30/04/2010
La scène politique libanaise est perturbée à la suite de la révélation de la visite sécuritaire américaine à la frontière libano-syrienne.
Des sources sécuritaires sous couvert de l'anonymat ont raconté à la chaine télévisée AlManar que la délégation sécuritaire américaine était escortée par l'armée libanaise. Selon elles, "la délégation a franchi le passage au début, et avait le feu vert d'entrer au territoire syrien sans que personne n'ose l'arrêter. Elle a ensuite effectué une tournée autour du passage, et s'est renseignée sur l'enregistrement des noms des voyageurs par la sureté générale et le passage des voitures par les douanes.
Cette délégation est restée sur place pendant trois heures et demie, elle a convoqué tous les officiers, les lieutenants et les soldats de la sureté générale, des douanes et de la police militaire".
"L'un des officiers a été interrogé pendant 45 minutes sur les moindres détails de son travail, dont entre autre son emploi du temps! Les deux officiers américains ont par ailleurs visité les chambres à coucher des militaires, et y sont restés pendant deux heures et demie sans qu'aucun officier n'appelle ses responsables pour les informer!".
Sur le plan gouvernemental, les ministres se sont lancé les accusations. Alors que le ministre de l'intérieur a qualifié la visite de "normale", il a affirmé que la sureté générale n'était pas incluse dans l'affaire. Le ministère des Affaires étrangères a lui aussi démenti avoir été informé de cette visite.
Pour leur part, l'armée libanaise et la gendarmerie ont toutes les deux démenti tout lien dans l'affaire.
Bref, en attendant de savoir qui est la partie qui a donné l'autorisation à cette visite, une chose est sûre: cette visite n'est pas du tout innocente, ni dans son timing, ni dans ses objectifs, au moment où les Etats-Unis accusent la Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah. La résolution 1701 serait-elle prochainement modifiée? Verrions-nous des forces de la FINUL à la frontière libano-syrienne pour contrôler le soi-disant trafic d'armes? Pour le général à la retraite Amine Houteit, "c'est un crime de faire passer sous silence la visite de la délégation sécuritaire américaine".
MANAR
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