Un discours d’une clarté aveuglante…
Soraya Hélou
Un discours magistral, d’une logique implacable et d’une clarté étonnante, c’est ce qu’a prononcé le secrétaire général du Hezbollah jeudi soir à l’occasion de la Journée du martyr. Tout en exposant les cinq épisodes du plan américain pour détruire la résistance au Liban et ternir son image, il a laissé une dernière chance au camp du 14 mars pour trouver une issue honorable à la crise actuelle et refuser de placer le Liban sous le contrôle de Feltman, Rice, Clinton et les autres. D’ailleurs, le 14 mars ne s’y est pas trompé. Sentant qu’il ne peut pas affronter la logique du sayyed et qu’il ne peut pas avancer des arguments convaincants face aux siens, il a préféré relever des questions de forme pour en faire un sujet de polémique alors que les défenseurs de l’ancien Premier ministre Fouad Siniora se sont dévoués pour prendre sa défense. En tout cas, le sayyed a réussi à placer le camp adverse dans la position inconfortable de l’accusé cherchant à se défendre, alors qu’il se vautrait auparavant dans le statut d’attaquant, utilisant l’acte d’accusation annoncé du TSL. Le camp du 14 mars a même utilisé un procédé connu pou lancer une information visant à détourner l’attention de l’opinion publique et à réduire ainsi l’impacte du discours du secrétaire général du Hezbollah. C’est ainsi que le discours à peine achevé, une chaîne de télévision du 14 mars a annoncé sous forme d’information urgente que « l’acte d’accusation du TSL est désormais prêt et qu’il en est au stade de la rédaction et de la traduction ». L’information a eu un petit effet au début sur les esprits encore sous le choc du discours de sayed Nasrallah, mais son impact a été éphémère car comment pourrait-on traduire un acte d’accusation dont la rédaction n’a pas été encore achevée ?
Bref, la tentative de diversion a vite montré ses limites et 48 heures après le discours, nul n’a osé répondre sur le contenu. Aucune voix ne s’est en effet élevée pour contester l’analyse du sayyed sur la politique américaine dans la région et au Liban en particulier et aucune personnalité n’a remis en question les cinq épisodes évoqués par le secrétaire général, quatre ayant abouti à un échec des visées américaines à cause de la mauvaise estimation de la situation, de la volonté et du fonctionnement de la résistance, alors que le cinquième se joue actuellement et aboutira, selon le sayyed à une victoire inéluctable, comme dans les épisodes précédents.
Même dans les milieux chrétiens du 14 mars que sayyed Nasrallah a évoqués, nul n’a osé protester contre les informations qu’il a dévoilées sur la proposition française de partager le pouvoir au Liban en trois tiers, un pour les chrétiens, un autre pour les sunnites et un troisième pour les chiites. Tout comme nul n’a répondu au fait qu’au plus fort de leur apogée et alors qu’ils déclenchaient des guerres dans la région qu’ils croyaient victorieuses, les Américains n’ont pas aidé leurs alliés libanais, les laissant se débattre tous seuls. Enfin, aucune voix ne s’est élevée non plus lorsque citant l’ancien président américain George W Bush, sayed Nasrallah a rapporté comment ce dernier a prolongé la guerre de 2006 pour donner une chance à « Israël » de remporter une victoire, alors que voyant les difficultés de l’armée israélienne, il a finalement eu recours au Conseil de sécurité pour sauver l’entité sioniste d’une débâcle encore plus grave. A tous ceux qui depuis 2006 n’ont cessé de nier la victoire de la résistance pendant cette guerre, c’est un camouflet retentissant, puisque le grand patron du 14 mars et de la coalition occidentale dans son ensemble a reconnu avoir jugé nécessaire de faire adopter la résolution 1701 pour sortir l’entité sioniste du pétrin dans lequel elle s’était fourrée.
Le discours de sayed Hassan Nasrallah est en ces sens une étape marquante dans la vie politique libanaise. Il a l’avantage de mettre de nombreux points sur les « i » et de clarifier certains épisodes de notre histoire récente en les plaçant dans un contexte global, tout en laissant une porte ouverte aux solutions, en leader soucieux d’éviter au pays de nouvelles secousses et convaincu que la diversité est une des plus grandes richesses du Liban. Sayyed Nasrallah a paru jeudi soir plus soucieux de préserver le Liban et ses institutions que de nombreux autres leaderships qui répètent pourtant chaque jour que leur choix est l’Etat et leur souci le Liban. Mais lorsqu’on est totalement entraîné dans un courant, on ne maîtrise plus ni son raisonnement, ni son ouïe. Pourtant, le message du sayyed était d’une clarté aveuglante. La balle est désormais dans le camp du 14 mars. Veut-il se détacher des plans américains et a-t-il tiré la leçon du passé ou bien préfère-t-il continuer dans une direction qui n’a apporté que des malheurs au Liban et aux Libanais ?
Un discours magistral, d’une logique implacable et d’une clarté étonnante, c’est ce qu’a prononcé le secrétaire général du Hezbollah jeudi soir à l’occasion de la Journée du martyr. Tout en exposant les cinq épisodes du plan américain pour détruire la résistance au Liban et ternir son image, il a laissé une dernière chance au camp du 14 mars pour trouver une issue honorable à la crise actuelle et refuser de placer le Liban sous le contrôle de Feltman, Rice, Clinton et les autres. D’ailleurs, le 14 mars ne s’y est pas trompé. Sentant qu’il ne peut pas affronter la logique du sayyed et qu’il ne peut pas avancer des arguments convaincants face aux siens, il a préféré relever des questions de forme pour en faire un sujet de polémique alors que les défenseurs de l’ancien Premier ministre Fouad Siniora se sont dévoués pour prendre sa défense. En tout cas, le sayyed a réussi à placer le camp adverse dans la position inconfortable de l’accusé cherchant à se défendre, alors qu’il se vautrait auparavant dans le statut d’attaquant, utilisant l’acte d’accusation annoncé du TSL. Le camp du 14 mars a même utilisé un procédé connu pou lancer une information visant à détourner l’attention de l’opinion publique et à réduire ainsi l’impacte du discours du secrétaire général du Hezbollah. C’est ainsi que le discours à peine achevé, une chaîne de télévision du 14 mars a annoncé sous forme d’information urgente que « l’acte d’accusation du TSL est désormais prêt et qu’il en est au stade de la rédaction et de la traduction ». L’information a eu un petit effet au début sur les esprits encore sous le choc du discours de sayed Nasrallah, mais son impact a été éphémère car comment pourrait-on traduire un acte d’accusation dont la rédaction n’a pas été encore achevée ?
Bref, la tentative de diversion a vite montré ses limites et 48 heures après le discours, nul n’a osé répondre sur le contenu. Aucune voix ne s’est en effet élevée pour contester l’analyse du sayyed sur la politique américaine dans la région et au Liban en particulier et aucune personnalité n’a remis en question les cinq épisodes évoqués par le secrétaire général, quatre ayant abouti à un échec des visées américaines à cause de la mauvaise estimation de la situation, de la volonté et du fonctionnement de la résistance, alors que le cinquième se joue actuellement et aboutira, selon le sayyed à une victoire inéluctable, comme dans les épisodes précédents.
Même dans les milieux chrétiens du 14 mars que sayyed Nasrallah a évoqués, nul n’a osé protester contre les informations qu’il a dévoilées sur la proposition française de partager le pouvoir au Liban en trois tiers, un pour les chrétiens, un autre pour les sunnites et un troisième pour les chiites. Tout comme nul n’a répondu au fait qu’au plus fort de leur apogée et alors qu’ils déclenchaient des guerres dans la région qu’ils croyaient victorieuses, les Américains n’ont pas aidé leurs alliés libanais, les laissant se débattre tous seuls. Enfin, aucune voix ne s’est élevée non plus lorsque citant l’ancien président américain George W Bush, sayed Nasrallah a rapporté comment ce dernier a prolongé la guerre de 2006 pour donner une chance à « Israël » de remporter une victoire, alors que voyant les difficultés de l’armée israélienne, il a finalement eu recours au Conseil de sécurité pour sauver l’entité sioniste d’une débâcle encore plus grave. A tous ceux qui depuis 2006 n’ont cessé de nier la victoire de la résistance pendant cette guerre, c’est un camouflet retentissant, puisque le grand patron du 14 mars et de la coalition occidentale dans son ensemble a reconnu avoir jugé nécessaire de faire adopter la résolution 1701 pour sortir l’entité sioniste du pétrin dans lequel elle s’était fourrée.
Le discours de sayed Hassan Nasrallah est en ces sens une étape marquante dans la vie politique libanaise. Il a l’avantage de mettre de nombreux points sur les « i » et de clarifier certains épisodes de notre histoire récente en les plaçant dans un contexte global, tout en laissant une porte ouverte aux solutions, en leader soucieux d’éviter au pays de nouvelles secousses et convaincu que la diversité est une des plus grandes richesses du Liban. Sayyed Nasrallah a paru jeudi soir plus soucieux de préserver le Liban et ses institutions que de nombreux autres leaderships qui répètent pourtant chaque jour que leur choix est l’Etat et leur souci le Liban. Mais lorsqu’on est totalement entraîné dans un courant, on ne maîtrise plus ni son raisonnement, ni son ouïe. Pourtant, le message du sayyed était d’une clarté aveuglante. La balle est désormais dans le camp du 14 mars. Veut-il se détacher des plans américains et a-t-il tiré la leçon du passé ou bien préfère-t-il continuer dans une direction qui n’a apporté que des malheurs au Liban et aux Libanais ?
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