Un Tribunal Pénal International,
« Nuremberg » pour les dirigeants d'Israël
Mourad Benachenhou
Dimanche 2 mai 2010
Le mur à Bethlehem - © Photo PCHR
Ze'ev Jabotinsky, un des fondateurs du groupe terroriste sioniste «Irgun» affilié au mouvement para-militaire de la jeunesse sioniste polonaise «Betar» organisation encore active et légale dans plusieurs pays en dehors d'Israël, a écrit, en 1923 sur la publication hébraïque «Ha'aretz» les phrases suivantes à la fois clairement lucides et terriblement franches:
Si vous voulez coloniser une terre sur laquelle un peuple vit déjà, vous devez mettre en place une garnison sur cette terre, ou trouver un bienfaiteur qui maintiendra la garnison en votre faveur. Le Sionisme est une entreprise de colonisation et par conséquent, il se maintiendra ou s'effondrera sur la base de forces armées…La colonisation pourra ainsi se développer sous la protection d'une force qui ne dépendra pas de la population locale, derrière une muraille d'acier que cette population sera incapable de briser… Un accord à l'amiable n'est simplement pas possible.
Les deux murailles génocidaires qui entourent les Palestiniens La muraille concrète
En fait, les Palestiniens sont soumis à une double muraille d'acier :
- La muraille concrète et visible par tous, dont la construction a été déjà achevée sur une distance de 405 km, et qui couvrira, une fois terminée, 900 km, puisqu'elle isolera les colonies sionistes illégales de la rive ouest du Jourdan, ainsi que Jérusalem-Est, au profit exclusif de la population juive et sur des terres confisquées aux Palestiniens, leurs propriétaires légaux. Comme, apparemment, cela ne suffit pas, le gouvernement juif d'Israël va construire une seconde muraille de 200 km le long de la frontière sud avec la Jordanie, tandis que le gouvernement égyptien se charge d'isoler Gaza de la péninsule de Sinaï par une autre muraille. Qu'on s'imagine une muraille de 8 m. de haut séparant le nord du sud de l'Algérie et s'étendant de Ghardimaou à Zouj Beghal ! A noter que la muraille a été jugée illégale par un arrêt émis le 9 juillet 2004 par la Cour Internationale de La Haye. Israël a, évidemment, ignoré cet arrêt comme elle ignore le reste des lois internationales et les institutions qui sont chargées d'en assurer le respect, y compris, évidemment l'Agence Internationale de L'Energie Atomique.
On peut dire, sans se tromper, que le peuple palestinien est le seul, dans toute l'histoire de l'humanité, à être entièrement isolé du monde par une muraille qui entoure tout le territoire qu'il occupe historiquement : on interdit même aux gens de parler de ces souffrances !
La Muraille génocidaire des Mass-médias
La muraille, plus subtile, invisible à l'œil nu, qui n'en est pas moins aussi nocive que la muraille concrète, est celle qui est constituée par les mass-médias internationaux, qui contribuent à accroitre le sentiment d'isolement du peuple palestinien, en passant sous silence la violence au quotidien dont il est l'objet, et dont le but déclaré sans honte par les dirigeants sionistes est de forcer ce peuple à quitter sa terre historique ou à accepter d'être massacré sur place. Il n'y pas une information en provenance de Palestine qui ne fasse pas l'objet de falsification. D'ailleurs, un ouvrage académique, écrit par deux chercheurs de l'Université de Glasgow, en Ecosse (Royaume-Uni de Grande-Bretagne) intitulé : «Mauvaises Nouvelles en Provenance d'Israël,» (Pluto Press, Londres, 2004) démontre, preuves patentes à l'appui, qu'à lire la presse dite «internationale» ou à regarder les nouvelles en provenance des chaînes de télévisions qui se targuent d'objectivité et d'universalité, comme la BBC, CNN, Euronews, TV5-Monde, MSNBC, Fox News, etc. on tire la conclusion que la victime, dans cette opération de génocide à guichet fermé, mais à ciel ouvert, est Israël, et le «méchant,» qui empêche le génocide de «tourner en rond» est le peuple palestinien. Pas une seule information, si accablante qu'elle soit pour Israël, qui ne soit pas transformée à son avantage, ou évidemment, et encore mieux, totalement passée sous silence dans ces medias qui se targuent de «publier des nouvelles qui peuvent servir.»
La «communauté internationale» et la «muraille du génocide»
Il est évident que la destruction de la première muraille n'est pas à l'ordre du jour. Apparemment, la «communauté internationale» dans sa «sagesse» son sens de la «justice», son «humanisme autoproclamé,» et sa volonté de «pacifier» les esprits, fait semblant de croire que cette muraille ne constitue pas, par sa seule présence, une violation de tous les droits de l'homme à laquelle cette «communauté internationale est pourtant si sensible, et parmi ces droits, le droit le plus élémentaire de vivre une vie digne d'être vécue.
Cette muraille viole le droit à la libre circulation des personnes, le droit à la propriété, puisque la muraille est construite sur des terres confisquées aux Palestiniens, le droit à un abri décent, puisque des Palestiniens, hommes, femmes, enfants et bébés, se sont retrouvés sans abri et sans domicile fixe du fait d'une décision unilatérale des autorités génocidaires d'Israël, le droit à l'égalité devant la loi, puisque les règles qui ont autorisé les confiscations et les démolitions de logements s'appliquent exclusivement aux Palestiniens, les maisons des Juifs n'étant jamais détruites sauf décision de la part des propriétaires juifs.
Briser la seconde muraille
Briser la seconde muraille consiste simplement à compléter l'information du grand public en lui présentant des faits et des analyses qui sont totalement absentes des médias internationaux, dénués de tout professionnalisme ou de toute objectivité quand il s'agit de couvrir les souffrances du peuple palestinien et les crimes de l'état génocidaire d'Israël.
Il faut bien que les gens sachent que ce qui se passe sur cette terre n'a rien à voir avec le droit des Juifs à l'existence en paix, mais avec le génocide d'un peuple qui n'a commis aucun crime contre l'humanité le rendant digne d'être puni par le châtiment ultime de la liquidation physique.
La définition du génocide
Depuis que l'extrémisme nazi a été vaincu et ses dirigeants jugés et emprisonnés à vie ou exécutés, la fameuse «communauté internationale» a pris sur elle de faire du génocide un crime dont les instigateurs et les auteurs sont passibles de poursuites et de peines.
Cette criminalisation internationale du génocide a été inspirée par une étude, rédigée par Raphael Lemkin en 1944, et dont le titre est «La Législation de l'Axe dans l'Europe Occupée.»
Voici comment Lemkin caractérise le génocide :
De manière générale, le génocide ne signifie pas nécessairement la destruction immédiate d'une nation, excepté quand elle est perpétrée par le meurtre massif de tous les membres d'une nation.
Ce terme veut plutôt faire référence à un plan coordonné comprenant plusieurs actions visant à la destruction des fondements essentiels de la vie de groupes nationaux, avec l'objectif d'annihiler ces groupes mêmes. Les objectifs de ce plan seraient la désintégration des institutions politiques et sociales, de la culture, de la langue, des sentiments nationaux, et de l'existence économique de groupes nationaux, et la destruction de la sécurité personnelle, de la liberté, de la santé, de la dignité et même de la vie des individus appartenant à ces groupes.
Le génocide est dirigé contre le groupe national comme entité, et les actions en cause sont dirigées contre les individus, non à titre personnel, mais par les membres du groupe national.(p. 79)
A noter que Lemkin, juif polonais qui avait fui l'occupation nazi de la Pologne et s'était réfugié en Suède, ignorait sans doute que cette définition allait s'appliquer, littéralement mot pour mot à l'entreprise sioniste en Palestine historique.
Ce que veut dire cette définition
Il est utile d'accompagner cette citation d'un commentaire :
1. Le génocide implique une volonté délibérée et déclarée de la part des génocidaires de détruire un groupe national. Les déclarations des dirigeants sionistes n'ont jamais fait secret de la volonté de ces dirigeants de faire disparaitre les Palestiniens de la Palestine historique et de les remplacer par des Juifs émigrés, en conformité avec les ordonnances divines de la Bible. Comme l'écrit le professeur Hector Avalos, dans son ouvrage intitulé :»Les phrases de Combat, Les origines de la violence religieuse.» (Prometheus Books, New York 2005)
«Nous n'avons aucune statistique démographique pour soutenir l'affirmation que les Juifs formaient la plus grande partie de la population de la Palestine pour la grande partie des seize siècles séparant l'année Mil avant l'ère chrétienne de l'année 636 de l'ère chrétienne…Il est juste de proclamer que ce conflit n'existerait pas s'il n'y avait pas la croyance que Dieu a donné la terre à Israël.»
A noter que le professeur Avalos, d'origine mexicaine, enseigne à l'université d'Iowa aux Etats-Unis, est docteur d'Etat en Sciences bibliques, lit dans le texte la Bible en Hébreu et Araméen, les Evangiles en Grec et le Saint Coran en Arabe, est appuyé dans ses affirmations sur la démographie de la Palestine historique, par l'Israélien juif Uri Avneri, qui dans son ouvrage intitulé : «Le Lion et la Gazelle» (Listserve 2009) affirme :
«Le mythe juif moderne suivant lequel pratiquement tous les Juifs descendent de la communauté juive qui vivait en Palestine il y a 2000 ans de cela et à été expulsée par les Romains en l'an de grâce 70 est, en fait, sans fondements.»
Donc, le Sionisme est, dans son essence, une idéologie génocidaire, puisqu'il a pour finalité délibérée de remplacer la population autochtone par une population émigrée, sous prétexte que Dieu a donné, pour l'éternité cette terre à une certaine communauté religieuse et ethnique dont les rapports historiques avec cette terre sont contestables et contestés ;
2. Le génocide n'implique pas que la population victime du génocide soit soumise à des actes de violences, massacres, expulsions massives, brutaux et limités dans le temps. Ce n'est pas parce que les autorités juives d'Israël n'ont pas appliqué la méthode hautement sophistiquée nazie de liquidation physique de populations «inférieures» ou la méthode crue de la minorité hutu au Ruanda, que leurs actions échappent à l'épithète «génocidaire» ou qu'elles soient exclues de la qualification de génocide.»» La définition de Lemkin est sans ambiguïté sur ce point. Le problème de temps mis pour liquider une population autochtone n'a rien à voir avec la politique de génocide telle que ce légiste la voit et telle qu'elle a été adoptée par les Nations Unies ;
A suivre
| Source : Le Quotidien d'Oran http://www.lequotidien-oran.com/... |
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