lundi 30 août 2010 -
Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran
Qui sont que les Palestiniens doivent reconnaître le caractère juif de l’Etat d’Israël, ne plus faire référence aux frontières d’avant 1967, admettre que Jérusalem est la capitale indivisible de cet Etat juif et renoncer à la formation d’une force militaire pour l’Etat Palestinien qui viendrait à être créé. Autant dire donc que, dans son esprit, les négociations prévues devront se limiter à l’acceptation par les Palestiniens des quelques miettes de « souveraineté » sur la portion réduite à une peau de chagrin du territoire pour lequel Israël consentira à la création d’un Etat palestinien.
Netanyahu ne fait que reprendre à son compte la tactique dont ses prédécesseurs à la tête du gouvernement israélien ont usé pour rendre impossible l’acceptation par les Palestiniens de la création de leur Etat à ces conditions. Netanyahu va toutefois encore plus loin que ses prédécesseurs en exigeant presque que les négociations annoncées aient lieu sous la forme d’entretiens en tête-à-tête entre lui et le président Mahmoud Abbas. Une telle suggestion fait sous-entendre que, pour les Israéliens, Mahmoud Abbas serait l’interlocuteur palestinien le plus enclin aux ultimes concessions qui sont demandées par eux. Elle est aussi une insidieuse façon d’aggraver les désunions inter palestiniennes.
Il est clair en effet que, déjà en butte à de virulentes attaques dans l’opinion palestinienne pour avoir accepté la reprise des pourparler directs sans que l’ennemi sioniste ait fait le moindre geste plaidant en faveur de cette perspective, Mahmoud Abbas n’est pas qualifié aux yeux de ses détracteurs pour obtenir d’Israël un accord de paix équitable. En suggérant » donc que Mahmoud Abbas soit son interlocuteur exclusif dans les négociations pour un accord, Netanyahu conforte ces derniers dans leur soupçon que le président de l’Autorité palestinienne est dans une disposition d’esprit défaitiste dont l’ennemi sioniste veut profiter pour réaliser son « plan de paix » avec les Palestiniens.
C’est en tout cas en leader palestinien faible, sans grande autorité et franchement limité dans sa marge de manœuvre que Mahmoud Abbas s’est incliné aux pressions américaines et internationales. Netanyahu n’a l’intention de conclure un accord ni avec ce président de l’Autorité palestinienne ni avec aucun autre interlocuteur. Sauf qu’en acceptant d’ouvrir des pourparlers directs malgré les inacceptables préalables formulés par le cabinet israélien et en sachant que celui-ci ne veut nullement arriver à un accord acceptable pour les Palestiniens, Mahmoud Abbas offrira à la partie israélienne les justificatifs de son rejet sur lui de la responsabilité de l’échec programmé des négociations qui vont s’ouvrir.
Avec Mahmoud Abbas à la tête de leur Autorité nationale, jamais les Palestiniens ne se sont engagés dans des négociations « de paix » avec l’ennemi sioniste dans une position aussi faible que celle à laquelle ils sont réduits à la veille de celles qui vont s’ouvrir à Washington le 02 septembre.
29 août 2010 - Le Quotidien d’Oran - Analyse
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