| Jean  Bricmont : « La gauche morale est devenue le substitut de la religion » Propos recueillis par Jacques-Olivier  Teyssier par  Jean  Bricmont | |
| Mondialisation.ca,  Le 19 avril 2010 | |
| Jean  Bricmont était à Montpellier le 8 avril à l’invitation des Amis du Monde  diplomatique. L’intellectuel belge, proche de Noam Chomsky, a  brossé un « panorama idéologique de l’histoire de la gauche et du  socialisme ». Il a fustigé « la gauche des valeurs ». Ce  qui prend un relief particulier au moment où Martine Aubry, la première  secrétaire du PS, et plus localement, Hélène Mandroux, maire de  Montpellier, choisissent de mettre en avant « les valeurs de la  gauche » (1). Jean Bricmont a aussi évoqué quelques rares pistes  pour agir « quand on n’est ni Lénine ni Cohn-Bendit ». Pour écouter les extraits de la  conférences : http://www.montpellier-journal.fr/2010/04/la-gauche-morale-est-devenue-le-substitut-de-la-religion.html 
 « La gauche est toujours anti » Les libéraux actuels n’ont rien à voir avec le libéralisme classique. Les libéraux classiques étaient des gens qui voyaient deux pouvoirs oppressifs en face d’eux, l’État absolutiste et l’Église, et qui pensaient s’en libérer afin que l’individu puisse réaliser son plein potentiel. Leur version du marché libre n’avait rien à voir avec la version actuelle parce que c’était une société essentiellement de petits producteurs. Et disant : si ces petits producteurs peuvent se libérer de la tutelle de l’État absolutiste et de l’Église, ils pourront alors interagir et ça mènera à une situation d’humanité. [...] Ce projet a échoué parce qu’en libérant les forces du marché, on a eu, en même temps, avec la révolution industrielle, la naissance de la grande industrie. Et, avec celle-ci, on a eu une concentration de pouvoir entre les mains des capitalistes qui n’était pas tellement différente du pouvoir concentré contre lequel les libéraux s’étaient battus : celui de la féodalité, de la monarchie, de l’Église. « La concentration des médias À partir du moment où des individus  possèdent les moyens de production, ils peuvent dicter aux gens qui  n’ont à vendre que leur force de travail, leurs conditions de vie,  d’habitat, etc. qui fait que la réalisation de l’individu, dans ses  aspirations personnelles, devient de facto impossible même si, en  principe, les droits de l’homme existent, il y a la démocratie, etc. De  plus, le processus démocratique est intrinsèquement perverti par cette  concentration entre quelques mains des moyens de production puisqu’ils  peuvent acheter les députés, faire pression sur les parlements, sur les  gouvernements en disant (ça c’est la version moderne) : « Si vous  n’êtes pas gentils avec nous, on délocalise. » De plus, j’anticipe  mais au XXe siècle, la concentration entre quelques mains des médias  fait que même l’information, la liberté de discussion et de débat qui  étaient les conquêtes du libéralisme classique, sont perverties. Alors  que de ces processus de discussion libre devraient émerger les solutions  d’un point de vue libéral. Ce n’est pas parce que le libéralisme classique a échoué qu’il faut rejeter les idéaux qu’il défendait. Tous les socialistes du XIXe siècle (Marx, Engels, Bakounine, Kropotkine, etc.) qui avaient certes des différences mais qui ne sont pas si grandes comparées à ce qui est venu après, avaient pour leitmotiv que, pour résoudre cette concentration, il fallait supprimer la propriété privée des moyens de production et les socialiser. Cela ne veut pas dire étatiser, nationaliser ou mettre sous le contrôle du gouvernement. Au XIXe, ce n’était pas ça : la socialisation c’est le contrôle effectif par la population de la production qui est déjà socialisée. À partir du moment où elle est socialisée, l’idée libérale fondamentale de la démocratie exige que cette production, tellement essentielle à la vie des gens, soit soumise à un contrôle démocratique. Le socialisme, pour moi, n’est rien d’autre que l’extension du libéralisme ou de la démocratie à la sphère économique qui est rendue nécessaire par l’émergence de la grande production. « La question n’est pas l’État ou le marché mais plutôt : C’est une idée qui est totalement  oubliée aujourd’hui parce que quand vous avez le débat entre la gauche  et la droite, c’est presque toujours un débat entre l’Etat et le marché.  Pour moi la question n’est pas l’État ou le marché mais plutôt : qui  décide dans les entreprises ? Les travailleurs ou la collectivité ? Pas  nécessairement l’État : on pourrait imaginer une société où toutes les  entreprises sont autogérées par les travailleurs et sont toutes en  relation par des mécanismes purs de marché. Je ne dis pas que c’est  souhaitable mais on pourrait l’imaginer pour comprendre la différence  entre le contrôle social de la production et l’Étatisation. Je ne suis  pas contre une intervention de l’État dans l’économie mais c’est un tout  autre débat. C’est important de comprendre que la socialisme émerge  d’une façon naturelle comme une réaction à l’échec du libéralisme mais  il n’est pas anti-libéral dans le sens profond du terme. Il accepte la  liberté d’expression, de débat, la démocratie, le pluralisme, les  conquêtes des lumières mais il dit : il y a ce problème de la  concentration. Il est très intéressant de lire des textes de socialistes classiques avant la guerre de 14. Par exemple Kautsky, le « renégat Kautsky » comme disait Lénine. [...] C’est un social-démocrate allemand mais il avait un programme de socialisation de l’économie. Vous en avez d’autres. Même ceux que l’histoire a gardé comme étant des gens compromis, des traites, etc., sont beaucoup plus radicaux que ce que vous avez aujourd’hui. Même le NPA ne va pas signer des choses pareilles. « Le bolchevisme et le  fascisme » « L’erreur  des communistes occidentaux Et c’est exactement ce qu’on n’a pas fait. [...] L’erreur des communistes occidentaux n’est pas qu’ils ont commis le crime de soutenir l’horrible Staline mais qu’ils ont détruit, d’une certaine façon, l’idée du socialisme ici en identifiant les aspirations du socialisme avec ce qu’il se passait en Union soviétique. [...] En particulier ça a renforcé l’idée que le socialisme, c’est l’étatisme. Alors que c’est la socialisation. D’autre part, on a eu le fascisme et le  nazisme. Une grande partie de l’énergie de la gauche, pendant toutes ces  années, a été consommée dans le combat contre le fascisme. Qui s’est  terminé en 1945 par la victoire de l’armée rouge qui a encore renforcé  le problème de l’identification du socialisme avec l’Union soviétique. « Le développement de l’occident a toujours dépendu Un autre problème qui se posait au socialisme, c’est qu’il y a un impensé du socialisme du XIXe siècle – et ça, c’est leur erreur : c’est le colonialisme et l’impérialisme. Je ne crois pas que l’occident soit purement un produit de l’exploitation coloniale. En revanche, je crois que l’existence d’un arrière monde par rapport à l’Europe a toujours biaisé notre développement. [...] Contrairement aux sociétés traditionnelles qui vivaient en autarcie, le développement de l’occident a toujours dépendu de l’existence d’un monde extérieur à nous où on pouvait aller déverser nos problèmes et chercher des richesses. [...] Après guerre, bien sûr, il y a eu les luttes anti-coloniales, une partie qui a absorbé une certaine énergie de la gauche. Mais il y a eu, pendant la période qui a commencé dans les années 30, quelque chose qu’on a tendance à sous-estimer : les gains sociaux-démocrates. Ce sont la sécurité sociale, la démocratisation de l’enseignement, les pensions, l’assurance chômage et maladie. Tous ces gains vont contre l’idéologie libérale classique. Pas celle du XVIIIe mais telle qu’elle devient au moment du développement du capitalisme où ce qui se dit libéralisme n’est plus du tout libéralisme. Le véritable héritier du libéralisme  c’est le socialisme. Mais ce qui devient le libéralisme, c’est la  défense du grand capital, de la propriété privée des moyens de  production au nom de la défense de la petite entreprise, au nom des  idées libérales. On transpose les idées libérales à une situation  nouvelle et on dit : « Ah ! L’épanouissement de l’être humain c’est  le libre marché. » Y compris quand il y a des immenses capitalistes  qui sont en concurrence avec des petits commerçants ou des travailleurs  et qui peuvent les écraser. Ce libéralisme-là était toujours opposé à  tout ce qu’on a. Si vous regardez l’histoire de la droite, elle s’est  battue contre toutes les conquêtes sociales-démocrates. [...] Elles  n’ont pas transformé le capitalisme mais dans un certain sens, elles  l’ont fait. Si vous prenez le capitalisme à la fin des années 70 où on  est au sommet de la montée des conquêtes sociales-démocrates, vous  arrivez à un capitalisme très différent de ce que vous avez aujourd’hui  et de ce que vous aviez 50 ans plus tôt. « Le  Parti communiste était en principe révolutionnaire En France c’est un peu particulier puisque celui qui a fait le plus ces programmes socio-démocrates, c’était un catholique de droite maurassien qui s’appelait De Gaulle. Vous n’avez pas eu à l’époque quelqu’un comme Olof Palme, par exemple. [...] De Gaulle l’a fait parce que c’était dans l’esprit du temps. Et, en face de lui, il avait un Parti communiste qui était en principe révolutionnaire mais qui, en pratique, comme le PCI en Italie, a été socio-démocrate. [...] Le Conseil national de la résistance est un programme social-démocrate. [...] Tout ce courant social-démocrate classique pour lequel j’ai évidemment de la sympathie parce que je le vois comme une résurgence, après tous les problèmes du fascisme et de l’effondrement de la guerre de 14, de l’idéal socialiste classique du XIXe siècle, s’est effondré curieusement, en France particulièrement, mais aussi ailleurs en Europe, à partir de 68 et particulièrement lors de l’accession de Mitterrand au pouvoir en 81. [...] Il y a eu de tout en mai 68 mais ce qui  est massif aujourd’hui, c’est son institutionnalisation. C’est la lente  montée des soixantuitards dans les institutions qui commencent à prendre  le pouvoir en 81. [...] Tout s’est passé à contre-temps. La  social-démocratie était faite mais Mitterrand est venu avec un programme  beaucoup plus radical, social-démocrate, de nationalisations qui pour  moi n’était pas nécessairement bien pensé et pas adapté à l’époque [...]  En 83, il y a des déficits, des problèmes avec le franc, il prend le  tournant de la rigueur. Je ne vais pas le condamner mais tel qu’il a été  fait, ça a été une rupture complète avec les idéaux de la gauche  classique. Et on a eu vraiment une nouvelle gauche qui s’est instaurée,  qui a pris le pouvoir et qui est la gauche qu’on rencontre aujourd’hui  dans laquelle je ne me reconnais pas même si je me dis de gauche. « Si  vous parlez de la gestion et du contrôle de l’économie, Sur le plan intérieur, l’idée de  socialisme, de socialisation des moyens de production, a été remplacée,  dans le discours, par les Droits de l’homme. Si vous écoutez la gauche,  elle est toujours pour les Droits de l’homme, contre les  discriminations,… Mais, si vous parlez de la gestion et du contrôle de  l’économie, elle ne vous dit rien. Celui qui incarne ça encore plus que  les socialistes français, c’est Tony Blair. [...] Il a dit : « La  gauche a appris qu’il n’y a pas une façon de gauche et une façon de  droite de gérer l’économie, il y a une seule façon de gérer l’économie  et la gauche a appris à le faire aussi bien que la droite. » Donc  il n’y a pas de débat sur la propriété privée des moyens de production,  sur le contrôle démocratique de la production. Ça n’existe plus. Parce  qu’il y a, soi-disant, une science économique qui est, en fait, la  version néolibérale de la science économique, le paradigme dominant. La  gauche comme la droite l’applique, ce sont des recettes économiques et  on ne discute pas. Mais quel peut-être le débat gauche/droite ? [...] Vous devez trouver un sens à être de gauche qui n’est pas de droite. Alors qu’a-t-on inventé ? Je vais peut-être être méchant mais je pense que c’est une invention, une arnaque : on a inventé l’antifascisme et l’antiracisme. On a fait mousser le Front national et du coup on a créé un danger fasciste contre lequel on a mobilisé la jeunesse. [...] On a aussi mobilisé les gens contre le racisme en faisant croire que la droite était d’une certaine façon nostalgique de Pétain, de l’Algérie, une droite raciste, etc. Ça a été le tournant idéologique autour des années 80. Évidemment, il y avait la crise du communisme. [...] Tout ce qui avait été l’essence du socialisme et de la social-démocratie européenne était discrédité au nom de l’anticommunisme avec lequel il n’avait rien à voir. [...] On a introduit la gauche morale qui est une gauche des valeurs. Vous entendez ça tout le temps : on a des valeurs, on est féministe, anti-raciste, anti-fasciste, pour la démocratie, pour les Droits de l’homme. « Alors qu’a-t-on dit aux  travailleurs ? » « Si  vous voulez changer les choses, On a fait un retour en arrière  gigantesque : avant 1845, avant les premières critiques que Marx  faisait, dans l’idéologie allemande, à ce qui était la gauche morale de  son temps. C’est Marx et les autres qui ont dit : « Le problème ce  n’est pas la morale, les idées, la dialectique hégélienne, la religion.  Ce n’est pas de ça dont il faut parler. C’est des structures sociales.  Si vous voulez changer les choses, vous devez vous attaquer aux  structures sociales. » Ils étaient tous comme ça. Ils avaient  raison. Et tout ça, on l’a perdu. On l’a oublié. La gauche morale est  devenue le substitut de la religion. On a une religion des Droits de  l’homme, de la démocratie. [...] On fait des lois pour sanctionner les  gens qui dévient de la religion. Mais comme la religion n’est pas le  christianisme, ça passe pour de gauche mais ça a des effets  catastrophiques. « Tous  les problèmes Le premier effet catastrophique que ça a, c’est l’Europe. On l’a faite avaler au nom de l’anti-fascisme, de l’anti-nationalisme. [...] Je n’ai rien contre l’Europe, contre son unification. [...] Mais je suis contre la perte de souveraineté. [...] La commission européenne est un pouvoir non démocratique, bureaucratique qui est pire que le pouvoir des capitalistes sur le peuple parce qu’on a recréé une espèce de monarchie absolue sauf que c’est une bureaucratie plutôt qu’une seule personne. Elle a un pouvoir énorme, elle prend énormément de décisions qui sont entérinées ensuite par les gouvernements nationaux qui sont obligés de le faire. Tous les problèmes économiques, de libre-échange, de commerce, de monnaie, tous les problèmes qui sont au coeur de la réflexion de la gauche classique ont disparu et sont gérés par la Commission européenne. [...] « Les gens ne votent plus » Quelqu’un m’a demandé, avant de venir,  si j’allais parler de « la vraie gauche ». Je veux bien mais le  problème c’est que je ne sais pas où elle est parce que quand je  regarde l’extrême gauche, en France du moins, j’ai l’impression qu’elle  est comme la gauche morale. Mais en plus fort. Elle hurle encore plus  fort par exemple quand il y a une petite phrase d’un président de région  qu’on peut critiquer comme raciste. Je ne sais pas si vous pensez à  quelqu’un… Ils n’ont pas d’alternative réellement et ils sont rentrés  dans le discours des valeurs. Ou bien parfois, il y a le discours du  retour de Marx. [...] Mais on fait un Marx complètement utopique,  découpé de l’histoire du XXe siècle, des transformations sociales. [...]  Alors que faire ? « Pas de perspective de  changement radical » Premièrement, c’est très important de relégitimer, de rétablir la perspective socialiste fondamentale de la socialisation des moyens de production. Même si ce n’est pas demain qu’on va le faire, même si on ne peut pas le faire, ça change tout, à mon avis, dans les luttes. [...] Parce que si vous partez de la légitimité de la propriété privée des moyens de production alors vous dites simplement : les travailleurs doivent avoir une part de gâteau, un peu plus de dignité, de considération, etc. Mais si vous dites : « Non, tout est à nous rien n’est à eux. » Pour le moment on ne peut rien faire mais quand on se bat on part d’un point de vue de légitimité qui est très différent et ça, c’est très important psychologiquement. « Il faut ne pas se soumettre au  diktat européen » L’Europe et les citoyens européens  peuvent être un facteur de paix dans le monde par rapport aux  Américains. Mais pour ça, il faut regagner notre souveraineté par  rapport aux Etats-Unis. De même qu’il faudrait ignorer l’Europe, il  faudrait ignorer l’Otan. [...] Il ne faut pas oublier que pendant la  guerre du Vietnam, avec un anti-communisme fanatique dans les  gouvernements européens, il n’y avait pas un soldat européen au Vietnam.  [...] Maintenant tous les soldats européens servent de supplétifs aux  Américains. [...] Ça n’indigne personne, il n’y a pas de manifestation,  pas de protestation, pas de pétition, pas d’agitation dans les facultés  parmi les intellectuels. Le mouvement de la paix a complètement disparu.  Il faut recréer ça. La Palestine est un truc où l’Europe pourrait avoir  une position moins alignée sur les Etats-unis et par conséquent sur  Israël. [...] Par exemple appuyer par toutes les façons imaginables le  mouvement Boycott désinvestissement sanctions (BDS). « Je  ne vois pas de sujet collectif Le premier obstacle c’est que je ne vois pas de sujet. Avant, la vieille gauche avait un sujet actif qui était en gros la classe ouvrière, le prolétariat autour duquel pouvaient se faire des alliances. Mais maintenant je ne vois pas de sujet collectif qui puisse être l’agent d’un renouveau. Ce qui était la classe ouvrière est terriblement divisé en raison de la question de la religion et en particulier de l’Islam. La droite évidemment a cette astuce très intelligente d’agiter le problème de l’Islam (voile, burqa, etc.) mais la gauche tombe trop souvent dans le piège. Je pense le plus grand mal des religions mais je pense qu’il faut une laïcité honnête qui ne soit pas sélectivement contre une religion particulière. Il faut un mouvement dans la population, un processus de paix comme on dirait au moyen orient avec les musulmans de France – et de Belgique. [...] On n’unifiera pas les forces populaires en France ou en Belgique ou ailleurs en Europe si on n’unit pas les musulmans et les non musulmans parce que les musulmans représentent une partie importante de ce qui, dans le temps, aurait été appelé la classe ouvrière, le prolétariat. Vous ne pouvez pas les ignorer. Particulièrement sur la Palestine. En France, le discours est tellement biaisé en faveur d’Israël, que les gens deviennent fous furieux. « On ne contrôle plus le reste  du monde » On doit gérer notre déclin. Or tout le  problème que je vois dans les manifestations culturelles et  intellectuelles en France avec particulièrement un type qui est vraiment  scandaleux pas seulement pour ses remarques racistes, Zemmour,  c’est qu’on vit dans une France, une Europe qui est dominée par la  nostalgie de notre glorieux passé – avec ses aspects pas très jolis –  mais on ne regarde pas vers l’avenir. On n’essaye pas de s’inventer un  avenir dans lequel nous devons vivre, dans un monde que nous ne  contrôlons pas et où nous ne sommes pas les plus forts. Et ça, c’est  vraiment le défi auquel je n’ai pas de réponse. Pour moi c’est le défi  le plus important de notre époque qui justifie à la fois la défense de  la paix et du socialisme. Mais comment l’accomplir ? Je vous laisse  réfléchir à ça. Ecouter l’intégralité : Deuxième partie à venir (beaucoup plus courte) : quelques questions de la salle. ► Voir aussi : plus d’informations sur Jean Bricmont | |
24 avril 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)

 


 
 Articles
Articles
 
 
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire