26 août 2010

REFLEXIONS MILITANTES : LE DECALAGE EXISTANT ENTRE LE SYNDICALISME DE BASE ET LES DIRIGEANTS SYNDICAUX NE CESSE DE S'ETENDRE

Il est évident que lorsque l'on fait carrière dans le syndicalisme... réformiste et que de ce fait, on ne connait pas les fins de mois difficiles, on ne peut pas réagir de la même façon que les camarades qui peinent chaque mois pour joindre les deux bouts.

Les salaires de nos dirigeants syndicaux que d'ailleurs je ne connais pas mais qui sont ceux de cadres, y compris au niveau des Unions Départementales, ne sont pas comparables avec ceux des gueux qui vivent des situations dramatiques et connaissent ou vont connaître par millions, travailleurs précaires, actifs, chômeurs ou retraités, une aggravation de leur misérable vie.

Tant que les donneurs de leçons n'auront pas compris cela, le fossé s'élargira entre les couches modestes de la population et celles qui ont un confort inaccessible pour nous qui ne sommes que des gueux.

Je comprends parfaitement les appels au secours de nombreux internautes qui crient leur colère et leur impuissance sur leurs blogs mais, si nous n'arrivons pas à nous rassembler, par le biais d'internet qui est un outil militant formidable pour qui sait l'exploiter, je ne vois pas d'issue.

Les discours ne servent à rien, seuls comptent les actes.

Je ne cacherai pas que je vais être de plus en plus virulent sur mon blog, le n'ai plus rien à perdre, que mes chaînes. Je suis de ceux qui, chaque mois, tendent le dos à se demander ce que l'autre enfoiré va encore nous inventer pour nous humilier à en crever pour certains d'entre nous.

Nous travaillons comme des bêtes sur nos blogs. Des camarades de la CGT notamment opinent du chef, nous comprennent, disent souvent comme nous mais, continuent d"écouter et de diffuser la parole des leaders syndicaux.

La gravité de la situation interdit aux militants d'être assis entre deux chaises. Il faut choisir entre ramper ou résister.

Il ne faut pas perdre de vue que si le 7 au soir, les travailleurs cessent la lutte ou si celle-ci continue isolément pour quelques ilots de résistance, ces travailleurs syndiqués ou non et l'ensemble de la classe ouvrière, seront les grands perdants de la gigantesque farce menée par le tandem Chérèque/Thibault qui permettra à Sarkozy d'accentuer la répression contre les salauds de pauvres.

Nous n'avons pas d'autre choix que de bloquer tous ensemble le pays et là, le peuple suivra.

Je suis démonté lorsque je lis que dans des organismes sociaux comme la Sécu, les appels à la grève sont pour une période de 0h55.

Les enjeux sont tellement graves puisqu'il y va de la survie des plus pauvres, que je ne puis comprendre que l'on ne fasse pas grève. Pour moi, 55 minutes, ce n'est pas une grève, c'est une mascarade au regard des sacrifices consentis par nos aînés, par les générations suivantes et par ceux qui luttent actuellement en tentant désespérément de défendre leur outil de travail.

Je disais donc que si l'ensemble de la classe ouvrière et ses syndicat et Unions Locales ne prennent pas conscience de la nature de la gravité de ce qui les attend, s'ils continuent à suivre béatement comme des moutons des dirigeants qu'ils faut bousculer dans leur tour d'ivoire, la chasse aux sorcières qui existe déjà dans la CGT notamment, va s'accentuer, tant de la part des despotes qui gouvernent le pays que des directions syndicales réformistes qui rejettent les militants de lutte de classe et se font les complices de nos ennemis de classe.

J'ai évoqué la CGT parce que je sais qu'en dépit de la félonie de certains de ses dirigeants, les militants ont toujours été et seront toujours le fer de lance de la CGT et de la classe ouvrière.

Tout en sachant que la classe ouvrière n'est plus si nombreuse qu'autrefois, je maintiens que ce qui a été possible en 68 l'est tout autant en 2010. Il suffit d'en avoir la volonté politique, ce que je ne perçois pas actuellement, loin s'en faut ,chez nos dirigeants syndicaux..

En 68, dis-je, si la grève a été trahie, ce n'est pas le fait des travailleurs à la base qui se sont battus sur des positions de classe puisque la grève est partie de la base et qu'il n'y a pas eu, d'ordre de grève générale illimitée de la confédération.

Les décisions de reconduite du mouvement étaient prises à la base, sur le tas, chaque jour en assemblée générale par les grévistes.

Des militants combatifs, il en existe toujours mais, ce n'est pas en regardant les copains lutter que l'on va créer le rapport de forces indispensable à toute lutte pour qu'elle soit victorieuse.

Jacques TOURTAUX

Cheminot retraité CGT

http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-reflexions-militantes-le-decalage-existant-entre-le-syndicalisme-de-base-et-les-dirigeants-syndicaux-ne-cesse-de-s-etendre-56012059.html

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