21 août 2010

MARIAM







Israël a prévenu qu'il utiliserait la force, si nécessaire, pour empêcher le bateau d'aide humanitaire « Mariam », d’atteindre Gaza.




Une nouvelle affaire de flottille se profile-t-elle à l'horizon de Gaza ?

Un bateau d'aide humanitaire, avec à son bord des militantes pro-palestiniennes déterminées à briser par la mer le blocus israélien de la bande de Gaza, doit quitter le Liban pour Chypre, dimanche 22 août 2010, au soir.

Une cinquantaine de femmes, libanaises et étrangères, doivent embarquer à bord du "Mariam", un cargo battant pavillon bolivien et dont le capitaine est libanais. Israël et le Liban étant techniquement en état de guerre, aucune liaison maritime n'est possible entre les deux pays.

D'ores-et-déjà, Israël a, ce vendredi 20 août 2010, prévenu qu'il utiliserait tous les moyens nécessaires pour empêcher ce bateau d'entrer à Gaza.

Dans une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, l'ambassadrice d'Israël à l'ONU Gabriela Shalev avait affirmé, nous citons : « Le groupe organisateur du voyage est soupçonné d'avoir des liens avec l'organisation terroriste Hezbollah. ». Elle accusa les organisateurs de vouloir provoquer une confrontation dans la région.

De son côté, le Liban campe sur ses positions en refusant de céder aux menaces d'Israël. « Nous ne tenons pas compte des désirs et des demandes d’Ehud Barak, ministre israélien de la Défense, et tout ce qu'il dit nous importe peu », a déclaré le ministre des Transports Ghazi Aridi.

Le ministre libanais a toutefois précisé que les autorités chypriotes n'avaient pas encore accordé au bateau l'autorisation d'accoster à Chypre, ni de passer par les eaux territoriales de ce pays pour se rendre à Gaza, tout en ajoutant que le gouvernement chypriote avait rappelé que l'interdiction de se rendre à l'enclave palestinienne à partir des ports chypriotes était toujours en vigueur.






LIBAN
MARIAM
20/08/2010



Depuis le jour où quelques femmes libanaises ont décidé de prendre le relai de la flottille de la liberté pour briser le blocus imposé à la Bande de Gaza, les embûches fusent de toutes parts pour les dissuader de mener ce périple. Cependant, ces embûches n’ont pu ébranler leur obstination à aller au bout de leur but.

Le dernier de ces obstacles est venu de la part des Chypriotes qui ont déclaré par la voix de leur ambassadeur au Liban qu’ils n’étaient pas en mesure d’accueillir le bateau "Mariam". Le motif invoqué était que le bateau d’aides qui devrait amarrer dans la soirée de dimanche prochain, avec à son bord des dizaines de femmes de nationalités différentes (entre 50 et 70), pourrait « compromettre la vie de gens, la paix et la stabilité régionales ».

La décision chypriote semble avoir étonné l’un des organisateurs du voyage, Yasser Kachlak, qui déplore un changement de position de dernière minute de la part des autorités de Chypre. Lorsque l’ambassadeur chypriote l’avait visité dans les locaux du navire il y a quelques jours, il lui avait fait part de sa compassion pour les objectifs humains du voyage.

Auparavant, des obstacles étaient dressés par les autorités libanaises qui ont pris leur temps pour octroyer leur feu vert; ce qui a laissé croire à certains observateurs qu’elles font l’objet de pressions exercées par certaines capitales occidentales.

Les responsables israéliens avaient dépêché des messages flamboyants via des voies diplomatiques, mettant en garde que les militantes ne seront pas les bienvenues et faisant allusion qu’elles auront un sort similaire à ceux des militants de la flottille de la liberté, dès la date de l’annonce du bateau d’aide.
Le chef d’état major israélien avait lui aussi révélé, nous citons : « Nous combattons Mariam par-dessus et par-dessous la table ».

Finalement quoique les autorités libanaises ont fini par céder, elles se sont contentées d’une autorisation de voyage vers Chypre et non vers la bande de Gaza. Il incombera donc aux voyageuses d’assumer les retombées des péripéties qui pourraient survenir durant leur périple.

Mais ce n’en était pas encore fini ; jeudi dernier, alors que la date de l’amarrage du navire devait être annoncée lors d’une conférence de presse dans l’enceinte du port de Tripoli, les militantes du bateau "Mariam" se sont vues interdites d’y accéder. Ce qui a laissé dire à la coordinatrice du comité des organisateurs du voyage, Mme Samar El Hajj : « il faut lever le blocus contre le port de Tripoli et "Mariam", avant celui de Gaza ».

Assurant détenir tous les papiers en règle pour la conférence de presse, Mme El Hajj qui n’est pas une femme à baisser les bras, a insisté pour la tenir à l’entrée du port, tout en soupçonnant les mêmes personnes qui étaient derrière les cinq dernières années d’injustice infligées au pays de faire de même avec "Mariam".
Il faut savoir qu'elle est l’épouse de l’un des quatre hauts officiers libanais soupçonnés et arrêtés injustement dans l’affaire de l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.

« Face aux sionistes, le navire "Mariam" va amarrer pour briser le blocus contre Gaza.
Il semble que les sionistes de l’intérieur sont plus nombreux que ceux de l’extérieur ; cependant, nous amarrerons dimanche à dix heures du soir » a-t-elle clamé.

Mme El Hajj a enfin conclu dans ces termes : « Soyez nombreux pour les au revoir »…

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