Comme chaque année, la section féminine du comité de soutien à la résistance a organisé un iftar au cours duquel le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours.
Devant un auditoire féminin, sayed Nasrallah a estimé que notre responsabilité au Liban est que notre pays reste fort. Nous devons tout mettre en œuvre pour posséder les éléments de force si nous voulons façonner le présent et construire pour l’avenir un pays libre, indépendant, souverain et digne.
Dans notre petit pays, nous sommes amenés à affronter de graves obstacles, à la fois internes et externes et à relever de nombreux défis. Notre responsabilité nationale et religieuse, que nous soyons chrétiens ou musulmans, est de surmonter ces obstacles et de relever ces défis. Nous ne devons pas être vaincus, ni nous rendre, mais au contraire affronter et surmonter ce genre de défis pour protéger et défendre notre pays. C’est une responsabilité collective. Nul ne peut renoncer à cette responsabilité, qu’il s’agisse des difficultés externes ou internes.
Pour atteindre nos objectifs, nous devons miser sur la sincérité, la loyauté, le savoir, l’unité et la coordination. Nous devons aussi mettre de l’ordre dans nos priorités et profiter de toutes les ressources humaines et matérielles de notre pays et nous pourrons alors, avec l’aide de Dieu accomplir de nombreux miracles.
Au Liban, la principale menace externe vient d’Israël, de ses ambitions au Liban et du projet sioniste en général. Au début, nous parlions des ambitions israéliennes sur notre terre et notre eau. Il semble que nous devions désormais parler aussi des ressources pétrolières et gazières, même si nous pas d’accord entre nous sur le sujet alors que rien n’a été extrait pour l’instant. S’il s’avère que nos eaux territoriales renferment des gisements pétroliers, il y aura un problème car nous ne reconnaissons pas Israël et il faudra délimiter nos frontières avec la Palestine. Notre destin, dans ce beau pays est qu’à notre frontière sud une entité agressive a été établie, basée sur le terrorisme, la violation et les massacres et nous devons l’affronter.
Après toutes ces années, nous avons désormais acquis une grande expérience dans la protection de notre pays. Cette expérience ne concerne pas seulement le Liban. Elle est devenue un modèle dans le monde sur la possibilité pour un petit pays, aux ressources humaines et matérielles limitées, de se défendre face aux ambitions d’un puissant voisin. Au Liban, nous avons désormais l’expérience politique, sécuritaire, militaire, sociale, militante et jihadiste la plus riche dans ce domaine.
Cette expérience, réalisée au Liban, a permis de libérer la terre et les prisonniers, tout en établissant un équilibre de la terreur avec l’ennemi. Elle permet aussi à l’agresseur de réfléchir longuement avant de tenter une nouvelle agression. Cette expérience est d’ailleurs enseignée dans les centres d’études stratégiques dans le monde. Elle a été écrite avec le sang et les larmes des jeunes Libanais et de leurs familles. Nous n’avons plus besoin d’apprendre les moyens de résistance utilisés dans le monde, mais c’est le monde qui est venu chez nous pour apprendre chez nous ce que nous avons fait pendant la guerre de juillet 2006.
Cette expérience, dont les données n’étaient pas très claires au cours des années passées, se résume aujourd’hui comme suit : l’armée, le peuple et la résistance. Elle a fait ses preuves au Liban. Nous nous devons de la préserver et de la consolider.
C’est ainsi que j’en arrive au premier titre de mon allocution : l’armement de la troupe.
Au Liban, nous disons parfois qu’il y a une unanimité sur un sujet mais en réalité, celle-ci n’existe pas. Parler d’un sujet est une chose, en être convaincu en est une autre.
En principe, nous sommes tous d’accord sur la nécessité d’équiper et d’armer la troupe. Cette question est revenue à la une de l’actualité après les affrontements de Adayssé qui ont d’ailleurs été concluants à plus d’un titre. Ces affrontements ont mis en lumière un problème important, celui de la condition posée par les Américains pour accepter d’équiper l’armée. Dans l’esprit des Américains, les armes qu’ils fournissent ne doivent pas être utilisées contre Israël. Ils les fournissent pour d’autres objectifs qu’ils appellent globalement : la lutte contre le terrorisme. Ils cherchent ainsi à alléger le poids des mots. Mais après les affrontements de Adayssé, un débat a été ouvert au Congress américain sur l’utilité de continuer à aider l’armée libanaise. Le débat a même été jusqu’à dire les armes utilisées par l’armée pendant ces affrontements provenait-elles des Etats-Unis ? … Je suis convaincu qu’en définitive, ils continueront à équiper l’armée, car comme cela été dit au Congress, au pentagone et au Département d’Etat, « si nous cessons d’équiper l’armée libanaise, le Liban tombera sous la coupe du Hezbollah. Nous n’avons aucun problème à être utilisés comme prétexte pour aider l’armée, car nous restons une source bénéfique pour le pays.
Je voudrais rappeler ici une conversation que j’avais eue avec le Premier ministre martyr Rafic Hariri. Nous avions amélioré nos relations après une manifestation sociale à Hay el Sellom, qui avait été alors présentée comme destinée à faire chuter son gouvernement. Il était aussitôt venu me rendre visite et nous avons pris l’habitude de rencontres régulières. Un jour je lui ai demandé s’il craignait l’effondrement économique du pays. Il m’a répondu : Non. A cause de la politique économique du gouvernement ?, ai-je demandé. Il a répondu : cette politique contribue certes, mais la vérité est que le monde ne laissera pas la situation économique libanaise s’effondrer. Il ne veut pas qu’elle s’améliore, mais il ne permettra pas un effondrement, car cela signifierait, à ses yeux, jeter le Liban dans les bras du Hezbollah.
C’est bien sûr, une vision agressive, puisque selon eux, le Hezbollah est une menace pour le Liban, non Israël. Mais parce que nous craignons pour le Liban à cause d’eux, nous devons équiper l’armée adéquatement et faire de notre mieux pour éviter la faillite économique. Tout cela est en tout cas apparu à travers les affrontements de Adayssé.
Je voudrais ajouter que même au sujet de la partie nord du village de Ghajar, alors qu’il n’existe aucun débat sur la libanité de cette portion de territoire, puisque même Israël reconnaît ce fait, (alors que ce n’est pas le cas des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba, qui, aux yeux d’Israël sont syriennes, en tout cas non libanaises), la communauté internationale cherche à convaincre Israël de s’en retirer, non pour des considérations de droit international, ou de morale, mais pour, dans leur logique, affaiblir le Hezbollah. Je répondrai à cela qu’Israël ne se retire d’un territoire qu’à cause de la résistance.
Pour en revenir à l’équipement de l’armée au sujet duquel nous sommes tous d’accord, il existe plusieurs moyens pour le faire. La première idée est de le prévoir dans le budget. Mais cette idée provoquera un débat sur l’absence de ressources et la nécessité de créer de nouvelles taxes, alors que les conditions économiques ne supportent pas une telle initiative. Deuxième possibilité, le recours aux dons. L’initiative du président Michel Sleiman est tout-à-fait louable. Mais comme il l’a dit lui-même et comme l’a dit le général Michel Aoun, lui-même ancien commandant en chef de l’armée, les dons populaires ne peuvent pas équiper une armée. Je l’ai d’ailleurs dit récemment au cours d’une réunion avec des membres du comité de soutien à la résistance : vos dons, aussi importants soient-ils ne peuvent pas armer la résistance. Mais ils ont une valeur morale, psychologique et nationale. C’est la même chose pour l’armée. Le troisième moyen est de dresser une liste des besoins de la troupe puis de nous adresser à nos amis. Commençons par les pays arabes qui affirment aimer le Liban et l’appuyer. Une fois la liste des besoins établie par le gouvernement ou le Conseil supérieur de défense, des délégations seront formées et se rendront dans les pays arabes amis pour leur demander de puiser dans leurs stocks d’armes et de nous donner ce qui peut nous convenir. Une telle démarche n’a rien à voir avec le budget 2011. Elle n’a même pas besoin d’une loi-programme. De plus, nous sommes dans une situation d’urgence. Les affrontements de Adayssé, qui sont plus importants qu’un enlèvement de soldats, puisqu’un colonel commandant d’une unité y a été tué, ont montré la précarité de la situation et l’urgence de l’action. Après les pays arabes, les délégations libanaises peuvent s’adresser à l’Iran.
Vous vous souvenez que pendant la période pré-électorale, certaines rumeurs avaient circulé sur la possibilité pour certains pays de suspendre leurs aides militaires à l’armée si l’opposition venait à remporter les élections. J’avais alors proposé que nous nous adressions à l’Iran et à la Syrie. Un tollé s’était aussitôt élevé contre cette suggestion. Le pays est divisé politiquement et il suffit que nous disions une chose, vraie ou fausse, pour que l’autre camp proteste aussitôt. Mais aujourd’hui, puisqu’il y a une unanimité au sujet de l’équipement de l’armée, pourquoi ne pas nous adresser à l’Iran, qui, d’ailleurs, ne nous impose pas de conditions. Le gouvernement libanais peut donc présenter une demande officielle à l’Iran et nous nous engageons, nous au Hezbollah, à utiliser toutes nos amitiés iraniennes, pour que l’Iran contribue à l’équipement de notre armée nationale. Je ne parle bien sûr pas d’achat d’armes, mais d’une demande précise qui serait présentée par le gouvernement et qui serait acceptée par l’Iran. Le président de la République islamique le dr Ahmadinajad doit se rendre prochainement à Beyrouth, à la tête d’une importante délégation et ce sujet pourra alors être évoqué avec lui. Je crois que la République islamique qui aide le Liban depuis l’invasion israélienne de 1982 répondra positivement à une demande raisonnable.
Je voudrais maintenant évoquer le dossier des agents. Je peux dire que nous sommes en train de mener une véritable guerre sécuritaire contre l’ennemi puisque selon les ministères concernés, plus de 150 agents israéliens auraient été arrêtés. Il faut donc poursuivre cette action, continuer à démasquer les agents et à les déférer devant les tribunaux. Mais à ce sujet, je voudrais rappeler que les condamnations à la peine capitale sont déférées devant la cour de cassation et la procédure judiciaire prend du temps, de six mois à un an. C’est pourquoi, pour accélérer le processus, certaines personnalités ont appelé à la formation de tribunaux de campagne pour juger rapidement les agents. Si on ne veut pas toucher à la justice, en créant de nouveaux tribunaux, au moins pouvons-nous agir dans un esprit d’urgence, avec un rythme d’exception. Je suis sûr que plus tôt les jugements seront émis et les sentences exécutées et plus vite cela aura un impact sur la société et sur de nombreux agents pas encore découverts.
Nous ne cherchons pas à nous venger, mais à corriger une déviation. De nombreux agents ont commencé à travailler pour l’ennemi en 2005 et en 2006 et le recrutement se poursuit. L’exécution des sentences pourrait constituer un facteur important de dissuasion. J’appelle donc à une urgence judiciaire. Je voudrais aussi rappeler que l’agent fait du tort à sa propre personne. Il ne faut pas englober sa famille dans la condamnation de son action. Ceux qui me connaissent savent que je suis sentimental et sensible. Chaque fois qu’un martyr tombe, la première question que je pose est la suivante : Est-il marié et a-t-il des enfants ? Je demande ensuite si ses parents sont vivants ? Même chose dans le cas des agents, même si on ne peut comparer un agent à un martyr. Mais lorsqu’on en découvre un, j’ai aussitôt une pensée pour se s parents et les membres de sa famille. Aucun membre de la famille d’un agent ne doit être pointé du doigt à cause de son action. Même chose pour l’institution dont est issu l’agent. Beaucoup d’officiers ont été arrêtés pour espionnage, cela signifie-t-il que l’armée est devenue suspecte ? Pas du tout. L’agent assume seul la responsabilité de son action.
Je voudrais ici aborder un sujet qui a fait l’objet de nombreuses déclarations ces derniers temps. Certains ont insisté sur la possibilité pour chaque parti d’être infiltré par des espions israéliens. Pourquoi le Hezbollah dérogerait-il à la règle ? Je voudrais ici préciser que lorsque j’affirme que le Hezbollah n’est pas infiltré, ce n’est pas de l’arrogance, mais une connaissance de la réalité. Il faut distinguer entre la structure hiérarchique du parti et son public de sympathisants. Concernant les sympathisants, nous ne possédons pas de dossiers sur chacun d’eux. Il est possible qu’il y ait parmi eux des agents infiltrés. Par contre, les membres de la structure hiérarchique du parti ont chacun un dossier et nous sommes sûrs d’eux tous. Sans doute parce que nous combattons Israël depuis des années et que ce combat est de tous les instants, sans interruption, tout comme il est d’une grande férocité, puisque l’ennemi cherche sans relâche à connaître nos positions, nos dépôts de munitions, l’emplacement de nos cadres, nous avons montré que nous ne sommes pas infiltrés. A cause de cette guerre de tous les instants, le Hezbollah comporte depuis sa création un service de contre-espionnage très important dont la mission est de détecter en permanence toute possibilité d’infiltration. Je peux dire sans exagération que c’est l’un des services de contre-espionnage les plus performants de la région. Je l’ai déjà dit que chaque personne qui souhaite intégrer nos rangs est soumise à une série de tests et d’épreuves pour s’assurer qu’elle ne constitue pas une infiltration éventuelle. Nous sommes pratiquement immunisés contre les infiltrations. Sinon, nous n’aurions d’ailleurs pas pu remporter la victoire de 2006. Malgré cela, certains insistent encore et reprennent l’hypothèse selon laquelle trois des nôtres auraient été suspectés. J’ai déjà répondu à cette question et de toute façon nous préparons une conférence de presse pour évoquer ce sujet en long et en large, mais rien ne presse. Des spécialistes, notamment en télécommunications expliqueront le sujet, puisqu’une partie de l’infiltration israélienne se déroule dans ce secteur.
En deux mots, je voudrais évoquer le dossier des faux témoins. Nous avons soulevé ce problème au sein du Conseil des ministres et celui-ci a demandé au ministre de la Justice de rédiger une étude sur la question. N’exagérons rien, le gouvernement n’a pas décidé de convoquer les faux témoins et de les interroger. Au Liban, il y a le principe de séparation des pouvoirs. La décision du gouvernement est donc très importante parce qu’elle permet de donner des idées et de préciser des mécanismes pour traiter ce dossier.
Hier encore la porte-parole du TSL a rappelé que celui-ci n’est pas concerné par le jugement des faux témoins. De son côté, la justice libanaise affirme détenir une lettre officielle du TSL dans laquelle il précise que ce dossier ne relève pas de la compétence des tribunaux libanais. Vous voyez que désormais, c’est le TSL qui définit les compétences de la justice libanaise. Mais dans ce cas, qui est compétent pour étudier ce dossier ? Faut-il revenir à la loi de la jungle et que chacun fasse justice soi-même ? Le gouvernement doit fournir des réponses sur les moyens de traiter ce dossier. Certes, on cherche maintenant à créer une nouvelle polémique sur l’appellation réservée à ces témoins. Mais cette appellation ne change rien à la réalité de leur action qui a consisté à orienter l’enquête sur une fausse piste. Nous voulons savoir pourquoi ils l’ont fait et qui se tient derrière eux. Un jour viendra où nous dirons tout ce que nous avons sur ce sujet, dans cette longue bataille que nous menons. Certaines choses étonneront les gens…
Pourquoi certaines parties libanaises veulent étouffer ce dossier et cacher les faux témoins comme on cache Zouhair Siddiq ? Si vous voulez les récompenser c’est votre problème, mais il est du droit des Libanais de savoir pourquoi ils ont été créés, par souci de justice et de vérité. C’est un droit national. Nous poursuivrons ce dossier jusqu’au bout. Pour l’instant nous attendons le résultat de l’étude entreprise par le ministre de la Justice.
Nous en arrivons aux présomptions présentées au cours de ma dernière conférence de presse. Je n’ai jamais dit avoir présenté des preuves irréfutables. Certains ont pourtant lancé ce commentaire. Ils ont donc découvert un scoop ? Ceux qui disent cela n’écoutent et ne lisent rien. Ces gens-là reçoivent des SMS et ils répètent les instructions reçues, sans suivre les développements. J’ai par exemple déclaré que je possédais des éléments sur le TSL, entre-temps, il y a eu le sommet tripartite de Beyrouth et la tendance au calme. Nous avons reporté la divulgation de nos éléments, nous contentant de présenter certaines présomptions. On a alors dit qu’il faut les remettre à la justice libanaise si le Hezbollah ne reconnaît pas le TSl. Nous avons dit d’accord di on nous le demande. Le Premier ministre a formulé cette demande et nous nous sommes exécutés. Malgré cela, vous pouvez lire les commentaires les uns après les autres dans les journaux ou sur internet, la remise des présomptions à la justice est une reconnaissance du TSL. Le SMS envoyé à tous ceux-là leur a donné l’instruction et ils ont répété la leçon. Je précise toutefois que je ne me laisserai pas entraîner à dire ce que je ne souhaite pas. Je le répète je ne suis pas concerné par le TSL et je ne le reconnais pas. Je donnerai mes raisons et les informations en ma possession en temps voulu.
Si la justice libanaise veut coopérer, nous sommes prêts. D’ailleurs une grande partie des présomptions que j’ai divulguées sont entre les mains de l’Etat libanais et même entre les mains de la justice. Nous demandons aux autorités libanaises : interrogez les espions que vous avez arrêtés. Lorsque l’un d’eux dit qu’il a aidé un commando israélien à entre au Liban et qu’il y est resté plusieurs semaines avant de repartir grâce à son aide, quelqu’un a-t-il songé à lui demander à quelle date ce commando est arrivé ? Quelqu’un a-t-il songé à vérifier si des attentats ont eu lieu à cette même période ? Ces données sont pourtant entre les mains des autorités libanaises concernées. Elles n’ont qu’à pousser un peu plus loin leur enquête.
Je voudrais maintenant évoquer les problèmes de l’eau et de l’électricité. Je demande d’ailleurs votre patience car ce sujet exige des spécialistes.
Je voudrais quand même faire quelques remarques.
Au sujet du courant électrique, je dirais : oui il y a un véritable problème, oui ce problème n’est pas nouveau, non le ministre actuel n’en est pas responsable. Je ne dis pas cela parce que le ministre est notre allié et nous ne voulons pas entrer maintenant dans la distribution des responsabilités. Ce qui compte pour l’instant, c’est qu’il existe un véritable problème, aiguisé par la canicule. Je voudrais préciser à ce sujet qu’aucune partie politique ne se tient derrière les revendications populaires et les manifestations, ni l’opposition, ni le camp loyaliste. Il y a simplement des gens excédés qui veulent exprimer leur colère, sans aucune arrière-pensée politique. Les déclarations dans la presse sur « une répétition générale » font sourire. Je tiens à dire qu’il s’agit de propos qui n’ont aucun sens.
D’abord, toutes les parties au Liban ont décidé pour l’instant de continuer avec ce gouvernement et de coopérer pour résoudre les problèmes des citoyens. Ensuite, si l’opposition veut faire chuter le gouvernement, elle n’a pas besoin d’utiliser la rue. Elle peut aller au Parlement et le faire là bas.
Enfin, il y a quelque temps, lorsque nous avons considéré que le gouvernement en place était tronqué, nous avons protesté dans la rue et organisé de gigantesques manifestations. Ce qui veut dire que lorsque nous prenons position au sujet du gouvernement, nous le faisons clairement et ouvertement, sans nous cacher derrière les problèmes sociaux.
Nous avons suffisamment de transparence et de courage pour exprimer clairement nos positions. Nous n’avons pas besoin de procéder à des répétitions générales. Le jeu démocratique existe et nous le respectons. Si un jour nous parvenons à la conviction que ce gouvernement est inutile, nous le dirons d’abord au Premier ministre. Laissons donc la politisation de côté, nul ne veut faire chuter le gouvernement et nul ne veut s’en prendre au ministre de l’Energie, qui est par ailleurs un ami.
Le problème concerne le pays et essayons de voir comment nous pourrions le résoudre.
Un plan a été adopté en Conseil des ministres. Il a besoin de quatre ans pour donner des résultats. En attendant, le problème est urgent et il est possible de recourir à des solutions provisoires, comme la location de bateaux. Quel que soit le coût de cette opération, il serait moins élevé que les dommages causés par les coupures de courant à l’économie et au moral des Libanais. Je joins ma voix à celles qui réclament une réunion extraordinaire du Conseil des ministres consacrée à l’électricité. Plus même, j’insiste pour que des traitements provisoires soient trouvés car ils e peut que des éléments infiltrés se glissent dans les rangs des manifestants et provoquent du grabuge. Il ne s’agit pas nécessairement d’éléments indisciplinés, mais d’agents de services de renseignements divers qui auraient intérêt à provoquer des affrontements entre les gens et les forces de l’ordre.
J’ai donc deux demandes : la première au gouvernement, pour qu’il tienne une réunion extraordinaire et trouve des solutions d’urgence en leur accordant le financement nécessaire, par le biais de l’ouverture de crédits et la seconde à la population que j‘appelle au clame et à la discipline. La lettre adressée au gouvernement est arrivée. Il faut couper court à toute tentative d’utiliser leur mécontentement et leur colère pour provoquer des affrontements et des incidents regrettables.
Je voudrais ici évoquer la centrale nucléaire de Bouchehr. Beaucoup de commentaires ont été faits à ce sujet. Mais savez-vous que cette centrale, qui va assurer une grande partie du courant électrique en Iran a coûté moins cher que les dépenses de l’Etat libanais pour le secteur électrique ? Que l »on prenne pour une fois exemple sur nos amis iraniens. Ce pays a de grandes ressources. Malgré cela, ses dirigeants veulent assurer de l’énergie, pour les dix et vingt prochaines années au cas où les gisements se tariront. Ils ont donc construit cette centrale nucléaire pacifique. Soyons ambitieux. J’invite donc le gouvernement à étudier sérieusement la possibilité de construire une centrale nucléaire pacifique pour produire de l’énergie. Cela pourrait être moins coûteux que le programme de quatre ans et nous pourrions alors vendre de l’électricité à la Syrie et à la Jordanie. Pourquoi pas ?
Le problème de l’eau est bien plus facile à régler, car nous possédons l’eau. Nous n’avons qu’à construire des barrages pour profiter de cette ressource rare dans la région, et qui serait en train de devenir plus précieuse que le gaz et le pétrole. Ce sujet n’exige pas de grandes spécialisations. Il peut être traité en deux réunions.
Nous avons un pays magnifique exceptionnel, protégeons-le et prenons les sages décisions en préservant avant tout l’équation en or : « l’armée, le peuple et la résistance ».
Merci pour votre soutien surtout en cette période délicate. Que Dieu vous garde… »
30 août 2010
Discours de Sayed Nasrallah devant la section féminine du comité de soutien à la résistance
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