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| 27/08/2010
Des unités de l’armée libanaise ont terminé d’évaluer les dégats provoqués par les affrontements de mardi dernier à Bourj Abou Haidar à Beyrouth. Selon un haut responsable sécuritaire s’exprimant au quotidien libanais Al Akhbar, la police militaire va entamer ce vendredi les interrogatoires avec les témoins et les personnes impliquées dans les combats.
Une autre source militaire a indiqué au quotidien Assafir que le commandement de l’armée a pris une décision ferme au sujet de la situation sécuritaire à Beyrouth, et qu’il mettra en oeuvre une série de mesures pour empêcher la répétition des incidents du mardi dernier.
La police militaire a déjà commencé à recueillir les indices et les données disponibles, surtout les images prises par quelques caméras de surveillance installées dans la zone des combats. Pour l’instant, l’armée libanaise n’a arrêté aucun membre du Hezbollah ni d’Al Machari, qui coopèrent à fond avec l’armée pour mettre fin aux répercussions des évènements. En effet, les deux partis ont fait savoir qu’ils ne couvreront personne, et qu’ils sont prêts à livrer qui que ce soit à l'armée.
De même source on indique que l’enquête porte essentiellement sur l’origine de l’incident et ses motifs, et la façon dont ont été tués le coordinateur militaire au Hezbollah Mohammad Fawwaz, puis son collaborateur Mohammad Jawad, et enfin le membre d’Al Machari Ahmad Omeyrat.
“Le fait de savoir qui a ouvert le feu au début, et qui en a donné l’ordre permettra de dévoiler beaucoup de choses. Toutes les éventualités sont prises en considération. Il est vrai que les deux partis concernés ont insisté sur l’aspect isolé de l’incident, mais on ne peut pas négliger le développement des combats, surtout que ces mêmes partis accusent une partie tierce d'avoir exploité la situation et essayé d’élargir la zone des combats dans la capitale”, a indiqué cette source sécuritaire, révélant que les services de sécurité possèdent des informations primaires sur l’implication de plusieurs services de renseignements étrangers qui œuvraient depuis un certain temps à provoquer les Libanais à s'entretuer dans de nombreuses régions du pays, et surtout dans la capitale!
Pendant ce temps, le Premier ministre Saad Hariri a visité les lieux de l’incident, précisant que ce qui s’est passé est « inacceptable et intolérable ». Hariri s’est rendu entre autre aux mosquées de Bourj Abou Haidar et d’Al Basta, où le mufti de la République a effectué la prière de ce vendredi, après avoir demandé aux orateurs d’appeler dans leurs serments à faire de Beyrouth « une ville démilitarisée ».
Par ailleurs, le bloc parlementaire du Courant du Futur a publié un communiqué virulent à la suite d'une réunion avec son président Fouad Siniora à Qouraytem, fustigeant « les armes que certains possèdent pour combattre l’ennemi israélien », et brandissant le solgan « Beyrouth capitale démilitarisée ».
« Le peuple libanais et les habitants de la capitale patiente ne tolèreront pas que leur ville soit à nouveau dévasté par des hommes armés, quelles que soient les raisons », affirme le Courant du Futur dans son communiqué, et se demandant : « Que fait l’arme de la résistance dans la capitale, dans les quartiers, parmi les civils, femmes et enfants? Pourquoi cette arme a-t-elle été utilisée dans les rues de Beyrouth? Si l’incident était isolé comme l’affirment les parties concernées, pourquoi les mosquées et les sociétés civiles ont –elles été attaquées et brulées ? Pourquoi les enlèvements et les actes de vengeance ont touché des civils dans leurs domiciles ? »
Le bloc parlementaire de Hariri a également considéré que « toute personne possédant des armes, surtout dans la ville de Beyrouth sera désormais hors-la-loi et la légitimité », appelant les services de sécurité à « exercer leurs devoirs et à arrêter ces hommes armés hors-la-loi ». En parallèle, le Hezbollah a appelé à une enquête juste et rapide pour dévoiler les dessous de l’incident. Le responsable du Hezbollah dans la région sud cheikh Nabil Qaouq a affirmé lors des funérailles de Mohammad Fawwaz à Tebnine que ce dernier « est tombé en martyre alors qu’il tentait de régler un différend, et n’était pas une partie du problème, mais ceux qui exploitent l’incident par des provocations verbales et des tensions politiques sont des gens arrivistes qui vivent de la division. La stabilité et l’unité nationale sont les derniers de leur souci ».
Et d’indiquer que ce qui s’est passé est un « incident douloureux qui ne doit pas être exploité de cette façon inhumaine, immorale et non-nationale, alors que le Hezbollah a traité l’affaire avec responsabilité, à la base de l'intérêt national, moral et humain. Le Hezbollah a une fois de plus démontré qu’il est le parti numéro 1 au Liban à se soucier de la paix civile et de la stabilité, et qu’il restera le premier à préserver l’unité nationale", a-t-il ajouté.
Pour sa part, le Chef de l’Etat libanais Michel Souleimane a appelé à la protection de la paix civile. Lors d’un iftar organisé au palais présidentiel de Baabda, Souleimane a assuré que seule la voie du dialogue et de l’entente peut mettre fin aux tensions, consolider la paix civile, éloigner les dangers, et trouver des approches convenables pour résoudre les problèmes urgents.
« Il n’est plus permis de laisser une quelconque partie ou circonstance entrainer les Libanais à la division confessionnelle ou les emprisonner dans des chambres isolées pour faire régner la peur, et les pousser à s’entretuer. L’Etat ne tolèrera plus de tels incidents à l’instar de ce qui s’est passé il y a deux jours. Aux côtés des responsabilités des directions politiques d’adoucir les tensions, les forces sécuritaires exerceront leur rôle tout comme l’armée pour faire face aux actes de violence, imposer fermement la sécurité, et traduire les responsables devant la justice ».
source : Manar
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