coréennes Poongsan et Hanwha. Les  investissements financiers s’élèvent à 3,3 milliards d’euros, l’octroi  de crédit à 3,6 milliards et au moins 8,6 milliards pour la détention ou  la gestion d’actions et d’obligations.
De nombreuses  associations militent depuis des années pour l’arrêt des investissements  dans la production des sous-munitions. "C'est inacceptable que ces  institutions continuent d'investir dans ces armes qui tombent sous la  législation internationale et qui tuent ou blessent des gens depuis des  dizaines d'années", a insisté Esther Vandenbroucke de Netwerk  Vlaanderen.
 Guillaume Bur, avec belga.
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